La situation sécuritaire reste tendue dans le cercle de Koro et tout au long de la frontière Mali-Niger. Depuis trois mois les attaques et assassinats font légion dans ces deux zones moins contrôlées par les forces nationales, mais très fréquentées par des groupes terroristes. Près d’une vingtaine de civils ont été tués samedi dernier à Talataye dans le cercle d’Ansongo.
Cette dégradation de la situation sécuritaire se caractérise par la multiplication des attaques. La plus récente est celle perpétrée ce samedi 26 mai 2018 dans le cercle d’Ansongo où des assaillants venus du Nord ont attaqué le village de Talataye. Selon des sources sécuritaires, sept civils ont été froidement tués.
Un communiqué du Mouvement pour le salut de l’Azawad, MSA, indique que « toutes ces victimes étaient des jeûneurs qui se reposaient sous des arbres ». Des responsables de ce mouvement d’auto-défense affirment également que les présumés terroristes ont aussi attaqué le même jour un poste temporaire du MSA à Afoharass. Selon eux, huit assaillants ont été neutralisés au cours des affrontements. Le MSA déplore la mort de quatre de ses combattants et deux blessés.
Au même moment, les affrontements s’intensifient aussi à Koro dans le Centre du pays. Selon des sources locales, des maisons à usage d’habitation ont été « incendiées » dans le village Dogon de Kara.
Des greniers et des biens des villageois ont été « brûlés » et le « bétail emporté » par des hommes armés se réclamant du nouveau mouvement peulh, créé la semaine dernière. Mais ses responsables ne confirment pas cette information. Le cercle de Koro est confronté depuis plusieurs mois à des tensions inter communautaires qui ont fait plus d’une centaine de morts et des nombreux déplacés.
Cette recrudescence d’insécurité intervient au moment où l’opérationnalisation du MOC se concrétise à Gao, Tombouctou et Kidal.
Selon certains observateurs, l’Etat doit revoir sa copie s’il veut efficacement lutter contre le fléau. Pr Aly Tounkara, sociologue et spécialiste des questions sécuritaires à l’Université du Mali estime que la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée dans la différence ou dans le tri sur volet des coupables sans associer.
Avec ST