Occupation de Kidal : Un symbole de la volonté de puissance de la communauté internationale

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Après la déroute du MNLA et des hordes terroristes composées de jihadistes et de narcotrafiquants, la reconquête s’est arrêtée à Kidal dans l’extrême nord du Mali. Le MNLA défait avec les islamistes à Konan, ensuite écrasé par le Mujoa à Gao et Tombouctou à la suite de dissensions, avait abandonné les armes pour se réfugier en Mauritanie. La communauté internationale a ouvert la voie au MNLA pour une réoccupation totale de la ville d’abord interdite de circulation à l’armée malienne qui fut cantonnée alors que le groupe rebelle avec la caution de la communauté internationale était libre de tout mouvement et les autorités maliennes indésirables.

 

 

Kidal
L’insécurité règne à Kidal, dans le Nord-Mali. © AFP

La question de Kidal est un défi posé à notre intégrité territoriale et une plaie vive dans la chair de la souveraineté malienne. Pourquoi il y a l’exception Kidaloise et pourquoi cette situation perdure ? C’est la grande question qui n’a pas encore reçu de réponse satisfaisante pour tout le monde, les Maliens en particuliers qui ressentent cette occupation comme une humiliation incompréhensible. Vous aussi, vous vous posez sans doute cette question. Nous ne sommes pas en reste. Nous appelons de tous nos vœux une solution qui garantisse l’indivisibilité du Mali et la paix entre tous les fils de cette nation. Faut-il le rappeler? Kidal, huitième région administrative du Mali, se trouve occupée par des groupes armés indépendantistes terroristes, narcotrafiquants et jihadistes. Les autorités administratives et militaires maliennes n’ont qu’une présence symbolique dans cette région qui échappe toujours à leur contrôle. Cela malgré un préaccord signé sous l’égide de la communauté internationale, de la CEDEAO et de l’ONU entre les autorités du Mali et ces groupes armés.

Kidal reste donc un mystère. La ville elle-même symbolise par son occupation par les forces françaises au su de la MINUSMA, des occidentaux, une sorte de complot international qui semble dépasser le Mali et les Maliens.

 

 

 

Quels sont donc les enjeux cachés de cette occupation illégale ? Que peut faire chacun des Maliens, où qu’il se trouve et quelle que soit la profession qu’il exerce pour aider à libérer Kidal ? Il faut convier le peuple malien, toutes les forces vives de la Nation,  à une prise de conscience nationale, en désignant les méandres par lesquels se concrétisent à Kidal une volonté de puissance de l’Occident.

 

 

 

Les convoitises sur la région de Kidal ne datent pas de maintenant. Elles remontent depuis l’époque du colonialisme français. Elles ont été attisées au moment de l’indépendance, quand le pouvoir colonial métropolitaine, voyant l’inéluctabilité du désir d’autodétermination des populations maliennes et du pays engagés dans le combat pour l’indépendance nationale, a attisé chez les touaregs du     Nord du Soudan français le feu raciste, les poussant à la rébellion et à la séparation.

 

 

 

Bien avant, des missions d’explorations scientifiques du sous-sol avaient déterminé un foisonnement d’indices certains de minerais comme le pétrole, l’or, le diamant, les phosphates, le gaz. Puis vint Sarkosy, le précédent président français par qui nos malheurs prirent rapidement corps, parce qu’il a ouvert les bras aux rebelles du MNLA supposés les preux défenseurs du peuple touareg opprimé et menacé d’une extermination programmée par le pouvoir de Bamako et l’armée malienne. Leur projet c’était l’établissement d’un Touareg Land ou l’indépendance de l’Azawad. Derrière cet écran de fumée il y avait le gaz, le pétrole et un gisement considérable d’uranium enfouis dans les sables et contreforts montagneux du désert. Mais aussi l’importance stratégique de la région, idéale  pour y établir des bases militaires, observer le monde entier grâce aux satellites militaires espions gravitant dans les cieux.

 

 

La France de Hollande elle-même se trouve embarrassée par le deal manifeste. Le prétexte du pogrom contre les touaregs a fait long feu. A-t-elle les mains liées par des accords secrets dans lesquels le Mali compte pour du beurre?

Des questions qui méritent des réponses claires et nettes de notre partenaire privilégié. N’est-ce pas, Monsieur Hollande ?

 

 

Oumar Coulibaly

 

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10 COMMENTAIRES

  1. Ce qui apparait,c’est lorsqu’il s’agit de la capacite combatante du
    MNLA,il devient difficile de differencier MNLA,MUJAO,AQUMI ,ANSAR-DINE,..malgre le support de la France aux rebelles Touaregs.La chose a eviter absolument,c’est se precipiter de negocier sous la pression
    des allies du MNLA.J’estime que beaucoup de pays Europeens et autres
    veulent le respect de la Souverainete Nationale et l’integrite territoriale du Mali.Notre diplomatie devrait faire montre de dynamisme pour agrandir ce cercle d’amis.Par ailleurs,ce serait une
    erreur irreparable de signer un Accord Militaire avec la France a cause de ses visees sur nos ressources naturelles et de ses relations avec les Rebelles.Il y a trop d’ombres dans l’intervention Francaise
    Aucune decision majeure ne devrait etre prise dans ces circonstances.Nos ressources doivent en grande partie etre negociees sur la base du troc:petrole, gas,uranium contre construction de voies ferrees,d’usines thermiques a gas,d’industries intermediaires,etc

