Paix dans le nord du Mali, des efforts vains?

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Burkina Faso, Blaise Compaoré
Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, serre la main du leader de la délégation Ansar Dine, Alghabass Ag Intalla, le 8 juin 2013 à Ouagadougou.
AHMED OUOBA / AFP

Au Mali, le jeudi 20 mars, l’Assemblée nationale a adopté l’ordonnance portant création de la Commission vérité, justice et réconciliation par une large majorité de 99 voix pour, aucune contre et 18 abstentions. Au même moment, se sont tenues à Bamako des rencontres préparatoires à des négociations de paix en présence de certains groupes armés du Nord, sédentaires et nomades. Des signes encourageants vers une sortie de crise pour certains, de vaines tentatives pour d’autres.

 

L’accord de Ouagadougou en juin dernier prévoyait l’ouverture de pourparlers de paix dans les soixante jours après l’installation du nouveau gouvernement. Les mois ont passé et aucun accord ne pointe à l’horizon.

 

Pour les optimistes, les ateliers informels préparatoires aux pourparlers inclusifs de paix de Bamako sont une étape constructive : autorités maliennes, partenaires internationaux dont la Minusma, et certains groupes armés du Nord ont formulé des recommandations sur les questions du cantonnement et du processus de désarmement. Vendredi soir, la Minusma se félicitait du travail fructueux effectué.

 

Question des prisonniers

D’autres, plus sceptiques, ont retenu le couac de ces ateliers sur la question des prisonniers. Depuis l’accord de Ouagadougou, la libération de combattants ou assimilés est tenue comme un préalable à tous pourparlers de paix pour les groupes armés touaregs et arabes.

 

Jeudi, Bamako semblait prêt à élargir certains d’entre eux pour finalement y renoncer le lendemain. « Il n’y a rien à attendre de ces ateliers, assure un cadre du MNLA. Il s’agit d’une simple mise en musique de la feuille de route du gouvernement, validée par des acteurs acquis à la cause. » Au point que plusieurs acteurs majeurs de la rébellion du Nord, absents à Bamako, ont choisi de se réunir au même moment à Rome pour tenter d’accorder leurs violons et démontrer aux autorités maliennes que la paix ne se décrète pas mais se décide à deux .

 

Source: rfi.fr

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Puisque contrairement à toutes leurs impostures, le monde entier se rend compte qu’ils n’ont personne sur le terrain (99% de la population de Gao Tombouctou et Kidal ne veulent même pas entendre parler du MNLA), ils sont contraint d’aller chercher soutien ailleurs. Ce n’est pas à l’étranger de déterminer l’avenir du nord du Mali.

  2. l association des jeunes pour la lutte contre le terrorisme la drogue et le trafic des personnes en Afrique de l ouest
    nous avons dis non a une renégociation avec les bandits armés du MNLA
    les bandits ne change jamais car ce sont des trafic ans de drogue

  3. Ces voyous ont comis la rebellion de trop, cette fois ci. Tant qu’ils ne viendront pas demander pardon, aux familles des filles qu’ils on violé, des personnes qu’ils ont assassiné, des biens qu’ils ont detruit, ils ne seront pas les bien venus au Mali. Ils vont passer le reste de leur vie à errer à l’etranger!

  4. Le MNLA aux abois, son leader en mal de crédibilité

    Oumar Babi, un jeune journaliste malien, dans la parution du journal « le Canard déchainé » du 20 Mars 2014, plus et mieux que des historiens-chercheurs émérites français qui nous rabâchent les oreilles par des articles pointus et scientistes d’anthropologie historique des touaregs, analyse, avec une rare lucidité, la question sous le titre « Le MNLA aux abois, son leader en mal de crédibilité » ; je tire des extraits significatifs suivants :

    « Azawad, quelle Azawad ?

