Prolongation du mandat de la Minusma : La Minusma va se concentrer sur le Centre du Mali

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Le vœu des autorités maliennes a été à moitié exaucé. Le Conseil de Sécurité de l’Onu a  adopté la Résolution 2480 (2019) prorogeant le mandat de la Minusma pour un an. Les priorités stratégiques du nouveau mandat sont la mise en œuvre de l’Accord et le soutien à la stabilisation du Centre du pays. 

 Le mercredi 12 juin 2019, le Ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé a demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies, un soutien plus poussé dans le Centre du Mali.  « Le Gouvernement demande une présence accrue de la Minusma dans les régions du Centre du Mali, aux côtés des forces de défense et de sécurité du Mali, afin de contribuer à protéger les populations civiles et leurs biens, afin de mettre un terme au cycle de la violence pour permettre le retour de l’administration et des services sociaux de base », ainsi s’exprimait le ministre Dramé.  Il avait ajouté lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation dans le pays.que « Cette présence accrue est la condition du succès du processus politique que nous allons engager dans les prochains jours… ».

L’appel des autorités maliennes à travers le ministre Tiébilé Dramé a été entendu. Vendredi,  29 juin 2019,  les 15 pays membres du Conseil ont adopté la Résolution 2480 (2019) prorogeant le mandat de la MINUSMA pour un an.  Le renouvellement du mandat de la Minusma n’était pas forcément acquis, les Etats-Unis ayant remis en cause son efficacité.

« Nous sommes déçus face à l’absence de progrès significatifs. […] Le moment est venu de voir si une opération de maintien de la paix est bien le meilleur moyen de régler la situation au nord du Mali », avait ainsi affirmé David Hale, le Sous-secrétaire d’État américain aux Affaires politiques, en mars 2019. Et il était prêté aux États-Unis l’intention de vouloir limiter les moyens de la Minusma.

Finalement, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guturres, a su être convaincant. « Une réduction significative de la présence ou le retrait de la Mission mettrait non seulement en péril le processus de paix, mais aurait également de graves conséquences pour la situation de sécurité générale au Mali et dans la sous-région », avait-il en effet souligné dans l’un de ses derniers rapports.

Ainsi, en adoptant à l’unanimité la résolution 2480, le Conseil de sécurité a prolongé jusqu’au 30 juin 2020 le mandat de la Minusma et confirmé que ses effectifs resteront au même niveau qu’actuellement (soit 13.289 militaires et 1.920 policiers au maximum). C’est « un message ferme » qui souligne la nécessité de progrès urgents dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix [signé en 2015 par Bamako et les groupes armés indépendantistes du nord du Mali, ndlr] et la réconciliation au Mali », a commenté la diplomatie française.

Patrouilles dans les zones sensibles

L’application des accords de paix reste donc la première priorité « stratégique » de la MINUSMA. La seconde, définie par la résolution, concerne le Centre du Mali où, selon les mots de M. Guterres, la « situation est explosive » en raison des violences récurrentes entre les Peuls et les Dogons, dont profite le groupe jihadiste « Katiba Macina », dirigée par Amadou Koufa.

En effet, ce dernier se présente comme le « protecteur » de la communauté peule, au sein de laquelle il recrute ses combattants.

« La région centrale du Mali où, selon les estimations, vivent 30% des 20 millions d’habitants du pays – est restée celle où l’on a enregistré le plus grand nombre d’attaques contre des civils, en raison d’une nouvelle intensification des affrontements et de la violence intercommunautaires, ainsi que des attaques par des groupes terroristes et des milices d’autodéfense », a  par ailleurs souligné M. Guterres dans son dernier rapport relatif à la situation malienne.

Or, jusqu’à présent, la Minusma n’avait pas le mandat pour intervenir dans le Centre du Mali, sa zone d’action se limitant au nord du pays. La résolution que vient d’adopter le Conseil de sécurité y remédie.

Ainsi, et selon un « plan d’urgence » dont les contours ont été récemment dévoilés, il est question de multiplier les patrouilles dans les zones sensibles pour que la présence de la Minusma « soit visible » pour qu’elle puisse « rassurer, dissuader et anticiper ». En outre, il s’agira également d’aider les autorités maliennes à « combattre l’impunité » dont jouissent les auteurs des violences commises dans le Centre du Mali et de faciliter l’aide humanitaire pour les « populations meurtries » dont les « villages et les greniers ont été brûlés ».

Cela étant, reste la question des moyens. Le secrétaire général de l’ONU avait demandé un effort en matière d’aéromobilité [c’est à dire plus d’hélicoptères. Or, la résolution demande seulement à la Minusma de « veiller à consacrer suffisamment de moyens à son mandat dans le centre du pays ».

Dans sa déclaration lors de la session du conseil, l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali, a lancé un appel quand à la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour aider la Minusma à relever les défis sur le terrain. A la date d’aujourd’hui, la mission de la Minusma compte environ 15 000 militaires et policiers.

 

Mamadou Sidibé avec

Lurent Diagne

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2 COMMENTAIRES

  1. Par Le Figaro avec AFP Publié le 11/06/2019 à 20:43

    La France a appelé ce mardi les autorités maliennes à «redoubler d’efforts» afin de mettre fin à l’engrenage de violences intercommunautaires dans le centre du pays, où un nouveau massacre de villageois a été perpétré. «La France condamne avec la plus grande fermeté les violences d’une ampleur particulièrement préoccupante commises dans le village de Sobane, dans la région de Mopti, causant la mort de plus de 95 civils», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
    «Elle se tient aux côtés du Mali dans cette nouvelle épreuve et appelle les autorités à redoubler d’efforts dans le centre du pays, afin de mettre fin au plus vite à l’engrenage des violences intercommunautaires, via le redéploiement des services publics et des forces de sécurité et de défense ainsi que des mesures de dialogue, de réconciliation et de développement», a-t-elle ajouté dans un communiqué. L’attaque du village dogon de Sobane Da a débuté dans la soirée de dimanche pour s’achever vers le milieu de la nuit, selon des témoignages.

    Selon un rescapé, les assaillants, «une cinquantaine d’hommes lourdement armés, venus à bord de motos et de pick-up», ont encerclé le hameau avant de lancer l’assaut. «Personne n’a été épargné: femmes, enfants et vieilles personnes», a-t-il raconté à l’AFP. L’attaque fait suite au massacre le 23 mars à Ogossagou de quelque 160 Peuls, attribué à des chasseurs dogons, dans cette région du centre du Mali, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus sanglante du pays.

    Depuis l’apparition en 2015 dans la région du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense».

    Le Figaro avec AFP…..

    NOUVELLES DE FRANCE …..
    PENDANT CE TEMPS LA …A BAMAKO , ON RACONTE QUE …C EST LA FAUTE A LA FRANCE …
    NATURELLEMENT !

    • Les cigal€$ ayant chanté Tout l’été, Se trouvèrent fort dépourvue Quand la bise fut venue.

      Ces D€C€R€BR€$ BROUT€UROPÉ€N$

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