Regain de violences à Kidal: Il faut crever l’abcès

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Le premier ministre va se rendre à Kidal, Tombouctou et Gao
L’entrée de la region de Kidal

La tension est montée d’un cran à Bamako après la chaude journée de combats meurtriers qui ont fait 36 morts et 30 personnes retenues en otage, lors de la visite du Premier ministre malien, Moussa Mara, à Kidal, le 17 mai dernier. En tout cas, les autorités de Bamako sont dans une colère noire et veulent en découdre avec les groupes rebelles qui ont enlevé et tué froidement des cadres de l’administration malienne, dont deux préfets et quatre sous-préfets. Pour Bamako, cet affront doit être lavé.

 

 

Le temps des susceptibilités et des ménagements est révolu

D’ailleurs, le chef du gouvernement dont le cortège a essuyé des tirs, n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer le comportement des groupes indépendantistes du Nord. Pour Moussa Mara, le Mali est en guerre et doit y apporter la réponse qui seye. Le ton est musclé et l’on comprend la colère des autorités de Bamako. A dire vrai, c’est la première fois que l’on assiste à une telle situation. Le temps des susceptibilités et des ménagements est révolu, il faut se déterminer. Soit Bamako croise le fer avec ces groupes rebelles, soit elle entame des négociations pour sortir de cette situation confuse de ni paix ni guerre. En tout cas, l’heure de la rupture a sonné car après tant d’humiliations et de crimes, il s’avère nécessaire de crever l’abcès. Le symbole de la souveraineté du Mali a été flétri, souillé et bafoué. Et c’en est assez pour Bamako. L’argument de la provocation qu’avancent les rebelles du Nord pour justifier leurs actes, ne pèse pas plus que le duvet d’un colibri, car à ce que l’on sache, Kidal n’est pas une République à part. Du reste, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ont tous reconnu la souveraineté du Mali. Il est vrai, le non-respect de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, de part et d’autre, a pu contribuer à détériorer le climat entre Bamako et ces groupes rebelles. Car, on le sait, Bamako n’a pas encore libéré tous les prisonniers du MNLA malgré l’insistance de ce dernier. Pour sa part, ce mouvement, jusque-là, n’a pas accepté le cantonnement et le désarmement de ses combattants. Toujours est-il que l’application de l’accord de Ouagadougou pose problème à ses signataires.

 

 

Pourquoi n’avait-on pas pris et pacifié Kidal comme les autres villes sous contrôle rebelle ?

On se demande d’ailleurs pourquoi les médiateurs sont restés silencieux en égard aux tergiversations des uns et des autres face à l’application de cet accord. Il aurait fallu plus de fermeté pour amener les protagonistes à appliquer cet accord malgré ses insuffisances. Si cela avait été fait, on n’en serait peut-être pas là. Le MNLA aurait été désarmé que Kidal ne se serait probablement pas comporté comme un Etat dans un Etat. Si le MNLA a des raisons d’en vouloir à Bamako, il faut cependant reconnaître que ces rebelles du Nord n’ont pas fait preuve de maturité politique. A travers ces atrocités, le MNLA s’éloigne du chemin du dialogue. Il prouve que derrière le charme dont il fait montre, se cache un serpent venimeux. C’est pourquoi il faut éviter de tourner autour du pot : la résolution de la question de Kidal s’impose avec urgence. Au regard des derniers événements, elle apparaît comme la clé de la paix au Mali. En tout cas, que ce soit par le dialogue ou par les armes, il faut en finir avec cette situation confuse à Kidal qui n’a que trop duré. On en vient d’ailleurs à se demander quelle est la mission des forces internationales présentes à Kidal. Sont-elles là pour accompagner le Mali à pacifier le territoire ou protègent-elles le bastion des rebelles ? A y voir de près, les forces onusiennes ont une responsabilité morale dans l’enlèvement des otages. Les forces maliennes ont au moins eu le mérite d’avoir affronté ces groupes rebelles ; par contre, les forces internationales, elles, n’ont pas trouvé mieux à faire que d’assister impassibles à ces actes répugnants, barbares et répréhensibles. Sans doute cette passivité voudrait-elle dire que cette armée mondiale est incapable de contrôler Kidal ? Pourquoi n’avait-on pas pris et pacifié Kidal comme les autres villes sous contrôle rebelle ? Pourquoi protéger un îlot de requins dans un océan d’exocets ? Tous ceux qui ont cru en la sincérité du MNLA et compagnie doivent se rendre à l’évidence que ce mouvement n’est pas prêt à prendre le chemin de Damas.

 

 

Dabadi ZOUMBARA

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1 commentaire

  1. Il faut que IBK et M.MARA fassent attention. S’ils veulent chasser les bandits, criminels et en finir une fois pour toute, le parrain de ces gens là vont-ils laissé leurs protégés chassés et traqués par l’Armée de la République du Mali.
    Certes, l’Armée a des militaires vaillants. Mais celà ne suffit pas, il faut des avions, du carburants et des armes… La France ne va-t-elle pas bloquer le ravitaillement de l’Armée Malienne en plein opération ? Attention, attention…
    Pourquoi IBK et M.MARA ne sont-ils pas adressés à la Russie,ou à la Chine qui ont toujours été des partenaires fiables du Mali, plutôt que de s’adresser à leurs anciens colons (des faux-culs) ?? Chose que je ne comprends pas.
    Il n’y a pas d’amis en Politique, il n’y a que des intérêts.

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