  2. Ce qui est formidable dans la thèse des très (trop) nombreux Oumar Coulibaly qui nous dévoilent et nous expliquent la grande machination Française visant à faire main basse sur les colossales ressources de kidal, c’est que si avant d’écrire n’importe quoi ces cons prenaient seulement la peine de regarder la carte minière du pays, ils s’apercevraient qu’AUCUNE ressource potentielle ne concerne la zone de Kidal ! Aucune !… Ni le pétrole, (potentiel lui aussi) qui concerne le bassin de Taoudeni… , ni quoi que ce soit !
    Mieux, en matière de recherche pétrolière, AUCUN permis n’a jamais été demandé autour de la zone de Kidal justement, et les seuls permis qui ont été démandés (et résiliés ensuite pour beaucoup !) sont à des kilomètres et des kilomètres de Kidal !… Je n’invente rien, regardez simplement les cartes minières du pays !…

    Malgré ça, on a tous les 2 jours un cerveau musclé qui nous « explique » en détail l’occupation de Kidal par le désir de la France de faire main basse sur des ressources qui justement, ……………..se trouvent ailleurs qu’à Kidal ! 😆 😆 😆 😆 😆 😆
    Et malgré l’imbécilité du propos, on a tous les 2 jours une foule de cons qui acclament la « clairvoyance » de ces brillants « déjoueurs de complots » sur le cas Kidal !
    « un foisonnement d’indices certains de minerais comme le pétrole, l’or, le diamant, les phosphates, le gaz »
    Un FOISONNEMENT nous dit le brillant Coulibaly !… En réalité, il n’y a pas eu la moindre trace avérée à Kidal ou environs, d’or (à des kilomètres et des kilomètres de kidal), de pétrole (bassin de Taoudéni), de diamant (quelques petites traces mais vers la Kayes et Sikasso), et quand au phosphate, il est à 100 km de Bourem et non pas à kidal !
    Conclusion, arrêtez par pitié de croire le premier con venu quand il vous « explique » N’IMPORTE QUOI ! Ou consultez simplement une carte minière du Mali avant d’applaudir à tout rompre !…

  3. Article de presse le plus significatif de tout ce qui a été dit ces dix derniers jours sur la crise malienne ; après mes commentaires suivants, je mets en exergue les signes les plus significatifs.
    A toutes ces questions pertinentes, j’estime que c’est la France de Hollande que le GRM d’IBK doit interpeller, la solution est dans les mains de Hollande ; l’occupation de la ville de Kidal est le fait de la mission militaire française Serval qui a protégé la colonisation de la ville de Kidal par le MNLA qui ne l’avait jamais occupé avant.
    Il s’agit qu’IBK négocie avec la France la signature de l’Accord de Défense Militaire en lui attribuant, au coût d’un million d’Euros par an, un bail emphytéotique de 99 ans, la base militaire de Tessalit à la France contre l’engagement de la France à accepter le retrait du MNLA de Kidal et la « fermeture de sa grande gueule » à ce « fauve apprivoisé, en carton » qui n’est prolixe en « japperies » que parce que la France l’instrumentalise comme épouvantail pour amener les autorités maliennes à accepter l’accord de défense militaire.
    Sincèrement
    La question de Kidal est un défi posé à notre intégrité territoriale et une plaie vive dans la chair de la souveraineté malienne. Pourquoi il y a l’exception kidaloise et pourquoi cette situation perdure ? C’est la grande question qui n’a pas encore reçu de réponse satisfaisante pour tout le monde, les Maliens en particuliers qui ressentent cette occupation comme une humiliation incompréhensible ;
    La communauté internationale a ouvert la voie au MNLA pour une réoccupation totale de la ville d’abord interdite de circulation à l’armée malienne qui fut cantonnée alors que le groupe rebelle avec la caution de la communauté internationale était libre de tout mouvement et les autorités maliennes indésirables ;
    Quels sont donc les enjeux cachés de cette occupation illégale ? Que peut faire chacun des Maliens, où qu’il se trouve et quelle que soit la profession qu’il exerce pour aider à libérer Kidal ?
    Puis vint Sarkozy, le précédent président français par qui nos malheurs prirent rapidement corps, parce qu’il a ouvert les bras aux rebelles du MNLA supposés les preux défenseurs du peuple touareg opprimé et menacé d’une extermination programmée par le pouvoir de Bamako et l’armée malienne. Leur projet c’était l’établissement d’un Touareg Land ou l’indépendance de l’Azawad. Derrière cet écran de fumée il y avait le gaz, le pétrole et un gisement considérable d’uranium enfouis dans les sables et contreforts montagneux du désert. Mais aussi l’importance stratégique de la région, idéale pour y établir des bases militaires, observer le monde entier grâce aux satellites militaires espions gravitant dans les cieux.
    La France de Hollande elle-même se trouve embarrassée par le deal manifeste. Le prétexte du pogrom contre les touaregs a fait long feu. A-t-elle les mains liées par des accords secrets dans lesquels le Mali compte pour du beurre?;
    Des questions qui méritent des réponses claires et nettes de notre partenaire privilégié. N’est-ce pas, Monsieur Hollande ?

