Recrudescence de la violence et les cas de récidive des bandits : Les syndicats de la police pointent du doigt le parquet

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Au cours d’une conférence de presse aminée par les syndicats de la police afin d’apporter des précisions sur les récriminations formulées à l’encontre des policiers en faction au monument de l’indépendance suite au braquage du client de l’agence principale d’Ecobank, les conférenciers estiment que la suite réservée aux dossiers des malfrats arrêtés est un facteur aggravant du banditisme et de l’insécurité dans la capitale et ses environs.

La conférence était animée principalement par le secrétaire général du Syndicat national de la police (SYNAPOL), commissaire Abdourhamane Alassane, en présence du secrétaire général du Syndicat national des inspecteurs de police, inspecteur principal Attaher Ag Elmehdi et celui du Syndicat de la police nationale (SPN/UNTM/SYNTADE), adjudant-chef Tiekouta Kanté.

Selon le secrétaire général du SYNAPOL, cette rencontre vise à lever toutes les équivoques par rapport aux récriminations formulées contre les policiers en faction au niveau du monument de l’indépendance lors du braquage en plein jour du client de l’agence principale de Ecobank, le jeudi 27 octobre dernier. Et d’ajouter que la population reproche aux policiers de ne pas intervenir lors de cette agression.

Avant de préciser que chaque policier a un rôle bien déterminé. « Ceux qui sont en faction dans les différents ronds-points de la capitale ont un rôle d’assurer la fluidité de la circulation et recueillir des informations pour la hiérarchie. Ils ont joué ce rôle, car l’information a été remontée au niveau de la hiérarchie. Les policiers de la circulation ne sont pas équipés pour ce genre d’intervention », a-t-il ajouté. Et d’exhorter le département à doter chaque policier en arme individuelle pour plus d’efficacité dans la gestion de ce type d’attaque. « Au-delà des revendications syndicales, nous reconnaissons les efforts inlassables déployés par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile », a-t-il dit.

À sa suite, le secrétaire général du Syndicat national des inspecteurs de police a rassuré la population de la disponibilité de la police à assurer sa sécurité. « Pour chaque mission, il faut des équipements adéquats. Les critiques formulés à l’encontre des limiers, en de pareilles circonstances, prouvent que la population attend plus des services de sécurité », a-t-il précisé.

Pour sa part, le secrétaire du SPN/UNTM/SYNTADE, Tiekouta Kanté dira que la sécurisation des banques revient aux militaires déployés dans chaque établissement et non aux policiers en faction pour assurer la fluidité de la circulation.

Quant à l’inspecteur principal Hamidou Djimdé, un responsable du SYNAPOL, les Maliens ne sont pas habitués à telles attaques. Selon lui, pour prévenir ces nouveaux modes opératoires des malfrats, il faut créer une cellule de communication au sein de l’institution policière. Cette cellule aura la responsabilité de recueillir les informations sur les différents nids criminogènes de la capitale. Elle permettra également de donner la version de la police devant de telles situations afin de couper court aux rumeurs et aux spéculations. « Généralement, les malfrats ont une longueur d’avance sur les dispositifs sécuritaires mis en place. Pour que ceux-ci soient efficaces, il faut une collaboration sincère de la population. C’est la qualité des informations qui importe pour mettre les bandits hors d’état de nuire », a-t-il martelé.

Pour le secrétaire général du district de Bamako, Jean Antoine Samaké, la question de l’insécurité est beaucoup plus complexe, elle dépasse le simple cadre de la police et de la gendarmerie. Selon lui, la suite réservée aux différents cas de banditisme favorise la récidive des auteurs de ces crimes. Cette situation entrave toutes les mesures prises dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Avant de s’indigner contre le comportement des certains magistrats. Car, dit-il, les limiers déploient d’énormes efforts pour mettre hors d’état de nuire les malfrats qui sont aussitôt élargis une fois transférer devant le parquet.

Mama PAGA

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