Le village d’Ogossagou (région de Mopti) a été a de nouveau le théâtre d’une attaque sanglante, le vendredi 14 février dernier, par des hommes armés non identifiés. Un bilan provisoire fait état de plus 30 morts, des disparus parmi les populations civiles, des cases et des céréales incendiées.
L’attaque menée par une trentaine d’hommes armés, dans la nuit de jeudi à vendredi, a été favorisée par le retrait, quelques heures auparavant, de l’armée, a expliqué le chef du village. La commune a été partiellement incendiée, selon Aly Ousmane Barry. Les stocks alimentaires ont été détruits et du bétail emporté, d’après des témoignages.
Pour rappel : le 23 mars 2019, l’attaque par des hommes armés de ce village peulh d’Ogossagou, avait fait au moins 160 morts civils. La plupart des victimes serait des cantonnés pour le DDR dirigés par Sékou Boly. Parmi les victimes figure également le marabout Baba Sékou Issa et toute sa famille. Outre les 50 morts enregistrés, le bilan fait état de 40 blessés et de nombreuses habitations incendiées.
La zone proche de la frontière avec le Burkina Faso est prise dans une spirale de violences. En effet, les affrontements se sont multipliés entre les Peulhs, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l’agriculture. Ces dernières ont créé des groupes d’autodéfense en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels dozos.
Quelque 500 civils ont été tués et des centaines d’autres blessés dans le centre du Mali en 2019, « l’année la plus mortelle pour les civils depuis le début de la crise politique et militaire dans ce pays en 2012 », selon l’ONG Human Rights Watch.
MS