TULLE – François Hollande a apporté samedi très clairement son soutien à l’Algérie dans sa gestion de la prise d’otages sanglante sur un site gazier du Sahara, estimant que les autorités du pays avaient eu les réponses les plus adaptées.
Nous n’avons pas encore tous les éléments mais, quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner – ce qu’ils ont fait – leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui me paraissent à mes yeux les plus adaptées, car il ne pouvait y avoir de négociation, a déclaré le président français devant des journalistes lors d’un déplacement à Tulle (centre).
Venu à Tulle pour présenter ses voeux aux habitants du département de Corrèze qu’il a présidé avant d’être élu à la tête du pays le 6 mai, M. Hollande a longuement consacré ses multiples interventions à l’intervention française au Mali lancée le 11 janvier et à la prise d’otages sanglante sur le site gazier algérien d’In Amenas, où un otage français a trouvé la mort.
Selon la télévision d’Etat algérienne, sept otages étrangers ont été exécutés par leurs ravisseurs lors de l’assaut final, samedi après-midi, par les forces spéciales de l’armée algérienne qui ont abattu onze terroristes.
En tout, ce sont 25 à 27 otages (étrangers et algériens) qui ont péri depuis le début de la prise en otages de centaines d’employés mercredi sur le site gazier, selon une source sécuritaire algérienne.
Un seul ressortissant français, Yann Desjeux, un ancien militaire des forces spéciales françaises qui travaillait dans une équipe de gardiennage du site, figure parmi les otages tués.
Tout le monde a accablé l’Algérie mais les Algériens sont souverains chez eux, a-t-on rapporté dans l’entourage du président français, alors que Londres et Tokyo, notamment, ont fait part de leur mécontentement pour ne pas avoir été prévenus de l’opération lancée par les forces spéciales algériennes.
La France est consciente de ce que cette prise d’otages représente pour l’Algérie, un pays qui a connu le terrorisme, assure-t-on de même source.
Evoquant des terroristes qui ne connaissent pas de frontières : Mali, Niger, Libye voire sud algérien, M. Hollande a estimé que les évènements algériens justifiaient plus encore l’intervention militaire de la France au Mali. S’il y avait besoin de justifier l’action que nous engageons contre le terrorisme, nous aurions là un argument supplémentaire.
Le président français a prévenu que l’opération Serval durerait le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie-là de l’Afrique. Il a souligné que, conformément à la Constitution, le Parlement serait appelé à voter le principe de cette intervention si elle devait se prolonger.
Il a aussi assuré que la France n’était pas isolée dans son action au Mali, d’abord parce qu’elle est appuyée par les pays européens, qui nous apportent de l’aide sous toute ses formes, ensuite parce que nous travaillons avec les pays africains.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a appelé samedi l’ONU à fournir immédiatement son appui logistique et financier pour le déploiement au Mali de la force militaire régionale qui doit intervenir au Mali.
François Hollande doit recevoir dimanche les familles des sept otages français retenus au Sahel.
(©AFP / 19 janvier 2013 19h41)