Le devoir de vivre ensemble était au cours d’une conférence de presse le 6 mars dernier à la Maison de la presse. C’était initié par la Société Civile et les délégués des camps de réfugiés issus des communautés des 5 cercles de la région de Tombouctou. L’objectif était de faire le point de la rencontre de Saly au Sénégal.
Rien n’est facile. Surtout lorsqu’il s’agit de vivre ensemble dans un pays en guerre où des apatrides se sont rendus coupables de viol et d’autres actes inadmissibles perpétrés sur des populations innocentes. Pourtant et malgré tout, il le faut, car l’adage est bien connu : « La beauté d’un tapis provient de la variété de ses couleurs ».Toute chose qui tient de la grandeur morale de chaque peuple. Mais, il faut juger les coupables. Ce sujet était au cœur de la rencontre de la Société Civile avec les journalistes le 6 mars dernier.
D’entrée de jeu, M. Ibrahim Cissé principal conférencier a rappelé que les élus des 5 cercles de la région de Tombouctou, à l’issue de l’analyse du contexte sécuritaire, économique et social tant à l’échelle nationale que régionale, avaient initié une rencontre avec les réfugiés du nord au Sénégal afin de connaitre leur point de vue sur l’évolution de la situation.
Selon lui, après des échanges, le climat d’insécurité dans lequel vivent les populations de la région de Tombouctou, les difficultés d’approvisionnement et de circulation des populations tant en milieu rural qu’interurbain sont plus jamais alarmants. Aussi a-t-il informé la volonté des populations réfugiées et déplacées de retourner au bercail dans les meilleurs délais.
Les élus de la région de 333 Saints ont affirmé également leur volonté de créer un cadre de dialogue inclusif afin d’aboutir à une paix durable dans le respect de la diversité de toutes les populations de la 6ème région administrative du Mali.
Selon M. Cissé, la réalisation du vivre ensemble nécessite de long processus, car le tissu social dans ces localités a été durablement affecté par la crise à travers de nombreuses exactions qu’elles ont subies durant plusieurs mois.
M.CISSE, principal conférencier insistera davantage : « Il faut l’implication absolue de l’ensemble de nos compatriotes maliens et en particulier des régions concernées. Nous recommandons la poursuite d’un dialogue inclusif inter et intra communautaire au niveau de la région de Tombouctou. Cela dans la perspective d’une contribution à l’indispensable dialogue national, seul gage d’une nouvelle gouvernance », a-t-il martelé dans le feu de l’action.
Par rapport au retour de l’administration, le conférencier dira qu’il faut une construction totale des services, car tout a été complètement détruit dans la région de Tombouctou. « Même si les administrations retournent, même si l’école reprend, ça ne peut pas fonctionner, tout est à reprendre à zéro », a-t-il déploré.
Pour se mettre à l’abri d’éventuelles représailles, il a suggéré que les présumés coupables de crimes et d’exactions soient interpellés et traduits devant les juridictions compétentes nationales et internationales.
Il faut vivre ensemble, mais donnons à la justice tout son travail. Elle ne doit pas mourir. Tous les auteurs d’actes ignobles doivent répondre devant les tribunaux.
Mountaga DIAKITE