  4. « Pour rappel, la France de M.Chirac et de M.Sarkozy ne trouvait pas insupportable, inadmissible ni inacceptable l’occupation du nord ivoirien par des rebelles sanguinaires, putschistes ratés, «
    Pour rappel, Monsieur le théoricien à 2 balles, les rebelles de côte d’ivoire étaient un problème interne à la Côte d’Ivoire ne concernant QUE la Cote d’ivoire ! Au Mali, il s’agissait de narco-terroristes internationaux qui représentaient un danger majeur pour la sous-région, l’Afrique, et bien au-delà ! Ne pas faire cette différence ESSENTIELLE suppose soit un crétinisme avancé, soit une mauvaise foi phénoménale.
    « Faut rappeler que la déstabilisation du Sahel, de toute la bande sahélo saharienne, donc du nord du Mali à présent occupé par des rebelles, est l’une des conséquences directes de la guerre de l’OTAN contre la Libye, dont la France »
    Faut-il te rappeler que TOUS les pays de la zone concernée avaient anticipé la prolifération d’armes et le retour des mercenaires Touaregs, et TOUS avaient pris les mesures de contrôle adéquates ; Faut-il te rappeler que le Mali d’att est LE SEUL PAYS à les avoir accueilli à bras ouverts et……….sans les désarmer ?
    « Ce conflit provoqua la prolifération et le renforcement de bandes armées djihadistes «
    … de bandes armées djihadistes déjà tranquillement installées chez nous depuis des années tandis qu’ATT fermait les yeux, voire « profitait » des trafics et rançons !
    « Certains avancent les thèses bien plausibles, et démontrables, de l’implication française -sarkozyste-«
    Elles sont tellement « démontrables » que tu te gardes bien de « démontrer » quoi que ce soit !
    « Des jeunes militaires ayant formé un « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (CNRDRE) avec le capitaine Amadou Haya Sanogo »
    Tu fais bien de rappeler cet épisode HISTORIQUE ! Notre armée n’a jamais été autant « redressée !!!…
    « Suite au coup d’Etat, l’embargo organisé par le couple France-CEDEAO empêcha l’armée malienne d’avoir des nouvelles armes, matériel militaire et munitions importées, pour lutter contre les rebelles «
    Autre rappel intelligent de ta part (LOL) ! Quand les armes ont été débloquées, elles ont été sagement et prudemment entreposées à kati, et PAS UN SEUL des lâches putschistes n’osé monter au Nord !
    « A Bamako les Maliens ont déjà vivement manifesté leur mécontentement et impatience, comme le 21 mai dernier lorsque ils manifestèrent contre Dioncounda Traoré. Ce dernier fut alors blessé. (6) »
    TRADUCTION : A bamako, une poignée de badauds habilement téléguidée par les putschistes et leur serviteur CMD ont tenté d’assassiner le président en fonction !…
    « La CEDEAO, avec la France, organise activement l’impuissance de l’armée malienne »
    C’est sur ! C’est la CEDEAO qui a « affaibli » l’armée Malienne, c’est sûr !… Salauds de la cedeao !… Et comme (bien entendu) la cedeao c’est la France, salauds de Français !…
    « La Syrie aujourd’hui où l’Occident, la France en tête encore, arme, finance et justifie une rébellion sanglante contre un Etat indépendant visant à mettre à bas son régime »
    Tu as raison : Il est « inhumain » de s’opposer a dictature atroce du boucher Hassad !… Quelle honte !…
    « Il est prévu que les soldats maliens servent de chair à canon pendant que les étrangers occupent Bamako «
    Pauvre minable aigri et malsain !… Sais-tu que que 7 français et 30 Tchadiens ont donné leurs vies pendant que tes chers putschistes se planquaient à Kati ou que notre bataillon d’élite Waraba faisait grève pour des primes !
    « La défense de la souveraineté populaire malienne d’abord, ainsi que la souveraineté de l’Etat autant que l’intégrité territoriale, n’est pas, ne devrait pas, être négociable. »
    Tu as entièrement raison : En matière de « souveraineté », on aurait dû se montrer INTRAITABLES ! On aurait dû refuser catégoriquement à SERVAL de se poser chez nous en janvier ! Il y aurait toujours eu de « brillants intellectuels » comme toi pour reprendre les régions occupées et sauver les populations martyrisées !
    Conclusion : Ton interminable papier (fort bien écrit au demeurant) contient plus conneries que la Chine compte d’habitants !
    Pauvre type ! Tu as visiblement un sévère complexe face à l’occident et aux occidentaux qui relève plus de la psychiatrie que de l’analyse politique à proprement parler ! Si certains écrivent avec un style au vitriol, ton style à toi et juste ….. »hépato-biliaire ! »… De l’aigreur, de l’aigreur, et encore de l’aigreur…

    • @NFP……………houlala tu sembles faché ce matin !!! Bref tu en a tellement dit , qu’il ne reste rien aux autres pour compléter Moi ils me font tous marrer avec leurs supposées richesses dans le sous sol du Nord qui ferait du Mali le pays le plus riche du Monde Faut il qu’ils soient cons pour crever defaim depuis presque 60 ans en dormant sur un trésor pareil 💡 💡 ……….ou qu’ils soient trop fainéants

      • Salut mon frère, comment tu vas?

        “Moi ils me font tous marrer avec leurs supposées richesses dans le sous sol du Nord qui ferait du Mali le pays le plus riche du Monde”

        Penses-tu! Le Mali est “le pays pauvre le plus riche du monde!”… 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  5. Je ne comprends pas pourquoi toutes les villes du Mali sont silencieuses encore. Nous voyons bien ce qui se passe mais chacun est préoccupé par sa pétite marmite. Nous avons même contribué à la création de l’Azawad en faisant inconciement sa promotion. Nous parlons de l’Azawad comme s’il existait, nous l’écrivons dans nos journaux et comme la methode COE nous repettons avec eux AZAWAD. Alors qu’il suffit juste d’appeler cette zone NORD DU MALI.

