Présence française au Mali : “Nous n’allons pas partir comme des voleurs”

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"Serval oui, mais Kidal c'est aussi le Mali», peut-on lire sur un mur d'une rue de Gao, le 24 juillet. | AFP
“Serval oui, mais Kidal c’est aussi le Mali», peut-on lire sur un mur d’une rue de Gao, le 24 juillet. | AFP

L’opération militaire en cours, sur la boucle du Niger, vise-t-elle à répondreaux récents attentats-suicides ?

 

 

Général Marc Foucaud : L’opération en cours est complexe car elle est menée pour la première fois avec l’ensemble des forces alliées, française, malienne et africaines. Elle est planifiée depuis longtemps. Depuis la fin de « Serval 1 » et nos actions dans l’Adrar des Ifoghas [nord-est du Mali], nous ne cessons de menerdes opérations pour affaiblir les réseaux djihadistes et leur logistique. Nous leur donnons des coups. Nous avons récupéré beaucoup de munitions. Nous assistons à une série [d’attaques], qui correspond vraisemblablement à une campagne orchestrée. Nous savons que le seul moyen pour ces terroristes d’exister, ce sont les actions asymétriques, bien relayées par des médias.

 

 

Comment évaluez-vous la situation sécuritaire ?

Les groupes terroristes ne sont plus capables de mener des actions coordonnées d’envergure. Al-Qaida au Maghreb islamique essaie de trouver actuellement des armes sur le marché local malien, mais aussi dans le sud de la Libye, qui constitue une zone grise, par la route du nord du Niger. Il faut que l’arméemalienne puisse maintenant frapper cette ligne logistique. Mais il ne faut passurestimer la capacité des groupes armés à revenir à la situation antérieure à l’intervention militaire française. Les chefs djihadistes sont en cavale, ils changent de lieu toutes les quarante-huit heures et se terrent.

 

 

Et à Kidal ?

La situation au nord du Mali relève d’une problématique particulière qui n’est pas nouvelle mais fondamentale, celle des relations entre le gouvernement et les Touareg. S’il n’y a pas d’accord signé entre ces parties, nous allons repartirquelques mois en arrière. La situation est très tendue, assez explosive sur Kidal : les Touareg, les mouvements signataires de l’accord de Ouagadougou [en juin], et l’armée malienne se font face à quelques centaines de mètres. Sur la route transsaharienne, à la frontière avec l’Algérie, passe tout le commerce qui alimente le nord du Mali. Celui qui tient In Khalil est le maître. Or, le Mouvement national de libération de l’Azawad a repris ce point des mains du Mouvement arabe de l’Azawad, et il y a une lutte entre ces groupes signataires de Ouagadougou.

 

 

A Kidal, nous, avec la Minusma (Mission des Nations unies au Mali), jouons les pompiers. Nos soldats prennent des risques. On ne souhaite pas être une force d’interposition, mais on ne veut pas d’escalade car il faut une sortie politique, la seule possible.

 

 

Nous faisons donc tout pour faire baisser la pression, notre souci est d’éviterl’engrenage. Il faut régler le problème touareg, qui mobilise l’énergie du gouvernement malien, pour que le pays se concentre sur ses vrais ennemis : les terroristes djihadistes.

 

 

Quel rôle va jouer maintenant la force française ?

Une présence militaire et un mouvement permanent d’opérations sont nécessaires, car si on ne l’entretient pas, les groupes terroristes se réorganisent. Pour cela, nous ne pouvons tout faire seuls dans la durée, il faut laisser la place à d’autres. Après la phase cinétique de « Serval 1 », nous sommes dans une phase de stabilisation, où la dimension politique est primordiale. « Serval » compte actuellement 2 900 hommes. Les effectifs devraient baisser à 2 000 fin décembre, après les élections législatives dans le pays. La force va se concentrer.

 

 

Mais pour la suite, notre présence dépendra de l’accord de défense en cours de discussion entre la France et le Mali, ainsi que de la nouvelle maquette générale de la présence française en Afrique, qui n’est pas encore arrêtée. Nous n’allons pas partir comme des voleurs. Nous aiderons les Maliens à monter en puissance. Et nous chercherons une cohérence dans la bande sahélienne. L’affaiblissement des groupes terroristes concerne toute la région, il faut qu’elle soit prise en compte avec les Etats voisins.

 

 

La Minusma peine à atteindre les effectifs nécessaires et l’armée malienne repart de zéro : pourront-elles prendre le relais ?

Dans chaque bataillon de la Minusma, nous avons un détachement de liaison et d’appui, capable de fournir des capacités médicales, de génie, d’ouverture d’itinéraires, de contrôle aérien. Nous resterons une force de réaction rapide au Mali, en appui de la Minusma. La mission de celle-ci est d’assurer la sécurité de lapopulation, pas d’attaquer les groupes armés terroristes.

 

 

Les forces armées maliennes sont à reconstruire. Elles sont capables de faire du bon travail et y mettent beaucoup de cœur. Il reste beaucoup à faire, bien sûr. La Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM) forme un troisième bataillon. L’enjeu est de former quatre bataillons supplémentaires. Il faut vraimentregarder d’où l’on vient pour mesurer les progrès réalisés.

