En vue de promouvoir le leadership des femmes dans le processus de paix et de la sécurité dans le Sahel, les Etats membres du G5 Sahel avec l’appui de l’ONU-Femme, UNOWAS, l’Union Africaine, ont organisé une conférence autour du thème : « Dialogue Politique de Haut Niveau sur le genre, Radicalisation et extrémisme violent ». C’était du 21 au 22 février 2017, à l’hôtel Azalaï Salam de Bamako, en présence du ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Sangaré Oumou Bah, et ses collègues du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, et de la Mauritanie.
Initié pour assurer le leadership des femmes dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent pour la consolidation de la paix et la sécurité dans le Sahel, ce ‘’Dialogue Politique de Haut Niveau’’ est le premier forum à discuter de manière spécifique le rôle de la femme dans la prévention de l’extrémisme violent. Il a été une occasion de dégager les lignes directrices de la stratégie politique ; du programme et des ressources appropriés pour la promotion d’un leadership efficace des femmes sahéliennes dans la lutte contre l’extrémisme violent.
En effet, depuis les événements qui ont bouleversé notre pays en 2012, les conséquences de la guerre civile libyenne, l’expansion de Boko Haram, la situation sécuritaire des pays du Sahel continue de se dégrader. Ces pays sont confrontés à une crise complexe et multidimensionnelle (politiques, sécuritaires, humanitaires économique, environnementaux et sociaux), caractérisée par une recrudescence des actes d’extrémisme violent dont le terrorisme, les trafics de tout genre. Ce phénomène s’accompagne de la radicalisation grandissante d’une frange importante des populations des sociétés sahélienne, en particulier les jeunes et les femmes.
Plusieurs faits et témoignages attestent de la manière brutale et systématique avec laquelle les femmes sont ciblées. Il s’agit d’enlèvements, viols, mariages forcés, esclavage sexuel et autres. Cette situation accentue les conditions difficiles déjà existantes d’exclusion et de marginalisation des femmes. Dans la plupart des conflits qui ont affecté la sous-région, les femmes ont fait preuve de courage, d’abnégation et d’ingéniosité pour préserver le modèle de société de leur terroir. Ces actions ont permis de limiter les conséquences des conflits, de sauvegarder un minimum d’activités et de vie économique.
Mais malgré ces avancés, force est de constater que la mise en œuvre de ces résolutions n’est pas toujours effective. La faible présence et l’absence des femmes au sein des instances de prise de décision pour combattre l’extrémisme violent constitue un frein aux initiatives déjà prise au plan international, régional et national et en particulier par les Etats du G5 Sahel. C’est conscient de leur potentiel que les femmes de la plateforme du G5S ont décidé de jouer pleinement leur rôle de levier en matière de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. C’est pourquoi, elles plaident auprès des plus hautes autorités des pays du G5 Sahel pour : renforcer le leadership des femmes en matière de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent ; mobilisation des ressources et résiliences économique des femmes et des jeunes, etc.
Selon la directrice Régionale de l’ONUFEMME, Mme Diana Ofwona ce dialogue a été pensé dans l’objectif d’amener à la table des priorités la problématique de la participation des femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent et d’identifier les stratégies pour promouvoir le leadership des femmes en vue d’une lutte efficace contre ce fléau. « Le train vers la paix et le développement durable a déjà démarré et il ne doit pas partir sans les femmes. Mes dames, il ne tient qu’à nous de le rattraper à la prochaine station », a-t-elle déclaré.
Selon elle, cette rencontre ouvre ainsi un large chantier, qui consistera à mettre en œuvre des différentes recommandations et priorités identifiées.
Quant au ministre Sangaré Oumou Bah, elle a rassuré les femmes que toutes les observations et suggestions pertinentes enregistrées au cours de ces 2 jours de rencontre, seront traitées avec soin et célérité par nos autorités.
Fily Sissoko