Dans une déclaration, le chef de file de l’opposition et non moins président du Front pour la sauvegarde de la démocratie (Fsd), l’Honorable Soumaila Cissé, s’est prononcé sur la tragédie de Ogossagou.
« En ces temps de deuil, je m’incline devant la mémoire de tous nos martyrs civils et militaires, maliens et étrangers tombés sur notre sol, victimes d’attaques lâches et barbares », c’est ainsi qu’il a introduit son intervention. Il dit avoir une pensée émue pour les victimes de ce début d’année 2019 de Koulongo, celles de Dioura, de Ogossagou des campements Dawsahaq de Aklaz et Awakassa, de Tassalatine et d’autres localités martyres de notre pays.
« À la nation toute entière, aux familles des victimes de tous ces massacres, je tiens à présenter mes condoléances les plus attristées, ainsi que mes souhaits de prompt rétablissement aux blessés », ajoute-t-il.
Ainsi, il dira qu’à quelques heures du 26 mars, date repère de la Révolution malienne, il a souhaité que l’assistance observe, à la mémoire de tous nos martyrs, une minute de silence.
Selon lui, après Koulongo, Ogossagou constitue le pire cas de violence, avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali. « Ogossagou est l’illustration achevée de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles. Ce drame est, en effet, le fruit de la négligence des autorités, restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’opposition politique, des populations, des ONG et de divers activistes sur les réseaux sociaux. Nous condamnons avec la dernière vigueur la violence gratuite qui s’abat sur les populations civiles », a-t-il déploré.
Avant d’exprimer toute sa solidarité et tout son soutien à l’endroit des déplacés, de toutes les populations du centre du pays qui ont subi de lourdes pertes en vies humaines ces derniers temps et qui restent malheureusement encore sous la menace d’autres attaques.
A le croire, notre Mali ne peut pas être une nation faible qui ne sait ni prévoir ni juguler les menaces de tous ordres qui pèsent sur son avenir. De son point de vue, il est temps, au-delà des rivalités, des querelles et des hésitations, au-delà des paroles conciliatrices, d’être positif. Simplement mais entièrement positif pour défendre notre pays, notre démocratie, notre cadre de vie et la justice sociale. Il est donc temps, grand temps, de prendre le chemin de la vérité ! « C’est le chemin de la vérité que j’appelle plus que jamais de tous mes vœux. Réapprenons le vivre- ensemble, les couleurs du bonheur et les valeurs qui donnent un sens à l’humanité ! Rendons-le possible ! », a renchéri le président du Fsd.
Pour lui, il faut agir pour éviter, entre autres, la catastrophe à notre pays qui joue sa survie en tant que nation, ainsi que le cycle infernal des violences. Il ajoutera qu’il faut agir pour réparer les injustices, source de déstabilisation et de vengeance, pour prouver que nous sommes un peuple digne et fier qui sait toujours se relever. « Il ne suffit pas de dissoudre la milice Dana Amassagou, il faut la désarmer, ainsi que toutes les milices. Il faut surtout lancer des poursuites judiciaires contre tous les auteurs, coauteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire. Ce sont des crimes imprescriptibles. A ce titre, épiloguer sur les différentes infractions commises est un terrible aveu de complicité de l’Etat », a laissé entendre le député élu à Niafunké.
Il précisera que Dana Amassagou refuse sa dissolution et que le gouvernement compte arriver à ses fins par la corruption à travers 200 millions de francs cfa et 500 miliciens à intégrer aux Famas. « Où va le Mali ? Redisons-le, haut et fort, c’est à l’Etat qu’il revient d’assurer sa mission régalienne de défense du territoire et de protection des citoyens avec une armée mieux équipée », s’est-il interrogé.
Il a saisi l’occasion pour rendre, encore une fois, hommage à nos forces armées et de sécurité. « Nos soldats se battent vaillamment avec le peu de moyens dont ils disposent : nous leur devons donc reconnaissance et félicitations », a-t-il indiqué. Et de souligner que Ogossagou 2019, avec son décompte macabre de morts, de veuves, d’orphelins, de déplacés, de cases brûlées, de greniers incendiés et de bétail abattu, attend des Maliens une réponse rapide et adaptée.
De sa lecture, ces massacres constituent l’échec du gouvernement tout entier. Ainsi, il dira que la hiérarchie militaire est sous le commandement du pouvoir politique et au service de la nation, et non d’une famille ou d’un clan. « Le constat est aujourd’hui clair que l’échec que notre pays connaît aujourd’hui est politique, surtout politique. C’est pourquoi, nous exigeons la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement », a poursuivi le principal challenger du président IBK.
Outre cette exigence, il a déclaré que l’opposition exige également l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif, l’ouverture d’une enquête internationale afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi.
Boubacar PAITAO