Certaines élites africaines plaident pour un Parlement des organisations de la société civile comme une alternative efficace à la résolution des conflits en Afrique.
Sékou Koureissy Condé est un intellectuel guinéen, directeur exécutif de Crisis Group. Il séjourne présentement à Bamako pour rencontrer la société civile en vue d’une mise en place future d’un Parlement ouest-africain de la société civile.
Il s’est entretenu avec la presse à la Maison de la presse pour expliquer la démarche panafricaine à laquelle lui et son cabinet Crisis Group entendent proposer pour la résolution des conflits crises en Afrique. Pour Crisis Group, les Occidentaux ont légué aux pays africains depuis leurs indépendances un continent contenant des germes de conflits que seule une intelligence africaine pourra solutionner.
Les gouvernements africains, selon Sékou Koureissy Condé, n’auront pas la possibilité d’apporter de solution avec le droit positif ou les résolutions occidentales à ces conflits. A l’en croire, cela passera nécessairement par la mise en place d’une institution panafricaine de la société civile. Cette institution est non gouvernementale et aura un pouvoir de proposition et de recommandation.
En impliquant la société civile dans la gestion des conflits du continent, le Médiateur de la République guinéenne affirme que l’Afrique réglera définitivement ces conflits à travers un mécanisme purement africain. “Nous sommes suffisamment intelligents, mûrs pour apporter des solutions à nos conflits”, a-t-il laissé entendre.
Lancé en 2017, le Parlement ouest-africain de la société civile sera une première du genre dans le continent. Car si les gouvernements sont obligés de respecter les frontières, tel ne sera pas le cas pour la société civile. Facilitateur dans plusieurs conflits, Sékou Koureissy Condé entend sillonner tous les pays de la Cédéao en vue de poser la première brique de cette institution panafricaine de la société civile.
Sékou Koureissy ne doute pas de l’adhésion de la société civile à cette stratégie panafricaine. D’ores et déjà le Sénégal a donné son aval en mars. Après Bamako, cap sera mis sur le Togo et la Côte d’Ivoire. Mais le co-fondateur de Crisis Group souhaite que le Mali pilote cette institution dès qu’elle verra le jour.
Zoumana Coulibaly