Au cours de leur navette incessante sur fond de sirène, les services de la protection civile de notre pays sont loin d’être irréprochables dans l’hécatombe des morts de la route au Mali. À l’heure actuelle, elle ne donne jamais l’impression d’être soucieuse du sort de la victime. Autrement dit, il serait difficile de comprendre, comment peuvent-ils (les agents) s’arrêter pendant plus de 30 mn avec des victimes gravement blessées, voire agonisantes pour cause de formalités.
La semaine de la sécurité routière doit être un tremplin qui permet de faire un bilan des acquis afin de se projeter vers l’avenir. S’il est vrai que l’incivisme des usagers de la route est la cause principale des accidents de la circulation, en revanche, le taux élevé de mortalité des victimes met en cause les agents de la protection civile et les médecins urgentistes de nos hôpitaux. La putréfaction de l’administration malienne a abouti à un laisser-aller qui ne cesse de mettre en péril la vie des pauvres citoyens. Dans le cas du secourisme des victimes civiles, les agents de la protection civile de notre pays ont un drôle de compréhension de leur mission. Contrairement à leurs homologues des autres pays, les agents de la protection civile malienne exigent que l’acteur de l’accident monte à bord avant d’évacuer les victimes. Une chose qui le plus souvent fait perdre des minutes précieuses qui auraient pu permettre de sauver des vies. Se fichant éperdument du sort de la victime, ils laissent souvent des gens mourir dans leur camion mal équipé. A titre illustratif, nous avons été témoins de deux accidents au même niveau à l’ACI 2000. Dans les deux cas, les agents ont perdu environ plus de 40mns après avoir embarqué la victime entre la vie et la mort.
Malgré l’état agonisant de la personne, ils se garent pour se lancer dans des formalismes inutiles à côté de la vie des victimes entre leurs mains. Malheureusement dans les deux cas, les victimes sont mortes bien avant leur arrivée à l’hôpital. A qui la faute ? Il est temps que Ahmed Diané Séméga ouvre une enquête sur les conditions d’évacuation des accidentés. Car si l’arrivée tardive des secouristes est compréhensible compte tenu des embouteillages, leur indifférence commence a agacé les populations.
en plus de ce comportement déplorable, gare à votre portefeuille si un agent de la protection civile vous pose un seul point de suture. Ce n’est pas AD qui a été victime d’un accident au niveau de Badalabougou qui nous dira le contraire. A cause quelques points de suture au niveau de son pied, elle a été contraint de payer 4 000 FCA sans compter les ordonnances.
LA PART DES MÉDECINS URGENTISTES
Une fois sauvé des griffes de la protection civile, quel que soit son état, le calvaire des accidentés est loin d’être terminé. À défaut de l’apparence d’un riche ou de la présence d’un parent influent, vous avez 99,99% de chance de mourir comme un chien dans les couloirs des urgences au Mali. Cela au vu et au su de tout le monde (autorités comprises). Même dans le coma, le slogan de certains nos urgentistes restent les mêmes : payer avant d’être touché. Cela d’autant plus qu’il est difficile de faire payer les parents d’un mort. De quoi faire trembler Hippocrate dans sa tombe.
En plus, selon certaines sources, si vous êtes trop tenace pour ne pas mourir par négligence, mieux vaut se débarrasser de vos objets de valeur avant qu’on ne vous hypnotise. Sinon le réveil à défaut d’être fatal risque d’être brutal. En plus d’être hypocrite, certaines blouses blanches abonnent à la stratégie des 2doigts. Il s’agit d’une pratique malhonnête pour vider les poches de la victime.
Devant cette malheureuse situation, aucune réaction des pouvoirs publics, sauf la loi de loi d’Omerta. Pourquoi ce cynisme ? Seuls le ministre de l’Equipement et des Transports et le DG de l’ANASER pourraient répondre avec lucidité à une telle interrogation.
Lamine Diallo