Le groupe rebelle indépendantiste qui avait été évincé, de son dernier bastion (Gao) par un de ses alliés islamistes du Mujao, et qui a perdu tout dernièrement, son seul butin de guerre, les soldats maliens faits prisonniers, ne sait plus à quel saint se vouer.
L’autodétermination. Cette nouvelle terminologie, concoctée en revendication, prônée par le MNLA ne serait autre qu’un jeu de mot, pour rouler à nouveau le peuple malien dans la farine. Elle est plus assimilable à une stratégie, à une visée indépendantiste, qu’à une réelle volonté de faire la paix. Pour cause, l’autodétermination en terme clair, n’est autre que le droit d’un peuple à disposer de lui-même en participant à l’élaboration de la politique de son pays. Même si le porte parole du Mnla, Moussa Ag Assaley a sa propre interprétation du mot autodétermination qui selon lui signifie « ….le droit à la santé, à l’éducation… », l’Etat malien doit être suffisamment vigilant, pour accepter ou récuser, cette prétendue «main tendue ». Surtout que le Mnla n’est pas à son premier jeu de volteface. Pour rappel, ce groupe rebelle avait menacé de renouer une alliance de circonstance avec les islamistes, si jamais la communauté internationale intervenait militairement, sans tenir compte de sa position.
En acceptant de négocier avec le Mnla, nos autorités laisseront apparaître leur volonté de jeter leur dévolu sur le MNLA pour combattre les islamistes. Et cela serait une grossière erreur, que le gouvernement ne doit jamais commettre.
Pourquoi le Mnla veut négocier à tout prix ?
Aujourd’hui le Mnla, est complètement désœuvré, il est dépourvu de sa branche armée. Les jeunes touaregs ont rejoint dans leur grande majorité les islamistes du Mujao et alliés. Pire, les militaires maliens, qui avaient été fait prisonniers par le Mnla se sont tous évadés, depuis mi-septembre. Or, ces prisonniers étaient tout ce que le Mnla avait d’important pour faire chanter les autorités maliennes. De toute évidence, le très « maléfique » groupe rebelle n’a donc autre choix que de changer sa tactique, pour faire une nouvelle entrée en scène et cela avec la bénédiction du tristement célèbre médiateur Blaise Compaoré.
De l’accord de Tamanrasset en 1991, à l’accord d’Alger en 2006, l’Etat malien a toujours accepté de dialoguer avec les différents mouvements rebelles. Mais malencontreusement l’objectif visé, qui est celui d’obtenir une paix définitive n’a jamais été atteint. Les rebelles touaregs n’ont jamais honoré leurs engagements vis à vis de l’Etat malien. Partant, ils se sont toujours enrichis illicitement en détournant les fonds destinés aux projets de développement des régions du Nord. Une pratique qui s’est érigée en système sous le regard impuissant et au grand dam du peuple malien.
Il est grand temps que les autorités maliennes prennent à bras le corps leur responsabilité une bonne fois pour toute , car « trop c’est trop ».
Lassina NIANGALY