Pays Dogon : Les militaires mettent le feu aux motos des paysans

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Un Malien pousse sa moto au passage d'un checkpoint dans la région de Gao en 2013. © PASCAL GUYOT / AFP

Les conséquences des mesures interdisant la circulation des motocyclistes  dans la région de Mopti deviennent de plus en plus drastiques. En plus du ralentissement du développement local causé par l’arrêt du commerce, ces mesures appauvrissent les populations de certains lieux de Mopti dont Bankass et Koro. La plus cruelle de cette décision du gouverneur  est le fait que les militaires mettent le feu aux motos des paisibles citoyens dans ces zones.

Les populations du centre du Mali, particulièrement celles  de Bandiagara, Bankass, Koro et  Douentza  vivent de nos jours  dans le calvaire. Elles sont victimes de tout : la présence  de terroristes ; des conflits intercommunautaires et des mesures de l’Etat qui ne leur permettent plus de vivre une vie normale. En plus de l’insécurité récurrente qui y règne, l’économie ne bouge plus  à cause de l’inactivité.

Pour rappel, le gouverneur de la région de Mopti a interdit la circulation des motos et pick-up dans toute la région. Cette décision cause aujourd’hui le gros malheur de la population des cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza.  Elle a, dans un premier temps ralenti le développement économique de ces cercles. Des commerçants sont mis en chômage car la plupart d’entre eux ne se déplacent que par  motos.

Ces dernières semaines, les pratiques peu orthodoxes prennent de l’ampleur au nom de ces mesures  dans les cercles de Bankass et Koro. Lors des patrouilles, les porteurs mettent le feu à toutes les motos qu’ils interceptent en circulation, selon le témoignage des populations. Ces pratiques  inquiètent les populations qui les estiment plus dangereuses que l’insécurité. Dans les hameaux, villages et communes, tout le monde en parle et les propos traduisent le degré de colère des habitants de ces zones-là.

Aux dires des populations,  ce ne sont ni les rebelles encore moins  les djihadistes qui brulent ces engins mais les hommes en mission de l’Etat. Pis, une foi qu’ils arrêtent les paysans, les militaires mettent le feu aux engins. Ils en ont fait dans le cercle de Koro, il y a quelques semaines.

« Aujourd’hui, nous ne pouvons faire aucune activité qui puisse nous générer de l’argent car tout le monde a peur que sa moto ne soit brulée », argumente un  citoyen. « L’insécurité et les conflits intercommunautaires nous inquiètent mais l’interdiction de la circulation des motos  ne fait  pas l’affaire de  nos populations », ajoute-t-il.

Les gens ne cessent de poser les questions si c’est l’Etat qui a autorité cette pratique ou si c’est de l’abus de pouvoir de ces hommes sur terrain. Si  l’Etat ne prend pas des précautions pour y mettre fin, cette attitude  est une bombe à retardement car elle  crée  la frustration dans le camp des victimes.

De retour de Bankass

Boureima Guindo

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1 commentaire

  1. “Les militaires mettent le feu aux motos des paysans”

    C’est sûr que c’est plus facile à faire que traquer les djihadistes !😒😒😒

    Et tellement moins dangereux…

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