  6. Contribution pour que les maliens ouvrent les yeux et sachent réellement ce qui se passent …..ATTENTION A LA FRANCE ET A LA MEDIATION DE BLAISE COMPAORE

    néocoloniales françaises
    Luis Basurto
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    10 octobre 2012
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    François Hollande, au nom de la France, prit la parole lors de la 67ème session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU le jour de son ouverture, le mardi 25 septembre 2012, demandant entre autres choses un mandat international pour une intervention militaire étrangère au Mali, dont le nord du pays est occupé par des rebelles. Il qualifia d’”insupportable, inadmissible, inacceptable” l’occupation du vaste territoire du nord malien “par des groupes terroristes” en annonçant que la France soutiendra toutes les initiatives qui seront prises par les Africains. (1)

    Pour rappel, la France de M.Chirac et de M.Sarkozy ne trouvait pas insupportable, inadmissible ni inacceptable l’occupation du nord ivoirien par des rebelles sanguinaires, putschistes ratés, depuis septembre 2002 et cela jusqu’à avril 2011, car ces rebelles soutenaient l’homme adoubé par Paris, l’ancien fonctionnaire du FMI Alassane Dramane Ouattara (ADO), aujourd’hui hissé au pouvoir en Côte d’Ivoire. Et droites et gauches françaises se donnaient la main durant cette période dans une union sacrée assurant cette collusion où J. Chirac et N. Sarkozy assuraient un soutien militaire français aux rebelles pour agresser l’Etat ivoirien. Ici la France soutient des rebelles, là-bas elle fait la guerre pour les combattre. Allez comprendre ! Les rebelles semblent bons s’ils sont en Côte d’Ivoire, en Libye ou en Syrie, à un moment donné et contre l’ennemi désigné des intérêts occidentaux (réel ou supposé). La géométrie variable est bien visible. La ficelle est grossière.
    La France s’immisce à présent de façon aiguë et accélérée au Mali. Le néocolonialisme décomplexé se manifeste une fois de plus. L’ingérence politique et « diplomatique » devient ouvertement militaire. La crise interne, politique et militaire, au Mali veut être résolue militairement par la seule France et ses alliés africains, ses anciennes colonies ouest africaines. Dans un élan désintéressé ?
    Les origines d’une crise sans précédents : Touaregs et islamistes contre le Mali, plus affaibli que jamais.
    Cette crise au Mali est due aux rébellions, (2) sécessionnistes et/ou fondamentalistes, touarègues ou islamistes, qui réussirent à attaquer, occuper et contrôler le nord du pays avec ses villes principales, Gao, Kidal, Tessalit et la légendaire Tombouctou, depuis janvier 2012. Ceci provoqua un putsch fin mars 2012 pour déposer du pouvoir le général Amadou Toumani Touré, dit « ATT », impuissant et visiblement incompétent, président élu, lors de son élection contestée fin avril 2007 (comme lors de sa première élection, en mai 2002), et en fin de mandat car une élection présidentielle était prévue pour le 29 avril 2012. Le coup d’Etat fut populaire, et eut un fort soutien politique et citoyen exprimé publiquement. (3) Une description fine, avec une tentative d’analyse pertinente, ultérieure, devrait aborder le richissime sujet d’actions et réactions au Mali face au ‘pronunciamiento’ militaire, des partis, mouvements politiques, syndicats, associations, communautés, musulmans non-intégristes, soutiens et opposants des jeunes officiers révoltés, et des consensus et clivages.
    Faut rappeler que la déstabilisation du Sahel, de toute la bande sahélo saharienne, donc du nord du Mali à présent occupé par des rebelles, est l’une des conséquences directes de la guerre de l’OTAN contre la Libye, dont la France de N. Sarkozy fut l’initiatrice. Ce conflit provoqua la prolifération et le renforcement de bandes armées djihadistes et, à la chute du régime libyen et après l’exécution de Mouammar Kadhafi, la débandade de l’armée libyenne et la dissémination accélérée d’armes de tout genre et d’hommes armés dans le Sahel. Parmi les Touaregs rebelles et les islamistes au Mali il y a des vétérans de la guerre en Libye de 2011.
    Après les offensives rebelles de janvier 2012 et la chute de tout le nord du pays suite au retrait de l’armée malienne au mois d’avril dernier, à présent les mouvances islamistes chercheraient, avec les crimes commis au nom de la charia et une lente poussé vers le sud-ouest, l’affrontement afin de galvaniser et d’unifier les groupes djihadistes probablement pour internationaliser le conflit dans le but d’« afghaniser » la région. Le MLNA touareg ayant été à l’heure actuelle largement submergé par les groupes islamistes. L’arroseur arrosé ? Qui tire les ficelles occultes de ces mouvances ? L’offensive du MLNA permettait à ses parrains un scénario d’eaux troubles où l’ingérence politique et militaire étrangère était autant cause que conséquence. Certains avancent les thèses bien plausibles, et démontrables, de l’implication française -sarkozyste- ainsi que des burkinabés (Blaise Comparé ayant facilité son pays comme base arrière) avec le MNLA, qui a pignon sur rue à Paris avec un siège qui agit ouvertement sans entrave. D’autres spéculent sur l’implication et accointances du Qatar -voire de quelques services algériens- avec des islamistes. Le « médiateur » Compaoré veut inclure le Qatar dans la table des négociations ! Les pompiers pyromanes n’ont pas des scrupules. Les hommes de paille et agents doubles semblent être partout. Et l’intoxication, la désinformation, reste une efficace arme de guerre. (4)
