La rencontre, le 20 mai prochain à Bamako, des ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Burkina Faso, du Niger et de la Mauritanie, devra permettre de baliser le terrain en attendant la réunion des chefs d’Etat de la bande sahélo-saharienne sur la sécurité dans la zone. Un long rêve du président ATT qui se concrétise enfin grâce à l’action de son nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui a multiplié les sorties ces dernières semaines.
Amadou Toumani Touré réussit enfin son pari. Son rêve de réunir à Bamako ses homologues de la bande sahélo-saharienne autour de la sécurité devrait, en principe, se réaliser dans les prochains jours. Cela, après l’annonce de la tenue, le 20 mai prochain à Bamako, de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Cette importante réunion constituera une étape importante avant la rencontre des chefs d’Etat du Maghreb et du Sahel occidental. D’ailleurs, de sources proches du monde diplomatique, annoncent que le président ATT est incessamment attendu en Algérie pour une visite d’Etat.
La concrétisation de cette rencontre est la résultante du dynamisme du nouveau ministre des Affaires étrangères et de
la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga. Nommé en avril dernier dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, le nouveau patron de la diplomatie malienne a multiplié ces dernières semaines les déplacements dans plusieurs pays. D’abord en Algérie où il était porteur d’un message du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré auprès de son homologue Abdel Aziz Bouteflika. Cette visite, que le diplomate a qualifié de fructueuse à son retour à Bamako, a permis de réchauffer les liens entre le Mali et l’Algérie après des années de brouille. On se rappelle, Bamako avait eu des différences d’approche avec Alger et Nouakchott dans la lutte contre la branche maghrébine d’Al Qaïda. Ces pays reprochaient, par le passé, au Mali « sa passivité » dans ce domaine, surtout après la libération des prisonniers d’Aqmi contre celle du français Pierre Camate. Les récentes visites ont donc permis de vider « ce contentieux » et de repartir sur de nouvelles bases de coopération sécuritaire.
Le bâton de pèlerin pris par chef de la diplomatie malienne l’a aussi conduit en Mauritanie, au Burkina Faso, et récemment à Paris, où il a eu des « échanges enrichissants » avec son homologue français Alain Juppé. Pendant toutes ces visites, la question de la sécurité a occupé le centre des rencontres. La rencontre des ministres le 20 mai prochain constitue, en effet, le fruit de l’élan de dynamisme impulsé par le ministre Maïga à la diplomatie malienne, et à la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb.
Vers une lutte plus efficace
Longtemps annoncée par le président Amadou Toumani Touré, notamment dans ses discours à la Nation, la réunion des chefs d’Etat de la zone sahélo-saharienne a toujours été au centre de ses préoccupations. « Avec les pays de la bande sahélo-saharienne nous voulons approfondir nos relations et faire de nos pays des axes principaux de la lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne », a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Aqmi, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie). Elle agit par des attentats, procède à des enlèvements (essentiellement d’Occidentaux) et se livre à divers trafics.
Comment apporter une solution à cette épineuse question ? La rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-saharienne, devra baliser le terrain de la réunion des chefs d’Etat. Ceci constitue véritablement un symbole dans la lutte des pays contre l’insécurité sur la bande. « Nous avons décidé de rompre avec le discours de victimisation qui a prévalu jusqu’à présent », avait déclaré mardi soir le ministre Maïga sur le plateau de « TV5 Monde » en annonçant la détermination du Mali et de ses voisins à faire face à la question de l’insécurité au Nord.
Issa Fakaba Sissoko