Le président tchadien Idriss Deby lors du point-presse de la conférence des chefs d’Etat des pays du G5 Sahel : “Avec seulement 10% des moyens des occidentaux déployés au sahel, nous pouvons lutter contre le terrorisme dans notre région”

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Sécuriser de façon bilatérale les frontières dans les pays du Sahel avec la création d’une force d’intervention pour lutter contre le terrorisme. Telle est la principale décision qui a sanctionné les travaux de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel, tenue le lundi dernier au Centre international des conférences de Bamako (Cicb) sous la présidence effective des chefs d’Etat de tous les pays membres de cette organisation regroupant le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Burkina Faso.

Le sommet de Bamako qui a enregistré la participation du président de la République de la Guinée Conakry, Pr Alpha Condé, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine, avait trois objectifs, selon le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta.

Le premier, selon lui, est de procéder à une analyse objective de la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace commun. Le second, c’est de faire l’état des lieux de la mise en œuvre des promesses de contributions de la part des partenaires. Notamment aux plans des instruments financiers et techniques et de l’adéquation de la réponse onusienne aux réalités du terrain, d’une part, et, d’autre part, les engagements pris par rapport à la Force conjointe, les opérations militaires transfrontalières, la plateforme de coopération en matière de sécurité et la montée en puissance du Collège de défense du Sahel. Enfin, le troisième objectif, c’est d’identifier des pistes concrètes d’action pour les semaines et mois à venir, en vue de promouvoir la paix et le développement durables.

L’hôte du Sommet s’est dit convaincu qu’ “aujourd’hui encore, face à la montée de l’extrémisme religieux  et  du terrorisme, nos pays s’efforcent d’apporter une réponse appropriée en vue de bâtir un espace stable et paisible. Ceci est d’autant plus nécessaire que nous partageons les mêmes problématiques face aux enjeux sécuritaires liés au terrorisme et aux trafics de tout genre. Aussi, la mutualisation des efforts et des énergies pour répondre aux nombreux défis de notre région relève-t-elle de notre responsabilité commune”.

Lors de ces assises de Bamako, auxquelles ont pris part les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense et de la Sécurité des pays du G5 Sahel, il a été surtout décidé de mettre sur place une Force conjointe  dans ledit espace, laquelle va sécuriser  les frontières  afin de lutter efficacement contre le terrorisme. A ce sujet, les chefs d’Etat sont surtout besoin “d’un mandat clair de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies ; du  financement soutenu de la Force Conjointe et des règles d’engagement claires en vue de combattre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine”.

Le président tchadien a saisi cette opportunité pour exprimer la détermination et la ferme volonté des pays sahéliens à prendre à bras le corps leur sécurité. “Nous ne demandons pas à nos amis, à nos partenaires européens, d’envoyer leurs soldats mourir chez nous. Nous sommes prêts nous-mêmes, avec nos soldats, à nous engager et à ramener la paix et la stabilité dans notre sous-région. C’est ce que nous disons à nos partenaires, leur faire l’économie du sang des enfants européens. Aussi, nous demandons à nos amis européens qu’avec 10% de leurs moyens déployés au Sahel, nous pouvons  faire ce travail” a soutenu le président Deby sous une salve d’applaudissements.

IBK désigné président du G5 Sahel pour deux ans

Pour le président Nigérien, Mahamadou Issoufou, cette Force conjointe va lutter contre le terrorisme, mais aussi contre toutes les organisations criminelles de trafic de drogue, de trafic des armes et des êtres humains. Intervenant à son tour, le président du Burkina Faso, Roch Mark Christian Kaboré, a abondé dans le même sens.

Quant au président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, il a affirmé tout son  soutien au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, lequel a été désigné président de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel à l’issue de ces travaux.

” Aujourd’hui nous avons beaucoup de la sécurité, mais le G5 Sahel, c’est aussi le développement.  C’est pourquoi, il nous faut une vision  économique claire. C’est en cela que  nous allons régler le problème de terrorisme,  de trafic de drogue, d’immigration clandestine et tous les autres défis” a souligné le président de la République Islamique de Mauritanie.               

 Kassoum THERA

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