L’annonce américaine de 60 millions de dollars a été faite par le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, juste avant une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU, consacrée à la consolidation de l’aide internationale à cette force ayant du mal à réunir le budget nécessaire à son fonctionnement. Son coût opérationnel est estimé à 423 millions d’euros par les partenaires africains. Paris juge que la somme de 250 millions d’euros serait satisfaisante.
Jusqu’à présent, seuls 108 millions ont été levés pour permettre le déploiement de cette force qui devrait compter à terme 5 000 hommes et mener des actions de contre-terrorisme sur les zones transfrontalières, en complémentarité de l’opération française « Barkhane » et de la Minusma, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali.
OPERATION DE LA FORCE DU G5
Les Etats-Unis toujours opposés à un soutien de l’Onu
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a martelé que « seule une réponse multidimensionnelle pouvait mettre un terme à l’insécurité ». Le ministre des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a lui aussi plaidé pour un soutien de l’ONU, la seule option « à même de garantir la prévisibilité et la pérennité des ressources ainsi que le soutien opérationnel à la force conjointe ». Ils se sont vu opposer une fin de non-recevoir par Washington. « Nous pensons que le G5 doit être d’abord et avant tout la propriété des pays de la région eux-mêmes. Nous avons également des réserves sérieuses et bien connues quant à l’utilisation des ressources des Nations unies pour soutenir des activités non liées à l’ONU », a déclaré Mme Haley, faisant référence à l’idée avancée d’un soutien logistique de la Minusma au G5. Jean-Yves Le Drian a annoncé que Paris proposerait une nouvelle résolution, avant la conférence des donateurs, prévue le 14 décembre, qui préciserait « l’articulation entre la Minusma et la force conjointe ».
OPERATION DE LA FORCE DU G5
Le G5 a lancé ses premières opérations
Huit mois après l’annonce de sa création, la force du G5 Sahel « existe bel et bien » et a commencé ses premières opérations sur le fuseau dit « central » (Mali, Burkina Faso et Niger). Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian insiste cependant sur le fait qu’une aide multilatérale serait « un signal important du soutien de la communauté internationale aux pays du G5 dans leur lutte contre les organisations terroristes ».
OPERATION DU G5
Les Etats-Unis peu touchés par la mort de 4 soldats américains au sahel
à en croire le porte-parole de la mission américaine auprès des Nations unies, cité par la télévision française France 24 (il s’est exprimé quelques heures avant la tenue de cette réunion de ce lundi à Washington), les États-Unis sont engagés à soutenir la force conjointe du G5 Sahel à travers une assistance sécuritaire bilatérale mais ne soutiennent pas le financement, l’autorisation ou l’aide logistique par l’ONU à la force.
Visiblement, les derniers événements survenus dans la bande du Sahel, surtout l’embuscade qui a coûté la vie à quatre soldats des forces spéciales américaines début octobre au Niger, n’ont pas fait bouger les lignes. Le Pentagone n’a également pas tenu compte des comptes rendus des émissaires onusiens qui ont récemment effectué une tournée dans trois pays du Sahel, au Mali notamment, plus précisément au poste de commandement de la force antijihadiste du G5 Sahel, à Sévaré, où la peur d’un chaos imminent se lit sur tous les visages.