[Reportage] Le bataillon mauritanien du G5 est prêt à 80%, selon l’armée

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Le colonel Sidi Ahmed Ould M’Haimid
Le colonel Sidi Ahmed Ould M’Haimid commande le bataillon mauritanien sur le fuseau Ouest. © Olivier Fourt/RFI

A la frontière avec le Mali, environ un millier de soldat mauritaniens est en train de prendre position pour constituer le bataillon mauritanien de la Force conjointe du G5 Sahel (Mauri-Bat). RFI a pu se rendre pour la première fois à Nbeiket Lahouach, la localité qui doit accueillir le poste de commandement de la zone Ouest. Si les travaux du PC n’ont pas encore commencé, les troupes côté mauritanien sont bien là, prêtes à contrer une éventuelle menace terroriste dans la région.

Pour l’heure, ce n’est qu’une stèle en béton peinte en blanc. Elle symbolise l’emplacement du futur poste de commandement de la Force conjointe à Nbeiket Lahouach. A la tête du bataillon mauritanien, le colonel Sidi Ahmed Ould M’Haimid espère voir débuter le chantier dans les semaines qui viennent. L’endroit est idéalement placé, au nord de la forêt de Ouagadou, repère de jihadistes maliens contre lequel l’armée mauritanienne intervient depuis près d’une dizaine d’années.

« La frontière est à 25 km à partir d’ici. J’espère que les travaux vont commencer dans les jours qui viennent, dans les 15 à 30 jours peut-être…», dit-il.

Ce bataillon, opérationnel à 80%, précise l’armée mauritanienne, est appelé à intervenir sur ce que les militaires appellent le fuseau ouest, c’est-à-dire le long de la frontière mauritano-malienne, avec un droit de poursuite de 50 kilomètres qui pourraient être portés prochainement à 100 kilomètres. Comme le souligne le dernier rapport du Conseil de sécurité de l’ONU sur la force conjointe du G5, l’opération El Emel menée en juillet dernier a été conduite par deux bataillons mauritaniens avec pour objectif la neutralisation des terroristes dans une zone comprise entre les villes de Bassikounou en Mauritanie et Nampala au Mali.

Du développement de petites infrastructures pour se faire accepter

Dans le cadre de l’appui à la force conjointe, l’Union européenne a prévu de dépenser environ 17 millions d’euros en Mauritanie, dont près de la moitié servira à la construction en dur de ce poste de commandement. Il devrait être terminé dans un an, selon le calendrier prévisionnel de l’UE validé par le commandant de la force du G5 début novembre.

Mais le colonel Sid M’Haimid se dit prêt à intervenir dès maintenant, même s’il ne recevra pas ses véhicules blindés avant le mois de mars. A trois kilomètres de l’emplacement du futur PC, les hommes de la première compagnie motorisée du Mauri-Bat occupent depuis quelques semaines une position dissimulée entre deux dunes. « C’est la position-clé de toute la région qui permet de contrôler tous les mouvements vers la frontière, et à partir de la frontière vers Nbeiket-Lahouach », reprend le colonel Sidi Ahmed Ould M’Haimid.

La deuxième compagnie motorisée est également constituée et en attente sur place, alors que 120 militaires supplémentaires appartenant à la compagnie blindée-mécanisée doivent rejoindre le dispositif d’ici deux à trois mois nous explique-t-on.

Le puits de Nbeiket-Lahouach a été longtemps été un carrefour pour les nomades, les unités méharistes et les trafiquants de toutes sortes. Le projet européen d’appui à la sécurité et au développement en Mauritanie prévoit la construction d’une piste d’aviation en latérite mais aussi la mise en place d’un forage pour fournir de l’eau aux soldats sans pénaliser l’agriculture et l’élevage local. Enfin un hôpital mobile destiné aux militaires mais aussi aux civils devrait aider la force du G5 à se faire accepter dans la région.

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