Un partenariat pour la paix et la stabilité au Sahel

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G5 Sahel : Général Didier Dacko à la tête d’une force anti-terroriste
Les chefs d'Etat du G5 Sahel

Le 6 février 2017 les cinq pays membres du G5 Sahel – Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad- ont pris la décision sans précédent de mettre en place une force conjointe capable d’intervenir à leurs frontières pour lutter contre le terrorisme et les trafics illicites de toutes sortes.

La volonté de l’Union européenne d’apporter un soutien fort et concret à cette initiative, avec une contribution de 50 millions d’euros, est un message clair au continent africain et à toute la communauté internationale. Il s’agit également et surtout d’un message de détermination et d’unité destiné aux groupes terroristes et organisations criminelles de trafiquants.

Ces dernières années, plusieurs groupes terroristes, réseaux criminels et trafiquants ont ravagé les villes, les trésors culturels, les économies du Sahel, et même les écoles. Trop de gens ont perdu leur vie dans le désert, après l’avoir confiée à des passeurs sans scrupules. La liberté de mouvement chère au Sahel, doit être préservée tout en étant accompagnée d’une meilleure coopération pour gérer nos défis communs. En effet, le vide au Sahel est l’oxygène du terrorisme. La Force conjointe que nous avons mise sur pied sera ainsi dotée de 10.000 hommes capables d’intervenir sur le territoire des cinq pays et de renforcer la  coordination transfrontalière. Elle est une étape importante vers des « solutions africaines aux problèmes africains ».

Les pays du G5 Sahel ont en effet choisi de prendre en main leur propre destin, et d’assumer la responsabilité collective pour la sécurité de leurs propres citoyens et la défense de leurs valeurs. L’Union européenne soutient cette dynamique, convaincue qu’elle constitue la meilleure façon d’assurer une plus grande stabilité au Sahel et à toute notre région commune. Nous saluons l’adoption de la résolution  2359 du Conseil de sécurité de l’ONU qui exprime ainsi son soutien à cette initiative, et invitons l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux à suivre l’exemple de l’Union européenne.

La communauté internationale a jusqu’à présent contribué de manière significative à la paix et la sécurité dans le Sahel. La mission des Nations Unies, MINUSMA, et les forces françaises de Barkhane ont protégé le peuple du Mali contre la menace terroriste –au prix de lourdes pertes en vies humaines, comme l’ont rappelé les attaques du 3 juin dernier mais aussi celle du 17 juin lors de laquelle un militaire portugais officiant dans le cadre de la mission européenne EUTM Mali a trouvé la mort. Nous leur en sommes reconnaissants. L’Union européenne, de son côté, est engagée pour former les forces armées, la police et la gendarmerie du Mali et du Niger, avec trois missions civiles et militaires dont l’efficacité est reconnue par tous.

Pour autant, si la sécurité est une condition préalable à toute activité et au développement en général, elle n’en est pas la seule. Il faut aussi offrir des opportunités, un espoir, un avenir, à la jeunesse et à l’ensemble des populations sahéliennes et africaines. Là encore, l’Union européenne est présente aux côtes des pays du Sahel, depuis de longues années, consciente qu’investir dans le développement de l’Afrique est un investissement en faveur de nos citoyens, en Afrique comme en Europe. L’UE et le Sahel adoptent une approche intégrée portant à la fois sur la sécurité et le développement et consistant à combiner tous les instruments disponibles, pour un objectif commun : donner un espoir à la jeunesse sahélienne.

L’UE accompagne ainsi son soutien à la sécurisation du territoire par des projets en faveur de l’éducation, d’accès à l’eau et à la santé, de l’adaptation au changement climatique, ou de la création d’emplois, y compris dans les zones les plus reculées. Deux exemples : à Tombouctou, au Mali, terre de traditions antiques et patrimoine de l’humanité, l’UE a contribué d’une part à désenclaver la ville par la reconstruction de la route reliant Tombouctou à la route nationale d’autre part à restaurer les anciens manuscrits saccagés par les terroristes.  À Agadez, au Niger, des projets européens ont été lancés pour proposer des alternatives aux populations qui, après avoir vécu du tourisme, se sont tournées vers les trafics illicites. Nous avons conjugué la lutte contre les trafiquants avec l’aide à la formation et création de petits artisanats; et nos efforts conjoints commencent peu à peu à porter leurs fruits. Des actions de plus long terme sont aussi nécessaires, notamment pour la création d’emplois : c’est l’objectif du Plan européen d’investissement extérieur, qui propose des garanties aux entreprises privées pour investir dans les régions les plus fragiles de l’Afrique.

L’Afrique et l’Europe sont confrontées à des menaces commune mais disposent aussi d’opportunités pour y faire face ensemble. Les terres d’Afrique et du Sahel ont un potentiel énorme qui ne demande qu’à être valorisé par sa jeunesse. Un engagement renouvelé et une concentration des efforts de l’Union européenne et de la Communauté internationale pour obtenir des impacts concrets et construire l’avenir est donc nécessaire. L’espoir de l’Afrique et du Sahel – un espoir de paix, et de développement humain – est aussi l’espoir de l’Europe. Pour reprendre les mots de l’écrivain malien, Amadou Hampâté  Bâ « C’est dans la paix et dans la paix seulement que l’homme peut construire et développer la société, alors que la guerre ruine en quelques jours ce que l’on a mis des siècles à bâtir ». Notre partenariat vise à regagner la paix, pour bâtir ensemble notre futur.

 

Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso

Ibrahim Boubacar Keïta, Président du Mali

Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de Mauritanie

Mahamadou Issoufou,Président du Niger

Idriss Déby Itno, Président du Tchad

Federica Mogherini, Haute Représentante et Vice-Présidente de l’Union européenne

 Source : MAIGA Assa Diallo (EEAS-BAMAKO)

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