Perdant du terrain face à l’ennemi de plus en plus endurci, l’ultime espoir de la République semble être désormais la négociation afin de stopper l’effusion de sang d’innocentes victimes. Ce sont là en substances les propos du président IBK himself qui, à contre cœur, est tenté par une médiation pour au moins obtenir une trêve. Des propos largement relayés courant la semaine par les antennes de chaines étrangères.
Les Maliens veulent bien croire la citation tant célèbre du président Alpha Oumar Konaré, que le bateau Mali peut tanguer mais qu’il ne chavirera jamais. Mais, ils ne sont pas dupes. Le pays est rattrapé par l’implacable réalité : plus de vingt ans de gouvernance calamiteuse et une situation géopolitique peu favorable. La République longtemps fidèle au principe de la non-négociation avec les terroristes tente, aujourd’hui, une solution politique à la crise sécuritaire. Le sang n’a que trop coulé et la balance de la victoire penche nettement du côté des assaillants.
Iyad et Kouffa, puissants émirs du terrorisme dans la zone ne feront bien évidemment preuve d’aucune miséricorde envers l’Etat du Mali et ceux du Sahel en général. Ils ne jurent que par la Charia, et si la République ne l’entend pas de cette oreille, tant pis, la guerre continuera.
De ce fait, sur quoi Etat et terroristes peuvent-ils bien négocier, tant les positions des uns et des autres sont contradictoires ? Il s’agit là d’une difficile équation qui rappelle à tous que le spectre de l’occupation islamiste armée plane toujours sur le Mali.
Fort malheureusement, la probabilité que l’intention louable de l’Etat de prôner la négociation dans ce dossier si épineux soit lettre morte, est grande. En somme, le combat du Mali contre le terrorisme ne fait que commencer et il est loin de connaitre son épilogue. Même si pour l’heure, la teneur de la proposition malienne pour un début de sortie d’insécurité reste inconnue, la position des terroristes, elle, est claire : la Charia ou rien.
Une lutte de longue haleine s’annonce. Chacun de son côté affutera ses armes. A la République de comprendre qu’elle doit se débarrasser des vieux démons du passé, et de mettre du sérieux, dans la gestion du pays.
Ahmed M. Thiam