    Une junte militaire prit le pouvoir le 22 mars 2012 à Bamako. Des jeunes militaires ayant formé un « Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (CNRDRE) avec le capitaine Amadou Haya Sanogo (formé aux Etats-Unis entre 2004 et 2010) à sa tête. Sous pression de la France, par l’entremise de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) représentée par le burkinabé Blaise Compaoré, le CNRDRE céda le pouvoir le 12 avril 2012 à Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale qui nomma le 17 avril Cheick Modibo Diarra au poste de premier ministre intérimaire. Tout cela eut lieu après que l’Etat malien soit frappé d’un embargo total et que des sanctions politiques et économiques lourdes soient décidées par la CEDEAO, la France, l’Union Africaine et l’Union Européenne. Des élections présidentielles auraient dû avoir lieu pour que M. Traoré, président intérimaire, transfère le pouvoir à un président élu lors d’un scrutin régulier après la période de transition allant de trois semaines à quarante jours tel que le prévoyait la constitution malienne. (5) Mais le mandat intérimaire de quarante jours de D. Traoré fut prolongé pour une période d’un an de plus par. Ouagadougou et entériné par la CEDEAO.
    Rappelons qu’« ATT » fut déposé par les jeunes officiers d’une armée malienne qui lui reprochait son incompétence, son incurie et le manque des moyens pour lutter contre les rebelles touaregs et islamistes au nord du pays. Suite au coup d’Etat, l’embargo organisé par le couple France-CEDEAO empêcha l’armée malienne d’avoir des nouvelles armes, matériel militaire et munitions importées, pour lutter contre les rebelles sécessionnistes. Et la conquête rebelle de territoires du nord put ainsi s’élargir et se consolider au mois d’avril dernier. La junte céda le pouvoir rapidement mais l’embargo continue encore aujourd’hui. A Bamako les Maliens ont déjà vivement manifesté leur mécontentement et impatience, comme le 21 mai dernier lorsque ils manifestèrent contre Dioncounda Traoré. Ce dernier fut alors blessé. (6)
    Le rôle néfaste de la CEDEAO, efficace instrument français.
    La CEDEAO, avec la France, organise activement l’impuissance de l’armée malienne pour mieux justifier l’envoi d’un corps expéditionnaire formé surtout d’un noyau ivoiro-burkinabé. Dans le port de Conakry, en Guinée, le matériel militaire destiné à l’armée malienne reste bloqué encore aujourd’hui et cela depuis des mois. (7)
    L’ingérence française dans le conflit interne malien se concrétise avec le « consentement » de la victime, à savoir le propre Mali, car le président intérimaire malien a demandé le lundi 24 septembre au secrétaire général de l’ONU une intervention militaire étrangère. Étonnamment c’est le ministre français L. Fabius qui annonce cela à New York, à savoir que M. Traoré a demandé à Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant “l’intervention d’une force militaire internationale afin d’aider l’armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées”‘ en rajoutant que le “Mali souhaite la présence immédiate de cette force ». (8) Mais ce n’est peut-être pas exactement si consenti que ça. Faut se demander si ce « consentement » est totalement libre et complètement éclairé. Pour preuve, le journal Le Monde dit dans son article sur le sujet daté du mardi 25 septembre « Dimanche [24 septembre], le Mali a finalement cédé à la pression de la Cédéao qui, depuis des mois, soutient le principe d’une intervention militaire au nord du Mali . ». (9)
    Faut se demander aussi si ceux qui ont demandé cette intervention sont légitimes et mandatés pour cela. Au Mali, Cheick Modibo Diarra (ayant une double nationalité, malienne et états-unienne) est le premier ministre d’un régime non issu des urnes. Et Dioncounda Traoré est un président intérimaire imposé aux Maliens par Ouagadougou. Il fut imposé par une France interventionniste ayant mandaté pour cela le peu démocrate militaire burkinabé Blaise Compaoré, ancien putschiste, au pouvoir dans son pays depuis vingt-cinq ans.
    Dans le meilleur des cas D. Traoré et C. M. Diarra sont, soit des mannequins ventriloques forcés, portant la parole de Paris, soit victimes d’une naïveté sidérante. Dans le pire de cas ils sont complices et activement partisans profrançais, Françafricains, bradant la souveraineté malienne, si petite soit-elle, manquant ainsi à leur devoir de défense de la souveraineté de l’Etat et du peuple maliens. C’est une affaire dans l’affaire. Un coup de force, un coup d’Etat en douce, à retardement, opéré, gagné pour l’instant sur le tapis vert d’une table lointaine, entre Ouagadougou, Paris et New York.
    Ce n’est pas un jeu de pions ? Ce n’est pas un jeu de dupes ? Il est notoire que Paris -le président F. Hollande et le ministre des affaires étrangères L. Fabius- a pressé Bamako -Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra- pour qu’il demande ouvertement une intervention militaire étrangère sur le sol malien. Et Paris se presse pour dire que ce n’est pas l’armée française qu’y interviendra mais un corps expéditionnaire africain de la CEDEAO. La France assurant bien sûr les moyens financiers, le renseignement, les armes et la logistique.
    Comme l’OEA -Organisation des Etats Américains- qui fut des décennies durant le masque interventionniste des Etats-Unis en Amérique Latine, la CEDEAO est l’un de pseudonymes de la France en Afrique. Elle est l’instrument de blanchiment et de légitimation, des décisions politiques, économiques et militaires françaises destinées à l’ensemble de la région, de l’Afrique de l’Ouest, et à l’égard de chaque pays qu’y se trouve, exception faite du Ghana et du Nigeria, de la sphère anglophone où les Britanniques « ont la main ». C’est une chambre d’enregistrement des desseins et impératifs de la métropole néocoloniale française concernant ses anciennes colonies ouest africaines. La banque centrale de l’union monétaire de la CEDEAO, l’UEMOA, à savoir la BCEAO, est contrôlée par. la Banque de France ! Et la monnaie, le franc CFA, signifiait franc des « Colonies françaises d’Afrique », terme devenu « Communauté financière africaine », plus politiquement correct.
    Le cas « édifiant » de la Côte d’Ivoire et sa guerre de neuf ans. Chirac et Sarkozy réinventent « la coloniale »
