Nord-Mali : la ville de Gao abandonnée s’accommode des islamistes

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Capture vidéo d’islamistes en patrouille dans Gao, au nord-est du Mali, le 27 juin 2012 © AFP

La ville de nord du Mali est contrôlée depuis la fin du mois de juin par des islamistes radicaux qui font en sorte d’être tolérés par la population.

Résignés, les habitants de Gao, ville du nord du Mali contrôlée par des islamistes radicaux, se sentent abandonnés et doivent s’accommoder – faute de mieux – de la présence de ces hommes qui, pour être tolérés, font régner l’ordre et accomplissent des travaux d’intérêt général. En ville, des véhicules surmontés du drapeau noir des jihadistes foncent sur l’un des rares axes goudronnés. Les membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) sont chez eux à Gao. Le 27 juin, après de violents combats avec la rébellion touareg, ils en ont pris le contrôle total. Hormis les banques et quelques bâtiments détruits lors de la prise de la ville, fin mars, et les séquelles des combats de juin à proximité du palais du gouverneur, Gao présente un visage presque normal, sauf qu’on n’y trouve plus un seul bar ou hôtel, tous fermés par les islamistes.

Visage poupin, Abdoul Hakim, un Sahraoui, est “l’émir” du Mujao à Gao, qui, avec Tombouctou et Kidal, est l’une des principales villes du nord du Mali occupé par deux groupes armés islamistes alliés d’al-Qaida au Maghreb islamiste (Aqmi) : le Mujao et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam). Abdoul Hakim reçoit les journalistes de l’AFPau siège de “la police islamique” de Gao : “Nous sommes ici en terre musulmane, nous ne sommes pas là pour faire du mal aux populations”, dit-il dans un français approximatif, mais compréhensible.

Les quelque 35 000 habitants restés à Gao – contre 70 000 avant l’offensive lancée en janvier par les islamistes et les rebelles touaregs du Mouvement national de libération (MNLA), évincé de la région depuis – ont appris à composer avec le Mujao, considéré par beaucoup comme moins brutal que le MNLA. “Nous sommes ici auquartier 4 de Gao. Regardez, ce caniveau, depuis sa création il y a 15 ans, c’est la première fois qu’il est curé, et ce sont les moudjahidin qui en ont pris l’initiative”, affirme Ibrahima Touré, du collectif des jeunes de Gao. Pas de barrages ni de contrôles intempestifs à Gao. “Il faut laisser libres les gens”, affirme Abdoul Hakim. En revanche, dès qu’un vol, une bagarre ou une agression sont signalés dans un quartier de la ville, la police islamique, dirigée par Alioune, originaire de Gao, intervient.

“Bamako ne fait rien pour nous”

La charia (loi islamique) n’y est pas encore appliquée dans toute sa rigueur comme à Tombouctou, contrôlée par Ansar Dine et où des couples illégitimes et des buveurs d’alcool ont été fouettés, des mausolées de saints musulmans détruits. En mai, une manifestation de jeunes de Gao, furieux de l’interdiction qui leur avait été faite par les islamistes de jouer au football ou de regarder la télévision, avait été sévèrement réprimée, faisant au moins cinq blessés, dont un par balle.

“Le Mujao a tiré les leçons de la dernière révolte des populations, voilà pourquoi il est devenu plus compréhensif”, affirme un enseignant. Un de ses collègues note cependant que c’est uniquement “parce que le gouvernement malien de Bamako ne fait rien pour nous” que “le Mujao est accepté”. Mais s’il devait y avoir un vote pour désigner le maire de la ville, “je ne crois pas que les habitants de Gao choisiraient un islamiste”.

