Après tout ce qui se passe en faveur de la lutte contre l’insécurité routière, nos populations peinent à se tirer d’affaire. Ce constat aussi amer que déplorable a le vent en poupe car malgré les efforts fournis de part et d’autre, la route continue de tuer les gens à longueur de journée et malheureusement presqu’autant de fois que le VIH-Sida.
Le comportement de certains usagers de la route au Mali donne l’impression de vivre dans une jungle où les petits se font toujours absorber par les grands. Le langage courant de ces derniers dévient carrément le respect de l’un pour l’autre. Les mieux lotis semblent détenir un jargon : « Que je te tue ou je te blesse, l’Assurance s’en chargera ».
Les panneaux de signalisation sont pour certains de simples champignons au bord du goudron. Ils réduisent ainsi à néant toutes les exigences de ces plaques sur eux. Ils pensent toujours se faire libérer par un tel ami policier ou par un simple glissement d’une modique somme de nos francs dans la main des agents. La circulation ne fait plus peur. A l’absence de mesures strictes, chacun semble emprunter le goudron à tombeau ouvert.
La délivrance illégale des permis de conduire, la négligence, la non maîtrise des codes de la route ou le manque de considération vis-à-vis de ces codes font chaque année de certains des handicapés, des disparus, des orphelins et j’en passe. Les chiffres sont effroyables (cf. nos précédents N°).
A ces problèmes, s’ajoute l’état défectueux de certains engins qui sont assimilables à des mouroirs ambulants. La visite technique des véhicules se fait souvent par tous les moyens sauf en dehors des normes rigoureuses. La police qui doit être rigoureuse dans la vérification des permis de conduire ainsi que tout autre papier des usagers entrant dans le cadre du bon maintien de la sécurité routière, semble avoir d’autres chats à fouetter.
Les usagers doivent apprendre les bonnes manières sur la route afin de sauver leur vie.
Il faut signaler que les parents ne manquent pas de responsabilité dans ce drame au cas où ils ont failli dans l’éducation de leurs enfants.
Alors la méconnaissance des panneaux de la circulation, l’orgueil et la négligence de certains routiers continueront de faire des ravages sur leur chemin, et cela est regrettable.
LASSANA KEITA