Après n’avoir rien fait pour sécuriser la famille du Dr. Elmehdi Ag Hamahady contre les pilleurs et une foule en furie, après avoir laissé des voleurs piller les ruines du complexe sanitaire, l’Etat ne fait rien en plus pour la protéger des banques.
Si rien n’est fait, la famille du Dr. Elmehdi Ag Hamahady va perdre son patrimoine et ce qui lui rappelle ses terres du Mali. En effet, pour réaliser le joyau qui faisait la fierté de Kati et renforçait sérieusement son plateau technique, Dr. Elmehdi Ag Hamahady, déjà promoteur de la « pharmacie du camp », de Kati, s’était endetté au niveau des banques.
Après les massacres des militaires à Aguelhoc, la tension était palpable dans tout le pays. A Kati, des propos haineux ont été diffusés dans les radios. Les femmes de militaires et leurs enfants ont manifesté leur colère dans les rues de Kati le 31 janvier 2012 pour dénoncer le laxisme et l’inertie du président ATT face à ce qui se passait au nord du pays.
« Le matin du 1er février 2012, ce mécontentement populaire se transformera en actes de vandalisme, en tentatives de meurtre, d’agressions physiques, d’insultes racistes sous les regards indifférents des forces de l’ordre malienne », expliquent les enfants du Dr. Elmehdi Ag Hamahady.
« Ils ont non seulement brûlé et pillé la clinique (les patients hospitalisés étaient obligés de sortir, en courant comme ils pouvaient, de l’établissement médical pour ne pas mourir cramé dedans), mais également brûlés tous les médicaments qui se trouvaient dans la clinique. Quant à ma famille, elle était bloquée dans les toilettes internes de la clinique, ce sont des amis intimes déguisés qui ont réussi à la faire sortir par derrière la clinique ».
« Le pauvre tonton Elmehdi, qui s’est sacrifié toute sa vie pour construire et réaliser ses projets (sans un centime de l’Etat malien) a vu toutes ses réalisations se détruire en claquement de doigts par des hordes qui ne savent même pas ce que veut dire le mot travailler! Les heures qui ont suivi la journée du 1er février ont été un enfer pour ma famille. Elle ne reconnaît plus ce pays. Les Katois étaient comme possédés. Routes barrées, contrôles pour vérifier s’il n’y avait pas de “gnè bléni” (faisant allusion aux touaregs) dans les voitures. Ils ont arrêté la voiture dans laquelle ma sœur Anna était cachée. Une mère (qui serait mère de soldat mort au nord) a versé un bidon de 30 litres d’essence sur elle dans l’intention de la brûler vive. L’ami intime (un homme en treillis) de la famille a menacé cette dame avec une arme pour qu’elle la laisse. Elle a failli commettre le pire. Cet événement a complètement traumatisé la petite Anna. Ma famille a quitté le Mali dans la catastrophe pour la Mauritanie en ayant tout perdu ! ».
Commence alors la bataille judiciaire pour la famille du Dr. Elmehdi Ag Hamahady, de faire reconnaître à l’Etat malien ce pillage. Les Ag Hamahady ont laissé derrière eux deux établissements, fruits de tant d’années d’efforts, totalement saccagés, en un claquement de doigts.
Les Ag Hamahady ne désespèrent pas d’amener l’Etat à la raison, de le faire reconnaître son tort et surtout de se ressaisir.
Alexis Kalambry