Aucun adjectif ne pourrait qualifier à sa juste mesure la situation dans laquelle le Mali est plongée depuis l’avènement d’IBK au pouvoir en 2013. Corruption endémique, crise sociale avec dégradation des conditions matérielles de nombreux citoyens, économie et climat social grippée par des grèves à répétition. Comme si tout cela ne suffisait pas, le nord déteint sur le centre où les assassinats, enlèvements, pillages et trafics multiformes sont devenus le lot quotidien.
Selon le rapport du Parti pour la Renaissance Nationale, PARENA, l’année 2017 a enregistré au moins 716 morts et 548 blessés. Le décompte macabre durant les quatre ans de gestion du régime IBK s’élève à 2106 morts et des milliers de blessés. La nouvelle année a, à peine, commencé et nous en sommes déjà à près de cinquante tués. Le Mali sous IBK, quatre ans après, est dans l’impasse. Le nord et le centre, à 90 %, échappent au contrôle et à l’autorité de l’Etat central. Les populations de ces zones ont le sentiment d’être abandonné à leur triste sort. Ce sont les jihadistes et autres trafiquants de drogue, de cigarettes et d’êtres humains qui font la loi. Le sud crie à la mal gouvernance avec ses corolaires de corruption, de népotisme, de manque d’emplois pour les jeunes, de non accès aux services sociaux de base comme l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité. Le tout couronné par une ambiance de misère indescriptible. En cinq ans, le Mali aura perdu non seulement des hommes et des femmes, mais aussi et surtout sa place et sa crédibilité sur la scène internationale, tout cela ponctué par des suspensions des instances onusiennes, pour non-paiement de cotisations ou encore des menaces répétées de sanctions, parce que les autorités n’arrivent pas à faire avancer le processus de paix.
En somme, un parcours chaotique parce que sans boussole ni cap définit par le capitaine. Les passagers ont-ils d’autres choix que de changer d’équipage à la prochaine escale en juillet 2018 ?
Youssouf Sissoko