Deux militaires maliens ont été tués et huit blessés dimanche dans l’attaque d’une position de l’armée par « des terroristes » à Almoustarat, dans le nord-est du Mali, ont indiqué à l’AFP des sources militaires maliennes.
Des hommes « ont attaqué ce dimanche une de nos positions à Almoustarat avec un véhicule piégé », et cet assaut a été « suivi d’une autre attaque avec des armes. L’armée a riposté », a déclaré une source militaire jointe dans le Nord.
« Nous avons un bilan provisoire de deux morts et huit blessés » et « il y a eu des victimes dans les rangs des terroristes », a-t-elle ajouté sans donner davantage de précisions.
Le bilan de l’attaque a été confirmé par une deuxième source militaire, selon laquelle « les huit blessés ont été évacués vers l’hôpital de Gao ».
Un renfort a quitté dimanche après-midi Gao pour Almoustarat, a indiqué une autre source militaire.
Selon une source de sécurité malienne, l’attaque a été « menée par les terroristes » qui veulent pousser l’armée à « quitter la localité stratégique d’Almoustarat ». Almoustarat est située à environ 160 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région.
« C’est un axe important qui mène notamment au nord-est du Mali, et les islamistes et les trafiquants de drogue n’ont aucun intérêt de voir l’armée malienne sur place », a-t-elle expliqué.
Plusieurs groupes jihadistes, mais également des trafiquants de drogues et des contrebandiers, écument le nord du Mali.
Cet assaut survient cinq jours après une autre attaque, le 2 mai, dans la région de Ségou (centre), qui a fait neuf morts et cinq blessés parmi des soldats maliens tombés dans une embuscade entre les localités de Dogofri et Nampala, d’après le gouvernement malien.
Le 3 mai dernier, un camp de l’ONU à Tombouctou (nord-ouest) a été visé par des tirs d’obus, qui ont fait un mort et neuf blessés parmi les Casques bleus, selon la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Cette attaque a été revendiquée par une alliance jihadiste récemment crée, le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ».
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur d’une rébellion touareg qu’ils avaient fini par évincer.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés à la suite du déclenchement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Cependant, des zones entières échappent au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques se sont étendues depuis 2015 vers le Centre, puis le Sud.