    Dans l’incroyable guerre -souterraine puis ouverte- déclarée contre la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo par la France depuis le 18 septembre 2002, lors d’une tentative ratée de putsch suivie de l’occupation du nord ivoirien par des rebelles partisans de A. Ouattara, choyés et sanctuarisés par l’armée française, la CEDEAO joua dès le début le rôle de relais de la France pour tenter de mettre à bas le président élu, L. Gbagbo, et in fine asseoir sur le fauteuil présidentiel A. Ouattara, l’homme du FMI. Ils réussirent cela seulement neuf longues années après, moyennant d’énormes souffrances du peuple ivoirien et suite à quatre mois et demi de guerre intense, décembre 2010-avril 2011, avec à la fin de cette période encore plus des souffrances, massacres généralisés, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les forces rebelles déferlant vers le sud du pays qui était resté sous contrôle de l’Etat ivoirien. Le président Gbagbo se faisant arrêter par des soldats français dans la résidence présidentielle d’Abidjan le 11 avril 2011. Séquestré puis emprisonné illégalement pendant des longs mois dans le nord de son propre pays par ADO, L. Gbagbo est aujourd’hui consigné, en prison, à la Cour Pénale Internationale à La Haye où son statut de prisonnier politique devrait lui être reconnu un jour.
    Pour couvrir ses agissements contre la Côte d’Ivoire de L. Gbagbo depuis le 18 septembre 2002, la France mobilisa la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et l’ONU. Elle fit signer de force les plus hauts responsables de l’Etat ivoirien à Paris des pseudos accords politiques en janvier 2003 (Linas Marcoussis / Kléber) où la rébellion pro Ouattara pas seulement était blanchie mais même récompensée. J. Chirac et Dominique de Villepin nommaient les ministres ivoiriens à l’Elysée et au quai d’Orsay ! La France fit voter plusieurs mandats onusiens par le Conseil de sécurité pour couvrir ses agissements militaires, dont l’envoi d’un corps expéditionnaire, l’opération « Licorne » d’octobre 2002 devenue ensuite « Force Licorne », élargissant amplement sa présence militaire sur le sol ivoirien au-delà de sa base militaire d’Abidjan./Port-Bouët, le 43ème BIMA. Elle fit aussi créer une mission militaire onusienne spéciale, l’ONUCI, déployée en avril 2004, composée de casques bleus et d’autres policiers et fonctionnaires civils. (10) Le tout visant à grignoter et à anéantir ce qui restait de la souveraineté de l’Etat ivoirien. Visant aussi à acculer le gouvernement légal dans le sud du pays, en sanctuarisant tout le nord ivoirien occupé par les rebelles pro-ADO qu’y régnaient et sévissaient en toute impunité. La mise sous tutelle d’un Etat souverain, avec intervention militaire étrangère directe, sous mandat onusien obtenu par l’ancienne puissance coloniale, pour obtenir in fine un changement de régime, voilà ce que fut le plan accompli de la France depuis septembre 2002 en Côte d’Ivoire. L’objectif était de mettre au pouvoir celui qui était l’adoubé de Paris, M.Ouattara, un riche homme d’affaires et ex-fonctionnaire du FMI, ami et relais françafricain de J. Chirac, de N. Sarkozy et de milliardaires français.
    Le rappel et le parallèle que nous faisons avec le drame ivoirien des dix dernières années, qui est loin d’être fini avec la sanglante accession au pouvoir de Ouattara en avril 2011, nous semble pertinent dans la mesure où existe et se reproduit un schéma de mise sous tutelle, une recolonisation masquée, d’Etats indépendants mais affaiblis du Sud, surtout en Afrique, commise par les anciennes puissances coloniales, les Etats-Unis et ses alliés, avec la compromission d’organisations régionales interétatiques vassalisées et du Conseil de sécurité de l’ONU. Le cas de la Côte d’Ivoire se rajoute au cas d’Haïti où en février 2004 un véritable coup d’Etat militaire franco-étatsunien fut commis pour déposer du pouvoir et envoyer à l’exil le président élu Jean-Bertrand Aristide.
    Le Mali d’aujourd’hui est la nouvelle victime désignée des ingérences néocoloniales de la France. Droites et gauches françaises se relayent le témoin dans cette politique transversale, d’ingérences et d’immixtions grossières ou subtiles, qui s’opère notamment contre les anciennes possessions coloniales françaises d’Afrique. Le principal pion de la FrançAfrique en Côte d’Ivoire à présent, A. Ouattara, est l’un des personnages le plus agité de la sous région pour envoyer ses troupes au Mali. Blaise Compaoré, militaire, président du Burkina Faso depuis octobre 1987 à la suite d’un putsch et de l’assassinat du président Thomas Sankara, est le « médiateur » imposé par la CEDEAO, donc par la France, pour « gérer » la crise malienne. Cela ne s’invente pas. Il est aussi pressé que Ouattara pour envoyer des troupes burkinabés.
    La France fait la guerre ou paye. Or, qui paye commande.
    M. Ouattara fut reçu à l’Elysée le 26 juillet 2012. A la fin de l’entretien M. Hollande annonça que la France accordait à la Côte d’Ivoire l’effacement de sa dette publique envers l’Etat français, à savoir un montant de plus de trois milliards d’euros ! (11) Le richissime homme d’affaires Ouattara obtint pour son régime ce cadeau au titre de la procédure dite PPTE, pour « pays pauvre très endetté ». (12) Son régime n’a pas les moyens pour payer la dette souveraine ivoirienne envers la France mais à une ambition inébranlable pour envoyer des milliers de ses militaires, ses anciens rebelles, au Mali. Sous prétexte de lutter contre une rébellion et réunifier le Mali. De qui se moque-t-on ?
    Du contribuable français. Car c’est lui qui devra payer les générosités de M. Hollande et les aventures militaires de la FrançAfrique. Et il payera double. Trois milliards d’euros donnés en cadeau par F. Hollande à M. Ouattara, à la tête d’un régime tyrannique et archi corrompu, où les droits de l’homme sont piétinés tous les jours. L’aventure guerrière en perspective de M. Ouattara et de M. Compaoré, cotitulaires de la CEDEAO, sur le territoire du Mali, avec leurs soldatesques surtout avides de toucher des soldes exceptionnelles et des primes, sera payée par Paris.

