Dans un communiqué dont nous avons pu nous procurer une copie, le Mouvement pour la sauvegarde des droits de l’homme (Msdh) a condamné l’attaque meurtrière perpétrée de nouveau contre le village d’Ogossagou, situé à quelques encablures du cercle de Bankass. Aussi, l’organisation de défenses des droits de l’homme estime-t-elle que nous avons dépassé le stade de consternations, de condamnations et d’émotions parce que l’Etat n’arrive plus à assurer la sécurité des Maliens et de leurs biens.
ux dires de son président, Boubacar N’Djim, le mouvement a appris avec émotion et consternation la nouvelle attaque meurtrière contre une communauté peulh sans défense qui peut même être qualifiée de génocide, la deuxième en moins d’un an contre ce même village par des hommes armés non identifiés. Une attaque qui a malheureusement coûté la vie, selon le communiqué du Gouvernement de la République du Mali, à 21 personnes. Il ajoutera que l’heure est très grave car nous avons dépassé le stade de consternations, de condamnations, et d’émotions. “Nous savons bel et bien que l’État n’arrive plus à assurer sa mission régalienne, celle d’assurer la sécurité de tous les Maliens et de leurs biens, et de nombreuses organisations continuent de se poser des questions sur l’importance des forces étrangères sur notre territoire”, précise le communiqué.
A en croire le président du Msdh, l’enquête sur le massacre du 23 Mars 2019 dans le même village d’Ogossagou n’a porté aucun fruit. Car, à ce stade, aucune mise en cause, aucune responsabilité, aucune interpellation ou encore aucune poursuite judiciaire. “Est-ce une question de moyens ou d’un déficit de collaboration avec le Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme à atteindre des résultats tangibles afin d’identifier les responsables de ces atrocités sans précédent ?”, s’interroge l’organisation.
À cet effet, le Msdh condamne cette énième attaque avec la rigueur et exhorte le gouvernement du Mali à prendre des mesures immédiates et efficientes pour la manifestation de la vérité. Aussi, le mouvement demande au Gouvernement malien de donner des suites aux différentes enquêtes en cours et de diligenter une enquête permettant de poursuivre les auteurs de ces crimes imprescriptibles afin de rendre justice à ces populations meurtries.
“Respecter et promouvoir les droits de l’homme ne relève pas du choix politique, mais d’une obligation juridique et morale. Ce sont des engagements à vocation universelle, des principes de droits garantis par des déclarations solennelles”, a conclu le communiqué.
Boubacar PAÏTAO