Réunion du 13 décembre à paris sur le G5 sahel : Un coup d’accélérateur à la Force conjointe

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors du G5 Sahel au palais présidentiel à Bamako, le 2 juillet 2017 (image d'archives). © REUTERS/Luc Gnago
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors du G5 Sahel au palais présidentiel à Bamako, le 2 juillet 2017 (image d'archives). © REUTERS/Luc Gnago

Afin “d’accélérer le déploiement de la force du G5 Sahel” qui, à ses dires, “n’avance pas assez vite’’, une rencontre de haut niveau réunira, le 13 décembre prochain, à Paris, le Président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 avec les dirigeants de l’UA, l’UE et l’ONU, ainsi que les pays partenaires dont les Etats-Unis d’Amérique et l’Allemagne. L’annonce faite par Paris, en marge du 5e  Sommet Afrique-Europe d’Abidjan, est la confirmation du leadership du Président IBK.

Le Président de la République du Mali, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, Président en Exercice du G5-Sahel, était dans la capitale ivoirienne, en Côte-d’Ivoire, où il a pris part, les 29 et 30 novembre dernier, au 5e Sommet Afrique-Union Européenne (UE) 2017, sous le thème central : «Investir dans la jeunesse pour un avenir durable». Une rencontre qui a enregistré la participation de plus de quatre-vingt Chefs d’Etat et de Gouvernements, dont le Président français Emmanuel Macron, la Chancelière allemande Angela Merkel, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres.

Durant les deux jours, le Sommet d’échanges axés sur la redynamisation du partenariat entre l’Afrique et l’Europe a débattu des sujets relatifs à l’Investissement, à la Paix et à la Sécurité, mais également de l’immigration à laquelle s’offrent de nombreux jeunes africains, à la recherche de l’eldorado. Une intervention internationale de haut niveau a été souhaitée par la plupart des Chefs d’Etat présents audit sommet pour stopper le phénomène dont les conséquences inhumaines sont, telle que l’a révélé la chaîne de télévision CNN, la vente aux enchères des migrants subsahariens comme esclaves en Libye.

«Nous devons tout mettre en œuvre pour votre épanouissement sur notre continent », a lancé l’Ivoirien Alassane Ouattara à l’adresse de la jeunesse africaine, avant d’inviter celle-ci à avoir foi dans l’avenir et ne pas se lancer à l’aventure au péril de leurs vies.

Pour les Chefs d’Etat africain, il s’agit d’empêcher l’exode des jeunes africains en aidant à créer  sur place des opportunités économiques pour eux, de rapatrier, dans un bref délai, tous les immigrants bloqués en Libye, de renforcer la sensibilisationà l’endroit des jeunes pour les dissuader de tenter l’immigration. Et surtout de leur créer des projets, tout en leur garantissant un meilleur avenir ici en Afrique.

En marge du sommet, premier du genre en Afrique subsaharienne, la question de la Force conjointe du G5 Sahel a, par ailleurs, occupé les agendas. Lors de l’une de ses interventions, le Chef d’Etat français a déploré la nonchalance dans le déploiement de la Force conjointe qui, selon lui, «n’avance pas assez vite».

Le leadership réel d’IBK

Solennellement célébré, honoré et félicité par ses pairs, le Président IBK dont les qualités de leadership dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale au Mali issu du Processus d’Alger  font l’unanimité, est l’Homme qui incarne le futur escompté du groupe auprès de ses partenaires. Car, très connu dans le monde onusien, le Président IBK mène, depuis sa prise de fonctions à la tête de l’organisation zonale, des efforts axés  sur des plaidoyers auprès des Nations-Unies et de la Communauté internationale pour doter le G5-Sahel des moyens adéquats pour la concrétisation et l’opérationnalisation du processus de Nouakchott.

L’expertise du Président IBK génère des résultats probants permettant à l’institution d’atteindre, à coup sûr,  ses objectifs.

Les rapports ont positivement évolué aujourd’hui entre les Etats de l’espace et les partenaires du G5 Sahel. Cela,  au point que le doute et la franchise des uns et des autres n’auraient plus de place. La Mauritanie, qui avait  manifestement affiché sa nonchalance vis-à-vis du projet malien de mener communément la lutte contre ce phénomènes, et, cela, depuis au temps de l’ex-Président ATT, a vu son Président Mohamed Ould Abdel Aziz répondre promptement aux différentes rencontres de l’organisation.

