Combien de jihadistes ont participé à l’attaque ? Officiellement, les “deux terroristes”, qui n’avaient pas 20 ans, ont été tués dans l’assaut. Des témoins qui se trouvaient autour du Radisson Blu au moment de l’arrivée des jihadistes affirment pour leur part avoir vu au moins quatre hommes en arme.
Parlaient-ils anglais comme le disent plusieurs clients reclus dans leur chambre ou bien dans la tourmente ceux-ci ont-ils confondu des instructions données par des forces de l’ordre venues les libérer ? Il est avéré, en revanche, que lorsque le nord du Mali était sous contrôle djihadiste, avant le déclenchement de l’opération française “Serval” en janvier 2013, des Nigérians ont rejoint les rangs des combattants islamistes.
D’après l’ex-chef des services de renseignements maliens Soumeylou Boubèye Maïga, “il y a déjà quelques années, un axe Kidal (dans le Nord du Mali)-Kano-Kaduna-Katsina (dans le Nord du Nigeria) avait été mis en évidence”.
Une source officielle française considère que la revendication d’Al-Mourabitoune, le groupe dirigé par Mokthar Belmokhtar, affirmant avoir perpétré cet attentat “en coordination avec nos frères au sein d’Aqmi”, Al-Qaïda au Maghreb islamique, “peut être lu comme un signe de rapprochement avec Iyad Ag Ghali [le leader d’Ançar Eddine, affilié à Aqmi]. Avec le nombre d’hommes qu’on leur a tué, c’est logique, car leurs ressources sont en attrition”.
Dimanche soir, le dernier né des mouvements jihadistes au Mali, le Front de libération du Macina (FLM), dont les bases se situent dans le Centre du pays, a ajouté sa revendication en transmettant à RFI et l’AFP un communiqué affirmant qu’il avait agi “avec la collaboration d’Ançar Eddine” et que trois de ses combattants sont “sortis sains et saufs” de l’attaque.
Quelques heures plus tôt, Al-Mourabitoune avait transmis à Al-Jazira un second communiqué affirmant pour sa part que “seules deux personnes ont mené l’opération (…), Abdel Hakim Al-Ançari et Moâdh Al-Ançari”, des surnoms qui suggéreraient que les deux hommes sont Maliens.