Hier, mardi 23 juillet 2019, la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté a organisé une conférence débat à l’Hôtel Amitié de Bamako sur le thème : « Médiation et prévention des conflits en période d’instabilité ». L’objectif général de cette conférence débat est de renforcer le plaidoyer pour la stabilité et la pacification du pays à travers, la prévention, le dialogue, la médiation, la sensibilisation, et le partage tout en fédérant les différentes initiatives en cours en la matière. Il ressort de cette conférence que la Médiation et la Prévention sont deux axes prioritaires considérés comme pouvant être une solution à la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis des années.
Cette conférence débat a enregistré la présence de plusieurs personnalités dont le 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Moussa Timbiné, Dr Jo HOLDEN, Directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, le représentant du ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, Sory Ibrahim Traoré, Mme Diarra Fatoumata Dembélé, ancienne juge à la Cour pénale Internationale (CPI). « Plus de six ans après le conflit qui a éclaté au nord du Mali et après l’organisation des élections locales en novembre 2016, et des élections présidentielles en 2018 il est opportun de faire l’historique du processus de reconstruction de l’Etat au Mali en prenant comme axe central la médiation comme outil de règlement durable et la prévention comme moyen d’anticipation. Il est particulièrement intéressant de s’appesantir sur ces deux axes prioritaires considérés comme pouvant être une solution à la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis des années », c’est ce qui ressort du document remis à la presse lors de cette conférence débat. Après l’exposé de l’ancien ministre, Dr Abdoulaye Sall sur la « contribution des forces vives de la nation pour prévenir les actions de pré-conflit », Dr Jo HOLDEN, Directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté a fait savoir que le choix de ce thème : « Médiation et prévention des conflits en période d’instabilité » n’est pas le fruit du hasard. Selon lui, il se justifie par la crise multidimensionnelle qui sévit au Mali et dans le Sahel depuis quelques années. « Aujourd’hui, les menaces pesant sur la paix et la sécurité ne sont plus, en première ligne, d’ordre militaire. Ce sont les conflits internes, la criminalité transfrontalière organisée, le terrorisme international, l’extrémisme religieux, les violences interethniques et identitaires qui compromettent la stabilité et la coexistence pacifique des populations africaines. Parmi ces nouvelles menaces, les conflits interethniques et la situation des droits de l’homme dans la zone sahélo-saharienne ont acquis, depuis le début de cette décennie, une plus grande visibilité au niveau international et ont fini de donner à la sous-région une réputation de terreau fertile au terrorisme international », a-t-il dit. Aux dires de Jo HOLDEN, la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes est devenue un impératif fondamental pour la stabilité du Sahel et l’établissement d’une paix durable. A l’en croire, la médiation, est un mécanisme qui gagne progressivement du terrain dans la gestion des conflits. « Elle est définie comme un processus structuré dans lequel deux ou plusieurs parties à un litige tentent volontairement par elles-mêmes de parvenir à un accord sur la résolution de leur litige. Autrement dit, la médiation est une technique de résolution des conflits », a-t-il dit. Prenant prétexte de la dégradation progressive de la situation sécuritaire au Mali et dans le Sahel, JO HOLDEN a indiqué que la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté s’engage à accompagner le processus de réconciliation en cours au Mali et le rétablissement d’une paix durable et de la coexistence pacifique entre les différentes couches sociales. A ses dires, la Fondation Friedrich Naumann est aujourd’hui présente dans plus de 60 pays à travers le monde, dont 7 en Afrique au Sud du Sahara. Pour lui, la primauté de l’individu comme principe fondamental du projet libéral a pour finalité la paix et constitue un moyen d’atteindre la liberté. Dr Jo HOLDEN a souhaité la restauration de l’autorité de l’État dans tout le Mali. A sa suite, le représentant du ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile, Sory Ibrahim Traoré s’est dit convaincu qu’au terme des communications, des débats et discussions de cette conférence, l’essentiel des résultats escomptés seront atteints notamment la bonne perception partagée des concepts clés à savoir : la médiation, la prévention, la réconciliation, la paix, la cohésion sociale, etc. Pour sa part, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable Moussa Timbiné a apprécié cette approche de la Fondation Friedrich Naumann qui pourra résorber la crise au Mali. « Les armes ne peuvent pas venir à bout à toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo