Le Président en exercice du G5 Sahel M. Idriss Deby Itno a prononcé lundi matin à Bamako l’ouverture solennelle des travaux du 3ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation créée en 2014. La veille une réunion ministérielle avait regroupé les ministres en charge de la défense, de la sécurité et des affaires étrangères.
Auparavant l’hôte du sommet, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta a traduit la gratitude du peuple malien à l’endroit de ses pairs du G5 Sahel et des autres organisations amies qui ont donné la preuve d’une solidarité agissante autour de son pays. Il a particulièrement remercié son homologue du Tchad pour les efforts inlassables qu’il déploie en faveur de la paix et de la sécurité dans la sous-région sahélo-saharienne ainsi que le Secrétariat permanent du G5 Sahel.
Il a souhaité que le sommet se penche sur une analyse objective de la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace commun ; établisse l’état des lieux de la mise en œuvre des promesses de contributions faites par nos partenaires, notamment, aux plans des instruments financiers et techniques, et de l’adéquation de la réponse onusienne aux réalités du terrain, d’une part, et, d’autre part, les engagements pris par rapport à la Force conjointe, les opérations militaires transfrontalières, la plateforme de coopération en matière de sécurité, et la montée en puissance du Collège de défense du Sahel. Enfin il a souhaité que le sommet identifie des pistes concrètes d’action pour les semaines et mois à venir, en vue de promouvoir la paix et le développement durables. Le Président malien a une nouvelle fois en plaidé pour la nécessité du renforcement du partenariat pour la lutte contre le phénomène du terrorisme. Le plan de réponse passera également par la mise en œuvre effective de la résolution 2295 du Conseil de sécurité qui a consacré un renforcement humain et matériel de la Minusma entravant ainsi la mise en œuvre effective du processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration a-t-il noté.
Le Président Deby qui a fait observer une minute de silence en la mémoire des victimes du terrorisme dans la région sahélienne, a souligné l’impérieuse nécessité d’un cadre adéquat de développement et d’un dispositif sécuritaire conséquent face à la multiplication des attaques. Le thème de ce sommet n’est autre que situation sécuritaire au Mali et son impact dans le Sahel. Pour le président tchadien, l’heure est assurément à l’action et à l’engagement entendu comme un devoir et l’obligation d’investir davantage pour mettre hors d’état de nuire tous les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne. Il a également insisté sur l’appui et le soutien aux initiatives du Comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye qui a adopté lors de sa dernière réunion de Brazzaville une feuille de route dans l’optique d’un dialogue global et inclusif.
Tous les Chefs d’Etat du G5 Sahel prennent part à ce sommet.
Casimir SANGALA
06 février 2017
ALLOCUTION DE S.E.M. IDRISS DEBY ITNO, PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE DU TCHAD, PRESIDENT EN EXERCICE DU G5 SAHEL A L’OUVERTURE DU SOMMET ORDINAIRE DU G5 SAHEL
Bamako, 06 février 2017.
– Mon cher frère IBRAHIM BOUBAKAR KEITA, Président de la République du Mali ;
– Mes frères Chefs d’Etat du G5 Sahel ;
– Chers partenaires ;
– Distingués invités, tout protocole observé ;
– Mesdames et Messieurs.
Je voudrais, à l’entame de mon propos, nous inviter à observer une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat-suicide perpétré le 18 janvier dernier à Gao et de toutes les victimes de la barbarie terroriste en Afrique et partout dans le monde.
Je vous remercie.
Permettez-moi, de rendre grâce à Dieu qui nous a permis de nous retrouver, ici à Bamako, la belle cité. Aussi voudrais-je, vous remercier tous d’avoir sacrifié votre agenda pour répondre présent à cette importante invitation.
En votre nom, j’exprime toute ma gratitude à mon frère le Président KEITA, au Gouvernement et au Peuple malien pour l’hospitalité et la chaleur de l’accueil.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.
La tenue de ce sommet extraordinaire intervient dans un contexte sécuritaire fortement critique. Nous assistons ces derniers mois à une recrudescence inquiétante des actes terroristes dans notre espace commun comme l’attestent les attaques à répétition dans le Nord du Mali et au Niger.
Cette multiplication des attaques terroristes nous montre, si besoin en était, l’ampleur de la menace. Cette situation nous met devant notre responsabilité et nous rappelle l’urgence de la lutte. Je voudrais plutôt dire la permanence de la lutte.
Il est indéniable que les terroristes se sont organisés pour nous conduire dans une longue et éprouvante guerre d’usure et de nerfs. Ces attaques qui visent les camps et casernes militaires ont pour seul but de saper le moral de nos forces de défense et de sécurité et de briser la psychologie de nos populations.
C’est pourquoi, notre rencontre doit sonner l’alerte et donner une impulsion nouvelle à la guerre asymétrique que nous menons contre le terrorisme et la barbarie.
Nous devons nous donner les moyens et les ressources nécessaires pour livrer une guerre sans merci contre ces obscurantistes qui veulent nous ramener au moyen-âge. A cet égard, le renforcement du dispositif de défense et de sécurité du G5 Sahel est éminemment important.
Nous devons rendre opérationnel au plus vite le processus de Nouakchott qui est d’ailleurs en totale adéquation avec l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité.
J’invite le Conseil des Ministres de tutelle, le Comité de Défense et de Sécurité et le Secrétariat Permanent du G5 Sahel à créer un cadre adéquat pour le développement et la bonne conduite de ce dispositif.
Je saisis cette opportunité pour remercier nos partenaires pour leurs diverses contributions et les encourager à nous appuyer davantage pour permettre à ce dispositif de défense d’être à la hauteur de sa mission.
Chers collègues ;
Mesdames et Messieurs.
L’heure est assurément à l’action et à l’engagement. C’est en ce sens que se situe la pertinence de l’objet de notre rencontre à savoir la situation sécuritaire au Mali et son impact dans le Sahel.
Point n’est besoin d’épiloguer, de disserter ou de spéculer sur cette question tant la menace est non seulement réelle mais elle prend de nouvelles proportions.
Nous avons le devoir et l’obligation de nous investir davantage pour mettre hors d’état de nuire tous les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne. Si nous n’agissons pas vite et de manière vigoureuse à la dimension de la menace, notre espace deviendra inéluctablement un sanctuaire terroriste.
La vigilance, la mobilisation et la détermination sont les seules armes à notre portée pour assurer la sécurité de nos populations et garantir la stabilité dans notre région.
Nous devons, à tout prix, gagner ce pari afin de créer les conditions propices à la mise en œuvre de nos projets et programmes de développement.
Comme nous le savons tous, aussi longtemps que le chaos libyen durera, la sécurité dans le sahel et les Sahara sera toujours mise à rude
En ma qualité de Président en exercice du G5 sahel, Je nous invite à nous investir, comme nous le faisons déjà si bien, pour aider les frères libyens dans le processus de réconciliation et de recherche de la paix.
Nous devons appuyer et soutenir les efforts et l’initiative du Comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye qui a adopté lors de sa dernière réunion de Brazzaville une feuille de route dans l’optique d’un dialogue global et inclusif.
Mesdames et Messieurs.
Avant de clore mon propos, je voudrais saluer la présence des pays amis et des partenaires à ce rendez-vous de Bamako. Je tiens aussi à me féliciter du soutien renouvelé des Nations Unies au G5 Sahel à travers sa résolution 2295 qui met en évidence le rôle majeur de notre organisation dans la lutte contre les menaces transversales dans la région.
Tout en souhaitant pleins succès à nos travaux, je déclare ouvert le sommet extraordinaire du G5 Sahel.
Je vous remercie.