Nouvelles postures du régime pour dissiper ou endiguer la crise : IBKfait recours à l’alternative déjà proposée par Tiébilé

3
Iyad et Amadou Kouffa (G-D)

Le régime a enfin ouvert les yeux. Disons-le ainsi pour raccourcir  les commentaires. Depuis le début de la signature de l’accord, il avait catégoriquement refusé de négocier avec les groupes armés non signataires du document. Du coup, inscrit sur la liste noire des Etats Unis et la France, l’Etat malien s’était aussi engagé à combattre  les groupes dits ‘’ennemis de la paix’’. Des années après, il est au bout de ses efforts sans le moindre résultat reluisant. Conscient du défi à relever dans quelques mois avec l’organisation de l’élection présidentielle, il semble dans la dynamique d’explorer toutes les alternatives pouvant lui faciliter la tâche ; dialoguer avec Iyad et Kouffa n’est pas, à y regarder de près, à exclure.

‘’Le second nom de Dieu, c’est le temps’’ ou ‘’Laissons le temps au temps’’, le Président du PARENA, Tiébilé Dramé peut aujourd’hui s’en réjouir. Autrefois hué par les tenants du pouvoir alors qu’il estimait plus qu’utile  de laisser grandement ouverte la porte du dialogue à tous les groupes armés qui interviennent dans le nord, l’actuel Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maïga, semble épouser la proposition au regard de l’enjeu colossale qui se dresse sur son chemin devant aboutir à l’organisation de l’élection présidentielle. Quand l’idée avait été émise par Tiébilé, l’autorité de l’Etat s’exerçait sur presque l’ensemble du territoire malien. C’était plus facile à l’époque car  les forces du mal étaient en position de faiblesse. L’entêtement du régime gâche tout. La tendance s’est renversée peu après et le pouvoir central fait face à d’énormes difficultés sur le terrain avec la fermeture des écoles dans le nord et le centre, l’absence de l’administration dans une bonne partie du territoire et une armée sous équipée qui malgré la volonté, a du mal à faire face à des ennemis lourdement armés.

Le dialogue s’impose

La guerre ayant démontré ses conséquences avec l’effondrement de l’Etat qui regarde impuissamment la montée exponentielle de l’instabilité, le premier ministre depuis Mopti s’est exprimé en ces termes : « le moment est arrivé pour les groupes armés de faire un choix ». Mais de quels groupes armés parle-t-il ?

Il est bon de souligner les deux tendances qui ont existé depuis la signature de l’accord : les groupes signataires et non signataires de l’accord. Le second, ce sont les mouvements à la solde du djihadiste Iyad  parmi lesquels deux groupes qui s’offrent l’identité peulh dans la région de Mopti. Kouffa est le plus connu à ce niveau.

Le discours est beau, mais n’a pas d’effet pour un observateur averti. Boubeye dans ces propositions espère certainement sur des groupes armés pour stabiliser le centre. Si les pro-gouvernements sont connus de tous : la CMFPR2 et Dana Amassagou, il n’est à épargner la probable ouverture d’un dialogue entre Boubeye, Iyad et Kouffa. L’Etat est dans la dynamique bien avant l’arrivée de Boubeye à travers le président du Haut Conseil Islamique qui a effectué plusieurs déplacements dans le nord et aurait échangé avec Iyad pour la cause.

Au-delà de l’aspect religieux, la branche politique semble finalement comprendre qu’elle doit finalement s’afficher. La communauté internationale l’accuse du climat délétère qui règne actuellement, alors il la revient de sauver son avenir en ne comptant sur l’apport de personne.

Si Tiébilé avait été écouté il y a quelques années, le Mali allait échapper à ce qu’il vit aujourd’hui et qui menace dangereusement son avenir. Mais fions nous à l’évidence défendue par cette célèbre citation : ‘’Mieux vaut tard que jamais’’.

Kèlètigui Danioko

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Il faut dialoguer avec tout le monde. l’agenda de la soit disant “communauté internationale” n’est le nôtre et ne nous arrange guère. Nous ne devons pas oublié que sans les Koufa et autre Iyad le Mali serait divisé en ce jour. Je me souviens encore des propos d’un Ministre français et pas le moindre lors du massacre barbare de Aguelhoc. Le Mali doit s’affirmer et parler avec tout le Monde. Après tout nous sommes un pays à majorité musulmane, nous ne pouvons pas évoluer en niant cette réalité. A bon entendeur salut!

  2. Il vaut mieux dialoguer avec tous les maliens sans exception que de continuer à s’entretuer . Les pressions et les dictats des occidentaux et des américains sont souvent destructeurs pour notre pays . Le président malien doit se soustraire de toute influence extérieure qui l’empêche de faire ce qui est bien pour le pays . Sans cela ce serait non seulement une faiblesse de sa part mais aussi une trahison contre le peuple malien , Une trahison qui serait à mettre au profit des étrangers . Quand on est élu président de la république le serment doit être respecté à la lettre . Aucune faiblesse ne sera toléré à fortiori une trahison .

Comments are closed.