 

 

Propos recueillis par Nathalie Guibert (Bamako, envoyée spéciale)

LE MONDE | 28.10.2013 à 11h07 •

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7 COMMENTAIRES

  1. le problème est la France est venue en afrique il y a quelques siècles comme un voleur et elle n’est jamais partie…

    L’armée française au mali n’est pas une arrivée de la France, puisque la France a toujours été au mali:
    -gestion de l’electricité par des français
    -le coton malien vendu à l’extérieur par les français… les paysans maliens peuvent creuver…
    -les espions français étaient beaucoup dans le nord ud mali et sarko le hongrois obligeait att, alias “a tout faux” le lâche, de libérer extrémistes des prions maliennes pour libérer les espions français
    -le soutien de la France au mouvement du zazaoud avant la guerre, pendant la guerre et après la guerre…

  2. NOUS LES MALIENS PENSONS AUJOURD HUI QUE LA FRANCE EST VENUE PLUS TOT POUR SORTIR LES TOUAREGS DU MNLA DES GRIFFES DES SALAFISTES SINOM COMMENT COMPRENDRE CETTE COMPLAISANCE OUVERTE DES MILITAIRES FRANCAIS POUR CES VIOLEURS VOLEURS APATRIDES ET TRAFIQUANTS DE DROGUES QUI SONT CES PARREUSSEUX FENEANTS TOUAREGS DU MNLA .LA POSITION CTUELLE DE LA FRANCE NE CONTIBUE NULLEMENT PAS A LA RECONCILIATION ENTRES COMMUNAUTES MAIS PLUS TOT HATISE LA HAINE.LES CRIMINELS TOUAREGS ET BANDITS DE GRANDS CHEMINS SE CACHENT DANS LES CAMPS DE REFUGIES ET LES FRANCAIS LE SAVENT.L INTERLOCUTEUR PRIVILEGE DES FRANCAIS AGALBASS AG INTALLAH N EST IL PAS D AQMI?LE FAUX PROBLEME DE CES BANDITS EST CREE PAR LA FAMILLE INTALAH QUI APRES VEUT JOUER LE SAPEUR POMPIER.MOHAMED AG INTALLAH ET MNLA ET SON FRERE AGALABASS AG INTALLAH EST AQMI MAIS TOUS ONT DES PROTEGES DE LA FRANCE ET OFFICIERS FRANCAIS A KIDAL.

  3. La France est venue au Mali pour imposer la signature d’un Accord entre les Touaregs ,( il s’agit des rebelles Touaregs) et l’Etat Malien.Les troupes francaises resteront au Mali aussi longtemps qu’il n ‘y aura pas cet Accord signe.Ils constitueront une force d’interposition pour empecher que l’armee Malienne
    n’attaque les rebelles MNLA et leurs allies.Pour la France ,il n’y a qu’une seule solution a la crise Malienne ;c’est la solution politique.La France est donc venue au Mali pour proceder a la cassure du territoire Malien en deux etapes.1)L’autonomie politique 2) L’independance politique.Tout cela au mepris des Resolutions des Nations Unies et du Droit International.La Resolution 1514 de l’Assemblee Generale est sans amblguite ;Tout Etat doit s’abstenir de toute action visant a rompre partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un autre pays.Ces mouvements rebelles relevent des affaires interieures des Etats Le Mali a le pouvoir de defender son Unite

  4. OUI si Mr le Francais Marc Foucaud,vous allez bien partir comme des VOLEURS.
    Si réellement Dioncounda,un PRÉSIDENT ILLÉGITIME,qui avait appélé les Militaires Francais pour l´accompagner dans son Mandat Temporaire,donc la France doit accepter de rétourner á la Fin de ce Mandant Transitaire d´un président illégitime qui n´a aucun pouvoir légitime dans son pays et ni dans la COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE,chacun connait bien cela.
    Partout dans ce monde d´aujourd´huie chaque président illégime enterre ses accords signés á la fin de son mandat,car ils peuvent ètre dissoudre par le nouveau Président LÉGITIME qui est IBK aujourd´huie.
    Les accords de Ouagadougou pour IBK peuvent bien ètre INCONSIDERABLES AINSI BIEN QUE LA PRÉSENCE FRANCAISE UNE FORCE ÉTRANGÈRE DANS SON PAYS,il a bien ce droit et ce pouvoir.
    Les Touaregs se profitent de ces accords signés par le pouvoir illégitime de Dioncounda pour ne pas respecter le contenu des soit disants accords de Ouagadougou qui n´ont rien de LÉGITIMITÉ:VRAI

  5. c,est notre minable ancien presidente par ínterim qui avait suplie a genou holande pour venir barrer la route aux salafistes…..la france est un invite et non un occupant…..un pays independant depuis 50 ans qui ne parvient pas defendre son integrite territoriale…….

  6. Mais didon vous etes des voleurs sinon le colon est pire qu’un voleur au point de vue Africain et noir.Degagez de l’Afrique alors qu’il est temps

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