    La communauté touareg représente 11,6 % des populations du nord, composées à majorité de sonrhaï, peulh, bambara, bozo, somono, dogon…, soit 0,98 % de la population malienne, estimée à 15 millions d’âmes.
    Contrairement aux informations distillées çà et là, par les médias français soutenant la propagande du MNLA, ce mouvement fantomatique ne représente pas les populations des trois régions du nord : Tombouctou, Gao et Kidal.
    Selon Pr Bakary Kamian, historien et spécialiste du nord du Mali, l’Azawad est la cuvette fossile du Sahara central, une minuscule région géographique située entre la frontière algérienne et mauritanienne au Nord-Ouest, Araouane au Sud, Tessalit à l’Est. Cette aire géographique, dit –il, sert de pont entre le Sahara et le Sahel. Mieux, ajoute Pr Kamian, les touaregs ne sont pas les premiers habitants de l’Azawad. Ils y ont été précédés par des nomades peulhs et des noirs soninkés.

    « Le MNLA, une création de Sarkozy

    En intervenant, militairement, le 12 janvier 2013 au Mali, la France n’a fait que son devoir : débarrasser notre pays du « monstre » qu’il a, lui –même fabriqué dans les laboratoires de l’Elysée. Le MNLA, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été crée, financé et armé par Nicolas Sarkozy, alors président de la République française.
    Pour pouvoir éliminer le Guide libyen, Mouammar Kadhafi, la France s’est vu contrainte de négocier avec sa ‘‘légion islamique’’.
    Composée, essentiellement, de touaregs d’origine malienne, elle a juré de défendre son mentor jusqu’à la dernière goutte de sang. Car, ces combattants touaregs, réputés pour leur ardeur au combat, étaient convaincus que la chute de Kadhafi entraine la leur. Inéluctablement. Mieux, ils savaient qu’ils ne seront plus acceptés en Libye par les populations arabes qui leur voue une haine sans borne.
    Pour convaincre les jeunes touaregs mercenaires de lâcher le Guide libyen, Nicolas Sarkozy leur propose un marché : s’abstenir de défendre Kadhafi, contre la création de leur propre Etat au nord du Mali. La suite, on la connaît.
    Après avoir pillé les magasins d’armée de la ‘‘Jamahiriya’’, les combattants de la ‘‘légion islamique’’ rentrent au Mali –par le nord -, à bord de plusieurs centaines de véhicules 4×4 surarmés. Avec un objectif, un seul : l’autodétermination des trois régions du nord, baptisées ‘‘Azawad’’. Pompeusement.
    Après quelques jours de répit, dans les montagnes de l’Adrar, ils lancent l’assaut contre les garnisons militaires du nord.
    C’est ainsi que le 7 janvier 2012, Amadou Toumani Touré, président de la République d’alors, leur envoie une délégation. Avec, à sa tête Mohamed Ag Erlaf, natif de Kidal. Elle avait pour mission de recueillir leurs revendications.
    Mais trois jours après, c’est-à-dire le 10 janvier 2012, la ville de Ménaka est attaquée. C’était aux environs de 6 heures de matin. Puis, les évènements s’enchaînent. Comme dans un film de science –fiction.
    Le 17 janvier 2012, Bilal Ag Achérif, alors commandant opérationnel du MNLA, est reçu à Paris par des diplomates français pour demander un soutien supplémentaire en armes et en argent frais pour lutter contre Aqmi et le MUJAO.
    Mais 10 jours plus tard, coup de théâtre : le MNLA et Ansar Dine (groupe islamiste touareg d’Iyad Ag Ghali) annoncent leur fusion pour former un ‘‘Conseil Transitoire de l’Etat Islamique’’.
    Mais fin juin 2012, une querelle de leadership éclate entre le MNLA et ses alliés terroristes.
    Ainsi, en décembre 2012, le MNLA est chassé du nord du Mali par Ansar Dine et le MUJAO. A l’issue de combats fratricides, qui ont décimé l’écrasante majorité de ses troupes et réduit son matériel militaire néant, le MNLA n’était plus que l’ombre de lui -même. Et ses rares combattants, qui ont survécu à cette débâcle, se sont repliés à la frontière burkinabée –malienne.

