Le Rapport 2011 d’Amnesty International, faut-il le souligner, dénonce la violation des droits humains dans plusieurs pays du monde parmi lesquels notre pays ne demeure pas en marge. Ledit rapport fait le bilan des exactions commises par l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au cours de ces dernières années. Il met également l’accent sur la peine de mort et le projet de loi relatif au Code des personnes et de la famille. Points précis
En effet, selon le rapport d’Amnesty International, au cours de l’année 2011, Aqmi a intensifié ses actions dans certains pays subsahariens, notamment au Mali.
En septembre, la Mauritanie a présenté ses excuses au Mali pour la mort de deux civils maliens tués par l’armée de l’air mauritanienne lors du bombardement d’une base d’Aqmi.
En octobre, le Président Amadou Toumani Touré a demandé aux pays sahariens de renforcer leur coopération dans la lutte contre Aqmi.
Sept otages capturés par cette nébuleuse islamiste en Mauritanie et au Niger, et détenus au Mali, ont été relâchés en 2010.
Aqmi, abonné au chantage, avait menacé de tuer Pierre Camatte, un otage français enlevé en novembre 2009, si quatre membres d’Al Qaïda incarcérés au Mali n’étaient pas remis en liberté.
En février, à peu près en même temps que Pierre Camatte était relâché par Aqmi, les autorités maliennes ont libéré ces quatre prisonniers en déclarant qu’ils avaient purgé leurs peines.
Michel Germaneau, un Français qui travaillait pour une organisation humanitaire et qui avait été capturé dans le nord du Niger en avril puis amené dans le nord du Mali, a été exécuté par Aqmi en juillet. Quelques jours auparavant, l’armée mauritanienne avait tenté sans succès de le libérer avec l’aide de la France.
En août, deux Maliens ont été enlevés par Aqmi à Kidal. L’un d’entre eux, membre des forces de sécurité, a été relâché quelques jours plus tard.
Sidi Mohamed Ag Chérif, un guide connu sous le nom de Merzuk qui travaillait pour les douanes, a été tué deux jours après son enlèvement.
En septembre, sept personnes de nationalité française, togolaise et malgache employées par AREVA et Satom, deux entreprises françaises, ont été enlevées à Arlit, dans le nord du Niger, et maintenues en captivité par Aqmi dans le nord du Mali. L’organisation a demandé, en échange de leur libération, une importante rançon et l’abrogation de la loi française interdisant le port intégral du voile islamique.
Le projet de loi relatif au code des personnes et de la famille, qui visait à accorder aux femmes l’égalité des droits et qui avait suscité la polémique en 2009, a été réexaminé par des sous-comités de l’Assemblée nationale. Aucun vote n’avait eu lieu à la fin de l’année.
Par rapport à la peine de mort, le rapport indique qu’aucune avancée n’a été enregistrée en vue de l’abolition de la peine de mort. Un avant- projet de loi dans ce sens avait été proposé par le gouvernement en 2007, mais son examen a été de nouveau ajourné par l’Assemblée nationale.
Amnesty International note que treize personnes ont été condamnées à mort au cours de l’année, mais aucune exécution n’a été signalée.
En mai, deux frères, Siaka et Kassoum Diallo, ont été condamnés à la peine capitale pour meurtre par la cour d’assises siégeant à Bamako.
Rappelons qu’au Mali la peine de mort est abolie en pratique depuis plus de 20 ans.
Moussa Touré