La France n’a cesse de le dire, elle veut se retirer du jeu et passer le témoin à la force africaine et à l’armée malienne. Mais ces armées ont-elles les moyens nécessaires de contrer les jihadistes ? Rien n’est moins sûr. Il serait même hasardeux, à l’heure actuelle, de laisser les soldats africains seuls sur le terrain.
Pour preuve, samedi dernier, il a fallu que le Serval monte dans le nord pour casser du terroriste, en laissant Gao entre les mains des armées malienne et nigérienne, pour que cette localité soit prise d’assaut par les jihadistes. Visiblement, les assaillants n’étaient pas aussi nombreux que ça, étant entrés en ville en motos, à dos d’ânes, par pirogues. Même avec un tel nombre réduit, ils sont parvenus à prendre le contrôle du commissariat de police qu’il leur servait auparavant de siège de leur police islamiste, à ouvrir le feu sur les positions militaires. Même peu nombreux ils ont pu résister à la riposte de deux armées réunies par un feu nourri.
Pendant toute la matinée, ils ont tenu tête. Après une matinée d’échange de tirs, les militaires ont dû se rendre à l’évidence: il faut faire appel au Serval. Ce petit chat sauvage est le seul à pouvoir maitriser les assaillants. De fait, ce n’est qu’avec son irruption que les combats ont cessé. Mais même lui a dû faire usage d’un hélicoptère pour avoir gain de cause après un bombardement intensif des positions jihadistes.
En fin de compte, les assaillants ont été neutralisés ou se sont enfuis. Personne, comme d’habitude, n’a donné le vrai bilan. Les sources indépendantes que sont les journalistes, une cinquantaine, ont été priées d’aller jouer ailleurs. Les militaires ont-ils peur de la désinformation? Il faut le croire car malgré les images de France 24 montrant le Serval en train de mordre et de griffer, le correspondant de Rfi affirmait que les Français n’ont pas participé aux combats. Est-ce pour toujours donner le beau rôle aux Africains ? En tout cas, un fait est là: la France ne doit pas se permettre de laisser cette Misma jouer toute seule dans la cour des grands. Elle risque d’y laisser la peau ou des plumes.
Cheick Tandina