    « Le MNLA, remis en selle à Kidal par la France

    Désormais, le nord du Mali était contrôlé par les groupes terroristes : Aqmi, Ansar Dine, MUJAO… Mais second coup de théâtre : le 14 janvier 2013, soit deux jours après le début de l’opération ‘‘Serval’’, le MNLA –par la voix de ses leaders – déclare être prêt à apporter son soutien à l’armée française.
    Après avoir conquis, aux côtés des troupes maliennes, les villes de Tombouctou et de Gao, l’armée française entre, seule, à Kidal. Avec, dans ses baluchons, les combattants du MNLA.
    Et le 31 janvier 2013, surprise surprise : le MNLA annonce avoir repris les villes de Kidal et de Tessalit, tout en excluant que l’armée malienne puisse y mettre les pieds.
    Le MNLA boude les négociations, faute de revendications sérieuses.
    Signés, le 18 juin 2012, les accords de Ouagadougou ont du mal à être mis en œuvre.
    Avec la bénédiction tacite de la France, les groupes armés refusent de se faire désarmer et cantonner. Car, le ‘ ‘pays de Hollande’’ espérait voir prospérer l’insécurité à Kidal. Afin d’obliger le gouvernement malien à signer, avec lui, le fameux accord de défense. Qui lui permettra, non seulement, de s’installer sur la base militaire de Tessalit ; mais aussi, de contrôler les ressources minières, dont regorge cette zone.
    Prévue pour le 20 janvier dernier, la signature de cet accord a été reportée sine die. Accusant la France de complaisance, vis-à-vis des rebelles touareg, les populations s’y sont opposées. Catégoriquement.

    « Le MNLA dans la tourmente

    Empêtré, d’une part, dans ses contradictions internes et, marginalisé, d’autre part, par la communauté internationale pour son manque de sérieux, le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) semble vivre ses dernières heures. D’où les voyages incessants de son chef, Bilal Ag Acherif, en Afrique du nord et en Russie, en Italie. Sans résultat.
    Réputé pour sa ruse, sa communication rôdée, sa propagande, ses retournements de boubou et surtout, pour ses accointances avec les groupes terroristes, le MNLA est en mal de crédibilité. Non seulement, sur le plan national ; mais aussi sur le plan international.
    Sans revendications sérieuses, ces groupes armés se voient, ainsi, contraints de bouder les négociations. Car, outre l’indépendance ou l’autonomie, auxquelles les populations du nord sont opposées, ils n’ont aucune revendication politique, allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations. Ou, dans le retour d’une paix durable dans le septentrion malien. D’où les manœuvres dilatoires, les faux –fuyants et les fuites en avant. Un jeu qui commence à lasser la communauté internationale.
    Comme on le voit, le navire MNLA semble prendre de l’eau de toute part. Au tarissement de ses sources de financement s’ajoute un autre mal, plus cruel encore : ses dissensions internes.
    Evincé, fin février, son secrétaire aux Relations Extérieures, Ibrahim Ag Assaleh, vient de claquer la porte du MNLA. « Je constate qu’avec Bilal Ag Acherif, nous resterons dans une situation de « ni guerre, ni paix », alors qu’il faut savoir faire la guerre, mais aussi la paix quand cela est nécessaire », dit –il dans une interview accordée à notre confrère ‘‘Jeune Afrique’’. Avant d’annoncer la création, toute prochaine, de son mouvement. Ce n’est pas tout. Le MNLA a enregistré, récemment, deux autres désertions : celle de Mohamed Ag Intalla et de Hama Ag Bibi, respectivement, député de Kidal et de Tessalit.
    Hier, financé et armé par la France et le Qatar, le MNLA n’est plus, aujourd’hui, qu’une coquille vide. Et ses leaders, habitués à être nourris et blanchis par les ‘‘puissances d’argent’’ ont du mal à revenir sur terre, pour intégrer le processus de paix.

    Après avoir roulé, deux ans durant, la communauté internationale dans la farine, le MNLA vient de se prendre les pieds dans son propre tapis. »

    Sincèrement

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