Ils ne devaient plus être qu’un millier à la fin de l’année. Mais face à la résurgence de la menace terroriste, la France a annoncé qu’elle maintiendrait plus de 2 000 soldats au Mali. Il s’agit, d’après le ministre de la Défense, d’assurer la sécurité des élections législatives, dont le premier tour doit avoir lieu le 24 novembre prochain, et le second le 15 décembre. “Les législatives nécessitent un soutien logistique et sécuritaire”, explique au Point.fr une source diplomatique. Deux mois après le succès de la présidentielle, qui n’a été entachée d’aucune violence, Paris compte boucler par un sans-faute cette année qui l’a vue libérer le nord du pays.
Problème, les djihadistes, que l’on pensait défaits, refont parler d’eux. En l’espace de deux semaines, le Mali a été secoué par de multiples incidents. Le 28 septembre, un combattant d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) se fait exploser devant un camp de l’armée à Tombouctou : bilan, deux morts et sept blessés. Le 7 octobre, des soldats du Mouvement pour l’unicité et le jihad enAfrique de l’Ouest (Mujao), une dissidence d’Aqmi, tirent des obus contre la ville de Gao. Le lendemain, ces mêmes islamistes dynamitent un pont dans le sud de la ville. Le 12 octobre, un soldat français est grièvement blessé lors de la destruction d’une cache d’armes et de munitions à 70 kilomètres à l’est de Gao.
“La menace djihadiste est encore là”
“Contrairement aux djihadistes d’Aqmi, qui sont désormais peu nombreux au Mali, les combattants du Mujao sont toujours présents à Gao, où ils bénéficient d’implantations locales, notamment dans les villages salafistes”, explique au Point.fr Francis Simonis, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste du Mali. Jean-Yves Le Drian est pourtant formel : au Mali, “ce n’est plus la guerre, nous faisons du contre-terrorisme”. Le ministre de la Défense a ainsi révélé que l’armée française avait abattu, le 1er octobre dernier, une “dizaine” de combattants au nord de Tombouctou, à la suite d’un accrochage de plusieurs heures. Durant les combats, dans lesquels ont été engagées les forces spéciales, un hélicoptère français a notamment été déployé sur place.
“La menace djihadiste est encore là”, admet la source diplomatique. “On l’a profondément affaiblie, mais des menaces résiduelles peuvent arriver.” Depuis le 1er juillet, la sécurité du pays est assurée par la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Succédant à la force panafricaine (Misma), cette mission onusienne de maintien de la paix regroupe des Casques bleus ouest-africains (tchadiens, nigériens, burkinabais ou sénégalais) et doit à terme compter quelque 12 600 soldats.
Appel à l’aide
Ils sont épaulés sur le terrain par les militaires français de l’opération Serval. Au nombre de 4 500 au plus fort des combats, ils sont aujourd’hui près de 3 000. Mais contrairement à la Minusma, les Français mènent des opérations antiterroristes, soit l’essentiel des missions contre les djihadistes. “Le travail de la Minusma, avec sa présence sur la zone, le renseignement et la surveillance qu’elle mène, est indispensable”, souligne toutefois la source diplomatique. Mais preuve de ses limites, son chef, le représentant spécial de l’ONU au Mali, a lancé mercredi un véritable appel à l’aide.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Bert Koenders a exhorté ses partenaires à lui procurer un renfort en troupes et en équipement. La Minusma ne compte que “50 % des troupes nécessaires” et ne dispose que de “deux hélicoptères civils”, a pesté le chef de la mission onusienne. “La Minusma n’est pas opérationnelle sur le terrain, car elle n’est pas équipée”, explique le chercheur Francis Simonis. “Or, on a vu comme les hélicoptères demeurent indispensables pour traquer les djihadistes.”
Fardeau
Pourtant, la source diplomatique l’assure, “la transition avec la Minusma se passe bien et un certain nombre de pays ont déjà proposé de la rejoindre”. L’Inde a notamment indiqué qu’elle était prête à envoyer des soldats. Or, la Minusma les attend toujours. “Le Mali n’intéresse plus personne”, indique Francis Simonis. “Aucun pays n’a à gagner diplomatiquement à s’y investir.” Exemple de ce désintérêt croissant, l’appel de fonds de 477 millions de dollars lancé pour remédier à la crise humanitaire n’a été financé pour l’heure qu’à 37 %, laissant un “trou” de 300 millions de dollars.
Dès lors, la France est-elle condamnée à rester au Mali pour porter seule le fardeau d’une guerre qu’elle a elle-même lancée ? “La décrue de l’armée française se fera, insiste la source diplomatique, mais elle prendra simplement un peu plus de temps.” Un avis qu’est loin de partager Francis Simonis, qui voit là une “hypocrisie” de Paris. “La France sait qu’elle devra encore rester des années, en tant que seule puissance dissuasive et efficace contre les djihadistes”, affirme le spécialiste du Mali. “Tout départ provoquera automatiquement le retour de ces derniers, et le désordre dans le pays.”
Par ARMIN AREFI
Le Point.fr – Publié le 18/10/2013 à 17:46
le mali ne craint pas la menace des terroristes; main il craint la menace de la france face au situation qui prévaut sur terrain.faire l avocat defenseur du mnla un groupe clé des terroriste.
Bien vu!!!
Moi aussi, c’est la capacité de nuissanc de la france, pour sauvegarder ses interest que je crainds… On a vu la cote d’Ivoire, la Libye, le Congo etc…
Ce pays ne demandera jamais le desarmement des bandits du zazaouad…
La france, la bête blanche de l’afrique, joue au pompier pyromane….
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