IBK a attiré Macron

Le 2 juillet 2017, sous l’impulsion du Président IBK, Bamako a abrité une grande rencontre du G5 Sahel au cours de laquelle a été mise en place la force commune du G5 Sahel. Composée de 5000 Hommes, cette force de sécurisation de la bande sahélo-saharienne est placée sous le commandement de notre compatriote le Général de Division Didier Dackouo, l’ex Chef d’État-major Général des Forces Armées du Mali.

Ce qui a été le plus satisfaisant est la bataille réussie du Président IBK. À la faveur d’un tête-à-tête entre les deux Hommes, qui a permis de bénéficier de l’estime du Président français Emmanuel Macron, qui a répondu présent au Sommet de juillet.

«Ce fut un coup de balai diplomatique réussi sous la clairvoyance du Président IBK», avait affirmé un Diplomate africain en poste à Bamako.

La franchise d’IBK

Le samedi 9 septembre 2017, à Sévaré, pour la visite du Poste de Commandement de la Force conjointe, en même temps que celle du lancement de la Force, le Président en Exercice du G5 Sahel, Son Excellence IBK, a appelé aussi bien ses pairs et les partenaires du groupe à tenir leurs engagements.

«Nous devons tenir dans le temps nos engagements. Qu’il s’agisse des pays du Sahel ou des partenaires », avait-il conseillé.

Les USA dans l’escarcelle du G5 Sahel

Pour les Nations-Unies, l’ingéniosité du Président IBK n’est plus à démontrer dans la mesure où son pragmatisme a permis la mise en place de cette force, qui devient un besoin pressant pour la MINUSMA.

La position américaine au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU a évolué sur le dossier du financement de la Force conjointe. Les USA ont promis de mettre dans la cagnotte une enveloppe de 60 millions de dollars US pour sa contribution à l’opérationnalisation du projet. Alors qu’ils résignaient à l’accompagner.

La force conjointe désormais opérationnelle

Sous IBK, la lutte contre le terrorisme relève à la fois de la coopération bilatérale et multilatérale, telle que requis par les conclusions du Sommet de Bamako. Des forces bilatérales maliano-mauritanienne, maliano-burkinabè et maliano-nigérienne, par exemples, se sont constituées pour mener conjointement des patrouilles afin de traquer et démasquer les groupes terroristes transfrontaliers des zones où nidifient les terroristes.

Le 1er  novembre dernier, les militaires maliens, burkinabè et nigériens de la force conjointe du G5 Sahel ont déclenché  leur première opération, baptisée « Hawbi », dans la zone d’In Tillit, près de Gao. Ils sont appuyés par la Force Barkhane, malgré que l’enjeu militaire de cette sortie ne soit pas de taille. Le choix de cette zone n’est pas fortuit ; car, réputée être un carrefour actif   concernant les opérations des groupes terroristes.

Le 13 décembre 2017 accélérateur

Estimant que la mise en place de la force “n’avance pas assez vite et que les terroristes ont enregistré des victoires militaires et symboliques notamment au Niger’’, le Président Emmanuel Macron va inviter ses homologues et des partenaires clés de la force conjointe, dont l’UE, l’ONU, l’UA, …”dans le but “d’accélérer le déploiement de la force du G5 Sahel”, a affirmé l’Elysée en marge du 5e sommet Afrique-Europe à Abidjan.

« Il est urgent de renverser la tendance », a précisé le Président français qui a ajouté : “Ce sera une accélération du calendrier de soutien à la force. Nous voulons amplifier cette force en termes d’effectifs militaires et de moyens”.

Aujourd’hui, nul ne peut prétendre voiler la perspicacité, le pragmatisme et le leadership du Président IBK, à la tête de l’organisation sous-régionale. Même si d’aucuns crient à l’insécurité, soit-elle, alors qu’elle n’est pas une maladie à curer d’un coup.

Le déplacement de 48 heures d’IBK à Abidjan n’est pas à ignorer dans cette annonce d’accélérer le déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel.

Cyril ADOHOUN

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