Pour répondre à l’appel à l’aide «d’un pays qui se noie» selon les propos du ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, la France s’est engagée le 11 Janvier dernier au Mali. Dans un premier temps, c’est une opération aérienne de grande envergure qui a débuté pour repousser les jihadistes qui venaient de prendre la ville de Konna. C’est bien la prise de cette localité, le 10 Janvier dernier, qui a été l’élément déclencheur de l’intervention militaire française survenue le lendemain. Les frappes aériennes françaises ont stoppé nette l’avancée des islamistes. Depuis la libération de cette localité, les troupes franco-maliennes n’ont cessé de monter en puissance récupérant ville après ville les territoires occupés par les terroristes.
Avec la prise d’otages du site gazier d’In Amenas en Algérie, le 17 Janvier dernier, la crise prend une dimension internationale. L’attaque a été revendiquée par le groupe de Mokhtar Bekmohkhtar issu d’AQMI qui dit avoir agi en représailles à l’intervention militaire française. Cependant, sur le terrain soldats maliens et français avancent rapidement. En une semaine, les localités de Konna, Diabaly et Douentza sont passées sous contrôle des armées malienne et française. Puis ce sont les grandes villes du nord qui ont suivies : d’abord Gao, le 26 janvier, puis Tombouctou, deux jours plus tard. Et enfin Kidal, le 30 janvier. Cette phase a par ailleurs été marquée par l’entrée en scène de renforts tchadiens et nigériens sur le terrain.
Nouvelle phase de l’offensive : la traque des jihadistes
Une nouvelle phase de l’offensive s’est ouverte. Celle de la traque des jihadistes qui, selon plusieurs sources, se seraient repliés dans la région de Kidal, plus précisément dans l’Adrar des Ifoghas.
La guerre n’est donc pas finie pour les 4000 militaires français déployés sur le sol malien. L’essentiel des frappes aériennes se concentrent désormais sur les zones montagneuses, au nord de Kidal, et notamment dans la région d’Aguelhok et Tessalit.
A noter cependant que, eux éléments freinent sérieusement le recouvrement de l’intégrité territoriale du mali. Dans le nord, le MNLA, toujours armé et qui tente d’être crédible aux yeux de la communauté internationale et dans le sud, l’ex junte toujours aussi présente dans la vie politique malienne. Selon le président en exercice de l’union Africaine, le Président béninois Boni Yayi, deux préalables sont nécessaires pour la paix dans notre pays. D’abord, le désarmement du mouvement touareg, ce qui facilitera le processus de négociation avec les autorités maliennes. Et ensuite, la non ingérence du Capitaine Sanogo et de ses hommes dans la vie politique.
Ahmed M. THIAM