Les jeunes de Gao sont en train de se battre contre les occupants, notamment les agents de sécurité d’Ançar Eddine depuis lundi après-midi. Munis d’armes blanches (coupe-coupe, harpon, sagaie, caillou, bâton), selon de nombreux témoignages, ils tentent d’enlever le drapeau d’Ançar Eddine pour replanter le drapeau du Mali. Une réaction de colère qui leur a valu des coups de fusils des islamistes qui ont blessé trois d’entre eux.
Les jeunes de Gao disent qu’ils en ont marre des “dérives autoritaires” des islamistes dont la dernière décision a été de les empêcher de jouer au football. Révoltés, ils jurent de les “mettre hors de la ville” ou de se “faire tuer tous”.
“Tout est parti du 2e Quartier de Gao. N’ayant plus d’occupations professionnelles, les jeunes passent une grande partie de la nuit à prendre du thé et à jouer aux cartes. Mais, depuis un certain temps, les islamistes veulent les empêcher de vivre comme ils l’entendent. Ils saisissent les cartes qu’ils déchirent les cartes et renversent le thé. Aujourd’hui, les jeunes de ce quartier ont décidé de ne plus se laisser.
Aux environs de 16 h, ils ont marché sur le commissariat dans un premier temps rejoints par des jeunes de nombreux autres quartiers. Le commissaire nommé par Ançar Eddine et ses éléments se sont barricadés. Les jeunes se sont ensuite dirigés sur le gouvernorat. A ce niveau, ils ont été dispersés pas des tirs en l’air”, témoigne M. Cissé, un jeune diplômé qu’un de nos correspondants vient de joindre à Gao.
“Les jeunes ont marché avec le drapeau du Mali en scandant Vive le Mali, Abas l’Azawad avant d’être dispersés”, assure notre interlocuteur qui précise que “les tirs continuent parce que les jeunes sont déterminés à mettre fin à l’occupation de notre ville par les rebelles touaregs et les islamistes”.
Le calme, mais “précaire”, était revenu mardi matin à Gao, dans le Nord-est du Mali, au lendemain de manifestations de colère de centaines d’habitants contre les groupes armés, en particulier islamistes, qui occupent la ville depuis un mois et demi, a appris l’AFP auprès de témoins.
“Le calme est revenu, mais c’est un calme précaire”, déclare l’un d’eux, Abdoulaye Babalaye, informaticien à Gao. “Il n’y a plus de manifestations, on sent quand même la tension. Les populations attendent la plus petite provocation pour descendre dans les rues”, ajoute-t-il.
Selon M. Babalaye, “on sent aussi une tension entre Ansar Dine et le MNLA”, deux des groupes armés qui occupent la ville.
Rassemblés par B. D.
On a plus confiance à ce mec ils sont la mèche de cette situation qu il aille o diable
Comments are closed.