    Au moment où le gouvernement français annonce un projet de budget 2013 avec une hausse d’impôts et de taxes de dix milliards d’euros pour les ménages et autant pour les entreprises, qui se rajoutent à d’autres dix milliards d’euros de baisse du budget des ministères (13), en somme trente milliards d’euros « d’effort budgétaire », Hollande décide du renoncement aux créances de l’Etat français et s’engage au financement d’une expédition militaire ivoiro-burkinabée. L’aventure sera payée par le contribuable français, aucun doute.

    Dans ce tableau grotesque le peuple malien est, et sera encore, la première et la plus grande victime, car le théâtre d’affrontements militaires est, et sera, le Mali, les morts seront des Maliens. Il est prévu que les soldats maliens servent de chair à canon pendant que les étrangers occupent Bamako . Mais les peuples burkinabé et ivoirien sont aussi des victimes, victimes de leurs propres régimes, corrompus et tyranniques, de Compaoré depuis 1987 sans interruption et de Ouattara, depuis 2002 avec sa rébellion et depuis avril 2011 suite à son accession au pouvoir grâce l’armée française et à l’ONUCI. Le peuple français est aussi victime car les moyens financiers et les armes pour la guerre seront donnés et payées respectivement par leurs contribuables, et tout cela sera fait en son nom, sans qu’il n’en soit nullement consulté.

    En 2010 et 2011 la France commit des ingérences flagrantes devenues guerres ouvertes contre la Côte d’Ivoire et la Libye. La finalité étant de provoquer le changement de régime dans ces pays, en installant dans le deux cas des rébellions soutenues sournoisement voire ouvertement par Paris et ses fondés de pouvoir africains. Dans les deux cas la France obtint un mandat onusien pour faire la guerre. Contre la Libye l’instrument fut l’OTAN, qui bombarda le pays du 19 mars au 20 octobre 2011. Pendant sept mois ! En Côte d’Ivoire la mission onusienne, ONUCI, fit directement la guerre contre l’Etat ivoirien à côté des rebelles et de l’armée française ! En Syrie à présent la France essaye aussi de mettre à bas le régime d’un Etat indépendant, en installant au pouvoir une rébellion armée sanglante, d’orientation islamiste, avec l’Union Européenne, l’OTAN et ses relais régionaux tels la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Jordanie, qui financent et/ou servent de base arrière aux rebelles.
    Les obstacles, les défis et les luttes incontournables du peuple malien.
    Les Maliens devraient se douter qu’une conjoncture politique et militaire tellement complexe et grave, ne peut se résoudre aisément. Mais les compromissions et les renoncements militaires et politiques n’aboutiront certainement qu’à plus de drames et des pertes des vies humaines et de souveraineté, le peu qui reste à un pays dépendant, pauvre, avec un Etat faible. Et aux souffrances du peuple malien qui subira, qui subit déjà, ce sanglant conflit interne s’ajoutera la guerre intense et les exactions, autant des rebelles que celles, prévisibles, des « libérateurs » de la CEDEAO. Rappelons-nous du parcours édifiant, des exactions, de l’ECOMOG au Libéria et en Sierra Léone !
    L’acceptation sur le sol malien d’une force militaire étrangère, avec des soldats venant des pays frontaliers non exempts d’ambitions vénales et sous l’égide de l’ancienne puissance coloniale, n’est qu’un suicide national par chapitres annoncé. Annonciateur d’une nouvelle mise sous tutelle et même d’une vassalisation par ses voisins immédiats. Le remède proposé sera pire que la maladie. Rappelons le néfaste rôle de Blaise Compaoré dans la sous-région pour déstabiliser des pays entiers comme la Sierra Léone, le Libéria et tout récemment la Côte d’Ivoire où il imposa au pouvoir son protégé et compatriote Alassane Ouattara. Rappelons qu’existe aussi à présent l’ambition de Ouattara d’avoir un rôle régional, et il est pressé à ses 70 ans, alors même qu’il n’est pas maître du pays qu’il a conquis en 2011 grâce à la France. En Côte d’Ivoire aujourd’hui l’Etat n’existe guère et l’arbitraire, les exactions et les crimes de sang et massacres pour motifs politiques et ethniques sont commis toujours en toute impunité. ADO garde toujours le pouvoir grâce à l’armée française, toujours très présente sur le sol ivoirien.
    Le Mali risque ainsi d’échanger la rébellion du nord par une vassalisation au profit du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, devenant le hinterland asservi de ces deux pays. Devenant concomitamment un territoire néocolonial chronique, avec des régimes fantoches, encore plus fantoches, à Bamako, aliénés plus que jamais à la France. Où celle-ci sera (l’est déjà) concurrencée par les USA et la Chine pour le contrôle des territoires et des matières premières. Contrôler le Mali c’est contrôler en partie le Sahel, mais aussi l’ouest africain et le Maghreb. L’Algérie, le grand voisin au nord du Mali, reste discrète ce qui ne signifie pas qu’elle n’agit pas ou fait agir des tiers.

