Forcer les nouvelles autorités à suivre sa logique ou jouer à la provocation, les groupes armés du nord étalent leur mépris des accords de Ouagadougou. Après les incidents de Léré la semaine dernière, ils s’en prennent à des ministres au moment où des pré-concertations sont en cours.
Au moment où différents acteurs de la crise du nord se concertent à Bamako, à l’initiative de la présidence de la République, les groupes armés dont le Mnla, jouent à la provocation et au dilatoire. Auparavant, le même mouvement avait commencé à faire des opérations de sabotage à la frontière Mali-Mauritanie, notamment dans la localité de Foyta. Mais, en réalité, le Mnla et ses alliés voulaient coûte que coûte faire échouer le processus de dialogue et de retour à la normale dans le septentrion.
Depuis, la signature de l’accord de Ouagadougou en juin, les deux mouvements Mnla et Hcua n’ont jamais rien fait pour son respect, car leurs éléments continuent d’occuper les bâtiments publics dans la région de Kidal. À tel point que les autorités administratives de la région sont obligées de faire profil bas. Au demeurant, c’est la position de l’opération Serval dans la localité qui ne s’explique pas, puisqu’elle empêche l’armée malienne de mener, comme il se doit, sa mission régalienne de sécurisation du territoire.
Au regard de la nouvelle donne et du désir d’en finir avec ce cafouillage, une rencontre s’était ouverte à l’hôtel Massaley de Bamako dimanche 15 septembre 2013. Il s’agit de pré-concertations. De ce fait, plusieurs invités étaient présents, notamment les délégués du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) dont Brahim Ag Mohamed Assaleh ; du Hcua (Haut conseil unifié de l’Azawad) avec Ahmade Ag Bibi ; du Maa (Mouvement arabe de l’Azawad) avec Mohamed Mahmoud El Oumrany et du Fpr (Front patriotique de résistance) comprenant le Gandakoy et le Ganda-Izo, dont Me Harouna Toureh.
Les conclusions de cette rencontre -attendues- vont permettre d’effectuer un diagnostic approfondi des difficultés et de préconiser des solutions qui seront inscrites dans la plate-forme du processus de réconciliation entre tous les fils du Mali.
C’est en fait une première que les groupes armés nomades et sédentaires prennent langue afin de discuter de façon inclusive du devenir de leur terroir. Cette pré-concertation est conduite par un groupe de modérateurs dont Mamadou Bamou Touré, représentant la famille fondatrice de Bamako et Mohamed El Moctar, ancien ministre de la Culture et d’autres imminentes personnalités.
C’est presqu’au même moment que trois ministres du gouvernement Oumar Tatam Ly étaient à Kidal pour baliser le terrain et surtout prendre langue avec les autorités coutumières de la région. Ainsi, Moussa Sinko Coulibaly, Sada Samaké et Cheick Oumar Diarra ne doivent pas penser que les mouvements armés sont dignes de confiance. Car, selon plusieurs témoins, ils n’ont eu la vie sauve que grâce à la promptitude des forces Onusiennes.
En tout cas, le scénario est identique à ce que certains députés et ministres ont vécu au début des velléités en 2012 et c’est toujours le Mnla et ses alliés qui se font illustrer. Ces manœuvres des groupes armés visent tout simplement à faire chanter les nouvelles autorités, mais sur le terrain, ils ne représentent qu’eux-mêmes et ne peuvent avoir la caution de la majorité de la population. L’heure est arrivée pour mettre fin à la cacophonie dans le nord et le Mali doit exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Et c’est à ce prix que la paix pourra revenir.
Paul MAHAMANE
Le nord du Mali, la grande supercherie
Au moment où le nouveau président malien, IBK entame des négociations comme prévues dans l’accord préliminaire de Ouaga, et les résolutions de l’Onu sur le Mali, il est intéressant de s’arrêter et de regarder de près qu’est ce qui se passe au nord du Mali.
Depuis le tout depuis des indépendances africaines, le problème du septentrion malien est un problème récurrent qui prend une place de choix dans l’agenda des présidents de la république du Mali.
C’est avant tout un problème d’affirmation d’identité et de positionnement ethnique sur fond de revendications économiques et politiques.
Dans ce jeu dangereux qui est devenu un sport national, des communautés entières du nord de notre pays rivalisent de crapulerie rien que pour se faire la poche et asseoir leur domination les unes sur les autres.
C’est un peu la course à “qui est plus aux petits soins de Bamako”.
D’abord des mouvements éthiques armés s’attaquent de manière violante au pouvoir de Bamako et au symbole de l’État malien si ce n’est le petit banditisme, les trafics illicites en tout genre et maintenant le terrorisme international.
Puis ils remontent en Algérie, en Mauritanie, au Niger ou au Burkina Faso si ce n’est la Libye, dès qu’ils sont traqués par l’armée.
Car la plupart de ces malfrats détiennent une double voire triple nationalités.
Ensuite ils se pavanent à Bamako (au moyen d’un accord qu’on dit de la paix) pour faire monter la surenchère et se remplir les poches quels que soient les crimes qu’ils commettent au nord du Mali.
Mais les autorités maliennes ont tort de vouloir régler ce problème par Koulouba, c’est à dire par le président de la république depuis tout ce temps.