Le ressentiment est fort à l’égard de l’abandon du Nord par les autorités de transition au pouvoir à Bamako depuis le retrait de militaires qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, précipitant la chute de cette vaste région – plus de la moitié du territoire malien – aux mains des islamistes. Ibrahim Touré, du collectif des jeunes, s’interroge : “Que fait le gouvernement malien? Sommes-nous toujours Maliens? Il y a à Bamako un débat de chiffonniers, alors que, nous, nous souffrons ici.” “Nos militaires ont fui Gao. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui fuit ses responsabilités en nous oubliant totalement et ce sont les islamistes qui nous ont enlevés des mains du MNLA qui a commis des exactions ici”, affirme un autre jeune, Issa Traoré. Pour eux, une intervention militaire, envisagée à Bamako pour reconquérir le Nord avec l’aide de soldats ouest-africains, “ne résoudra pas le problème”.

Le Point.fr – Publié le 18/07/2012 à 14:31

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11 COMMENTAIRES

  1. Quand le capitaine Sanogo se fait construire un palais présidentiel dans son QG de Kati d’où, il sort l’argent en cette période de vache maigre? Certainement des casses de la douane, du Trésor et des rackets de citoyens.Les Maliens doivent tirer eux-mêmes la leçon du pseudo homme providentiel qui, dénonçait les turpitudes et la corruption du pouvoir qu’il a renversé. Ils sont tous les mêmes, aussi pourri que les égouts.Comment un tel homme, qui fait le contraire de sa parole peut-il avoir le soutien d’une certaine classe politique malienne? Certainement qu’elle voit dans le même sens que lui. La situation du Nord me rappel un vieux réflexe régionalisme. Le Sud n’a jamais considéré le Nord, comme une partie du Mali.Le pouvoir central à toujours pris le Nord comme un endroit stratégique, voire, d’un pénitencier à ciel ouvert.

  2. Si tu perds une bataille, il ne faut pas se precipiter pour la vengeance. Une autre defaite par prépitation serait encore plus humiliante. Donc patience, le nord sera liberé. ceux qui veulent que l’armée attaque tout de suite, pourquoi eux memes ne donnent pas l’exemple en se portant volontaire pour aller se battre?

  3. Contre qui l’armee va-t-elle se battre maintenant? Voila le resultat de la peur,de la lenteur, de la manipulation de l’insoucience et de l’inconscience. On a laisse nos freres et soeurs dans la mains des caffards, margouillats salamandres et rats de la terre. Qu’avaient-ils a faire? S’exiler ou subir la loi des occupants. Ceux qui avaient les moyens sont partis et ceux qui n’en ont pas sont restes. Et pour ne pas mourrir , ils n’avaient qu’une seule alternative. Se ranger. Que peuvent nos militaires, grands fuyards devant l’eternel? Ben Fuir comme toujours. Le chef de fuyard ayant eu ” le prix du sang” et ne pouvant meme pas pointe son nez dehors sans escorte digne de feu Sani Abasha, ne peut pas aller au Nord et ne veut pas laisser vivre les gens au Sud. Qu’est ce qu’on va faire?

  4. bientot les bamakois vont eux aussi s’accomoder des islamistes :mrgreen: :mrgreen: les bars chinois vont construire des issues de secours pour que les clients echappent aux barbus qui viendront faire des controles 😆 😆 😆 😆

  5. DANS LE MONDE ENTIER, DANS TOUS LES JOURNAUX DU CONTINENT, ON DIT QUE LE NORD A ETE ABANDONNER A LEUR TRISTE SORT ET SONT OBLIGES DE S’ACCOMODER AUX TERRORISTES….. UNE HONTE DE PLUS POUR LE MALIBA MERCI SANOGO,MERCI POLITICIENS MALIENS PREOCCUPER DE SE REMPLIR LES POCHES BRAVOOOO

  6. QUE DIEU VOUS EN GARDE MES FRERES DU NORD. AU SUD NE PORTE QUOI TANTOT LE GOUVERNEMENT, LES POLITIQUES ET LES MILITAIRES AGRESSEURS ET JE NE SAIS QUOI.

  7. Les populations du nord doivent porter plainte contre l Etat malien pour abandon et non assistance a populations en danger.C est frustrant et humiliant de voir que nos responsables sont surtout preoccupes par l

    eur confort personnel et pour ca ils ne s interdisent rien et meme faire passer des aneries pour la verite

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