    Justement à propos de la concurrence géopolitique pour le contrôle des pays et des matières premières en Afrique, la vitesse/précipitation de la France et de ses obligés ouest africains concernant la crise au Mali crée des réticences internationales et les rivalités inter impérialistes apparaissent au grand jour. Le mercredi 26 septembre à l’ONU, lors de la réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l’Assemblée générale, Mme. H. Clinton fait une étonnante déclaration. (14) Elle dit que le Mali est une “poudrière” et que seul “un gouvernement démocratiquement élu aurait la légitimité de négocier un accord politique au nord du Mali, de mettre fin à la rébellion et de restaurer l’Etat de droit”. Ah les postures ! L’art de l’hypocrisie n’a pas des limites. On l’aurait dit porte-parole légitimiste des pays non-alignés par exemple. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Ceci dit, les Maliens se font voler des analyses et des alternatives pouvant être pertinentes et les concernant.
    Le principe de non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat souverain, ainsi que les principes de sauvegarde de la souveraineté, de la paix et la recherche impérative des solutions pacifiques aux conflits entre Etats, sont ouvertement piétinés. Par la France, mais pas seulement. Par ses pions tels le Burkina Faso de B. Compaoré, la Côte d’Ivoire d’A. Ouattara et la CEDEAO. Prenant l’exécrable exemple des Etats-Unis et de ses alliés de l’OTAN, qui s’amusent à parler au nom de toute la planète en portant la casquette « communauté internationale » (autoproclamée).

    Quelques exemples dramatiques et encore sans solution définitive, étant des plaies ouvertes, sont là pour nous le rappeler. Haïti depuis 2004 est encore sous tutelle de l’ONU avec la MINUSTHA. La RDC, ayant les deux dernières décennies la série de conflits internes les plus meurtriers en Afrique, avec plus de quatre millions de victimes et des pans entiers de son territoire national occupés et pillés par des rébellions soit autochtones soit venues et/ou soutenues par les pays voisins de son nord-est, sous les bavures et le regard impuissant ou rendu volontairement impuissant de la mission de l’ONU, la MONUC/MONUSCO avec actuellement dix-sept mille casques bleus y déployés. La Côte d’Ivoire et la Libye, victimes toutes les deux en 2011 de guerres ouvertes visant le changement forcé de régimes sous le leadership de la France, de N. Sarkozy. La Syrie aujourd’hui où l’Occident, la France en tête encore, arme, finance et justifie une rébellion sanglante contre un Etat indépendant visant à mettre à bas son régime, militarisant jusqu’à la folie meurtrière les affrontements d’une complexe dialectique politique. La « démocratie » à coup des bombes et des rebellions ? L’Irak, l’Afghanistan, la Libye. etc. sont des cas « exemplaires ».
    Le Mali s’inscrit à présent dans ce schéma déjà bien rodé d’ouvertes ingérences politiques et militaires de l’ancienne puissance coloniale et de l’Occident et d’abandon « volontaire » de souveraineté. Le Mali est la nouvelle victime désignée et titularisée des ingérences néocoloniales de la France et de ses propres voisins avides, ivoiriens et burkinabés, pions de la FrançAfrique.
    Au Mali l’alibi français avancé pour justifier l’ingérence politique et militaire actuelle, directe et par pions interposés, est l’urgence (15) de chasser des rebelles sanguinaires, islamistes, tout en empêchant l’armée malienne par exemple de le faire elle-même et en méprisant le peuple malien, privé de décider et d’assumer ses droits -et ses devoirs- souverains. La défense de la souveraineté populaire malienne d’abord, ainsi que la souveraineté de l’Etat autant que l’intégrité territoriale, n’est pas, ne devrait pas, être négociable.

    Source : Mondialisation.ca

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