Les revendications politiques sont à mon avis des problèmes constitutionnels qu’il faut au moins régler par la représentation nationale et par la justice.
Nous devrons être assez fermes pour avoir des lois de pénalisation de la rébellion armée.
Ce n’est pas à un président de la république de dire à un groupe armé, quel qu’il soit, que l’intégrité territoriale du Mali est non négociable.
Mais c’est à la loi de le dire.
Et si d’ordinaire on s’attaque à la loi c’est à la justice de faire son boulot et non le président de la république.
En matière de revendication économique cette même loi ne doit pas tolérer la prise des armes comme forme de revendication du développement d’une région quelle qu’elle soit.
Mais comme ce cadre juridique n’est pas tracé et/ou est royalement ignoré par les dirigeants du Mali, des individus sans vergogne, s’adonnent à des surenchères inacceptables après moult crimes qui sont indéfiniment impunis.
C’est la mauvaise gestion de Koulouba avec la complicité active de l’assemblée nationale et la complicité passive de la justice malienne, qui a conduit à affaiblir le dispositif militaire au nord de notre pays, face à l’insécurité et au banditisme grandissant.
Il n’y a aucune particularité et aucune spécificité du nord de notre pays et des populations qui le composent qui justifie une violation permanente de notre constitution, une attaque armée récurrente de la république, et une succession sans fin de crimes non punis.
Il faut que le peuple malien réclame une présence maximale de l’armée au nord de notre pays pour y faire régner la loi.
Et ce n’est pas normal que des ministres de la république soit empêchés de visiter Kidal alors que les représentants de ceux-la mêmes qui créent la chienlit à Kidal viennent tranquillement siroter le thé à Koulouba sans être inquiétés par la justice.
C’est une anomalie grave, que des cyniques essaient de faire passer comme de la recherche de la paix alors que c’est de la prime à l’anarchie et à la confusion dans le pays.
Surtout que ceux qui réclament le développement aujourd’hui des régions du nord sont ceux-la mêmes qui ont largement contribué à détourner les fonds des projets de développement à coup de milliards de FCFA orientés au nord, à saccager sans ménagement les rares réalisations économiques qui s’y trouvaient et à contribuer par leur petit larcin à y faire fuir les investisseurs, les touristes et autres ONG.
De quel développement ils nous parlent aujourd’hui?
Celui de leurs trafics illicites?
Il faut que le sérieux s’installe au sommet de l’État, et qu’un coup d’arrêt soit porter à la supercherie qui consiste à faire des crimes impunément et à venir réclamer une prime au nom de la paix et de la réconciliation.
Mais quelle paix?
Quelle réconciliation?
Quelqu’un a déjà entendu parler de la réconciliation entre la justice et les bandits si ce n’est la prison?
Et pourquoi les choses doivent être différentes au Mali?
Il y aurait-il dans notre pays des super citoyens que notre constitution a omis de nous dire?
Ceux qui s’adonnent à la rébellion armée contre notre pays, sont ceux-la mêmes que la république a tout donné sur un plateau d’or: des postes de coordinateurs de projets, des postes de hauts fonctionnaires, des postes de diplomates, des postes juteux dans l’administration, des postes haut gradés dans l’armée, dans la douane, etc.
Et cerise sur leur gâteau nordiste, tout cela leur est donné par nos dirigeants irresponsables, sans le moindre concours d’intégration à la fonction publique comme il est coutume avec les populations du sud.
Au nom de quoi?
On nous a toujours bassiné que c’est pour la paix!
Et pourtant à la moindre occasion, ils collectent des informations sur l’État malien et ses institutions et prennent l’argent public pour déserter le moment venu, en volant du matériel public pour s’adonner à leur sport favori, qu’est la rébellion armée contre pays dont ils doivent tout.
Et ce n’est pas tout.
Ce sont eux que vous voyez sur les médias internationaux, sur internet et dans les chancelleries internationales pour dénigrer à tour de bras le peuple Mali et son État qui leur a tout donné.
Qui a oublié Abeibara et son massacre impuni de nos soldats?
Qui a oublié Aguelhoc et son massacre impuni de nos soldats, ligotés et égorgés pire que des moutons de Tabaski, avec photos sur Facebook?
Si la justice internationale, et les ONG internationales ne font pas leur travail c’est à la justice malienne de sévir.
Elle ne doit pas laisser Koulouba copiner à nouveau avec des malfrats aux mains tachées du sang malien parce que l’Onu a été trompée par un lobby pro touareg qui prend des maliens comme du bétail.
Je dis non, non et non, la mascarade qui a commencé à Ouaga en juin 2013, ne doit pas faire la loi au Mali, parce que des apatrides natures de la trame de Tiebilé Dramé et de Dioncounda Traoré, se plaisent dans l’impunité qu’ils confondent cela allègrement à la réconciliation nationale.
C’est à la justice malienne et l’armée malienne de faire leur travail d’application de la loi et de sécurisation de notre pays.
Nous voulons une réconciliation nationale équitable entre tous les fils du Mali, mais dans le cadre du droit et en parfait respect de nos lois.
Quiconque commet un crime doit répondre devant nos juridictions, c’est cela une république et non pas autrement.
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