Le dimanche 9 septembre dernier, à Tombouctou, le Coordinateur du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) a été assassiné. Ce meurtre suscite encore des inquiétudes profondes autour de l’opérationnalisation du MOC. Si les auteurs de ce crime ne sont pas connus, il est à noter tout de même que c’est un assassinat ciblé. Ce qui provoque aujourd’hui un véritable de terreur, de suspicions voire de paranoïa au sein des instances dirigeantes de la CMA, en passe de devenir l’arroseur arrosé.
Tôt dans la nuit du dimanche 9 septembre 2018, un Officier de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), le Commandant du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Tombouctou a été subitement abattu à bord de sa voiture par des Hommes armés non identifiés encore.
Saloum Ould M’Begui, puisse que c’est de lui qu’il s’agit, a reçu des tirs par des individus à bord de trois voitures pick-up ont, au centre-ville de Tombouctou.
Selon un communiqué de la CMA, c’est un assassinat ciblé qui intervient au moment où le Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC) est au ralenti dans les Régions de Tombouctou et Kidal. Car, selon d’autres sources concordantes, cette crise serait due à un déficit de moyens logistiques et d’effectifs en personnels compétents et bien formés. Selon nos informations, jusqu’à présent, à
Gao, la facture d’indemnisation des victimes de l’attaque du camp du MOC, le 18 janvier 2017, est loin d’être réglée.
Au passage, rappelons que plus de 3 mois après l’installation des bataillons du MOC dans les Régions de Tombouctou et Kidal, rien n’est concrètement en place pour rendre effective l’opération des contingents. Nos sources précisent qu’après la mise en place du premier contingent, composé de 51 éléments, cet effectif devrait être renforcé au fur et à mesure.
Mais, selon certains observateurs et d’autres membres des groupes signataires, il y a déficit de confiance entre les parties prenantes. Selon eux, c’est l’un des premiers facteurs de blocage qui entrave la progression des opérations. Selon les mêmes sources, l’attaque contre le camp de Gao a aussi contribué à bloquer le processus de paix en cours. Une attaque, rappelons-le, qui s’est soldé par la mort de plus de 60 combattants du MOC. Bientôt, une année après cet attentat, les familles des victimes réclament toujours leurs indemnités.
En outre, d’autres groupes armés sévissant dans le Nord dénoncent leur exclusion de cette opération.
Suite à cet assassinat du Coordinateur du MOC à Tombouctou, des tirs inhabituels ont été entendus le lendemain de l’attaque dans certains points stratégiques de la ville.
Selon une source proche de la MINUSMA, ces tirs émaneraient de la Coordination des mouvements et forces de résistance (CMFR) qui manifestait sa colère face à un certain nombre de méthodes et principes liés à la gestion du MOC dans la Région.
Le mécanisme opérationnel de Coordination est une des dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger II. Sa mission principale est d’œuvrer à la restauration du climat de confiance entre les parties signataires dudit Accord d’Alger afin qu’un nouvel élan soit lancé pour assurer une nouvelle atmosphère de paix, de sécurité pour tous et de cohésion interne dans les Régions du Nord. Mais hélas, le démarrage effectif des opérations requises sur le terrain a toujours été renvoyé aux calendes grecques au détriment des attentes légitimes des populations locales.
Dramane Konta
Source : LE CREDO