A l’issue des travaux du sommet extraordinaire du G5 Sahel, les présidents, Ibrahim Boubacar Keïta et Emmanuel Macron, ont animé ensemble une conférence de presse au palais de Koulouba. Les deux chefs d’Etat sont revenus longuement sur la nécessité de l’opérationnalisation urgente de la Force du G5 Sahel, compte tenu du contexte sécuritaire marqué par des actions terroristes.
À la question de savoir si le processus de paix ou la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation n’accuse pas de retard, le chef de l’État a énuméré un certain nombre d’acquis obtenus en deux ans. Il a ainsi indiqué qu’au plan institutionnel, deux nouvelles régions ont été créées, en l’occurrence Taoudéni et Ménaka, des autorités intérimaires ont été mises en place, les patrouilles mixtes ont démarré à Gao, le Mécanisme opérationnel de coordination est en chemin pour Kidal vers le 20 juillet prochain. « Ces choses là ne sont pas faciles, quand il y a eu ce genre d’incompréhensions entre des fils d’un pays. Les retrouvailles ne sont pas très faciles mais nous nous y employons », a ajouté le chef de l’Etat.
Le président Keïta a ajouté par ailleurs que notre pays a enfin une armée digne de ce nom, saluant tous les partenaires dont l’accompagnement a été essentiel à ce niveau. Evoquant le projet de révision constitutionnelle adopté par l’Assemblée nationale, le chef de l’État a déploré le comportement de certains qui consiste à essayer par des malices, par des biais divers, de remettre en cause l’Accord. Selon lui, l’une de ces malices consiste à faire un tollé contre le référendum, au motif qu’il serait un projet d’augmentation exponentielle des pouvoirs du président Kéïta. Selon lui, il n’en est rien du tout. « L’intérêt du président de la République, c’est que l’engagement du Mali soit tenu et cela le sera. Si je retire le document du circuit, je trahirais mon pays et la signature de mon pays. Je ne le ferai pas. Cela dit, la Cour constitutionnelle qui est l’autorité, sans conteste, va opiner et dira le droit », a martelé Ibrahim Boubacar Kéïta. Revenant sur la polémique au sujet de l’article 118 de la Constitution du 25 févier 1992, le président de la République a expliqué qu’aucune puissance étrangère n’occupe le Mali.
« Aujourd’hui, avec la mise en place des autorités intérimaires, le Mali est partout et progressivement l’administration se mettra en place, les services sociaux de base, les services économiques seront également mis en place. Donc, le Mali avance, la démocratie n’est pas en cause. On veut pousser le président Kéïta à la faute », a-t-il conclu.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de sécuriser le Mali et la région. Il s’est dit respectueux de la souveraineté du Mali et évite en conséquence d’intervenir sur certains sujets intérieurs. Cependant, le président Macron a estimé qu’il y a des accords qui ont été signés à Alger et qu’ils doivent être appliqués intégralement. Pour lui, les prochaines semaines doivent être décisives dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Emmanuel Macron s’est dit heureux de constater la détermination du président Kéïta à respecter ses engagements. « Cela veut dire que dans les prochaines semaines, le président Kéita va prendre des mesures de sanction contre tous ceux qui s’opposent et empêchent la mise en œuvre de l’Accord d’Alger », a-t-il dit.
M. S