Opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel : Si la diplomatie allait au même rythme que le financement, le terrorisme sera vaincu en un laps de temps dans l’espace sahélien

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L«'Alliance pour le Sahel» est l'initiative lancée par Emmanuel Macron (G), ici avec le président mauritanien (G), lors du G5 Sahel le 2 juillet 2017. © REUTERS/Christophe Archambault/Pool

Vote de la résolution au conseil de sécurité des Nations Unies, sommets des chefs d’Etat, mini-tournée du président en exercice, inauguration du poste de commandement, réunion des chefs d’Etat-major, réunion des ministres de la défense et le seul point relatif à l’argent est la promesse de 108 millions d’euros sur les 423 nécessaires. Voici en substance là où on en est dans l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 sahel.

En plus des faiblesses congénitales de la force conjointe  du G5 sahel, le problème d’argent risque d’annihiler les immenses efforts diplomatiques déployés par le Président Macron et les pays du G5 Sahel. Sur les 423 millions, selon le Ministre malien de la défense, Tiénan Coulibaly et le Chef d’Etat-major Général, M’Bemba Moussa Keita, il n’y a que 108 millions d’euros de  promis dont 50 pour les cinq pays à raison de 10 millions d’euros chacun, 50 millions de l’Union Européenne et 8 millions d’euros comme contribution de la France. Le reliquat qui s’élève à 315 millions est à chercher.  Devrait-on inaugurer le poste de commandement central à Sévaré avec seulement le ¼ du budget ? C’est pourquoi les plus pessimistes pensent que ce projet ne survivra pas aux mêmes causes qui sont arrivées à bout des multiples projets du même genre.

En pareil cas, c’est normalement les organisations sous régionales ou régionales, comme la CEDEAO ou l’Union Africaine, qui devraient prendre le leadership, étant entendu qu’elles sont les premières concernées par la lutte contre le terrorisme au sahel. Mais ces deux organisations ont brillé par leur timidité parfois même par  leur silence assourdissant au moment où la case du Sahel brûle. Doit-on parler d’indépendance de l’Afrique quand son sort est réglé ailleurs que sur le continent. Le financement de la force du G5 Sahel est un challenge que l’Afrique doit relever si elle veut être respectée dans les grands concerts des nations. Elle ne doit plus être ce continent de misère, des conflits fratricides, des guerres civiles, mais un continent qui compte et qui s’assume face aux enjeux.

Après le sommet du Conseil de Sécurité des Nations Unies, à New York, deux  autres sommets, ceux de la CEDEAO et de l’UA sont attendus pour élaborer des stratégies permettant de combler le vide laissé par les donateurs.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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