Nord du Mali : Maintenant, la guerre

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Entre le déclenchement de l’opération Serval (11 janvier) et la célérité avec laquelle l’ensemble des régions du nord ont été (ré) conquise (le 29 janvier les soldats français avaient pris possession de l’aéroport de Kidal), l’analyse laissait penser que la guerre de libération du Mali était finie avant même d’avoir réellement débuté. Erreur. Dissimilés au sein des populations à Gao et Kidal pour certains et retranchés dans les montagnes des Ifoghas, entre Kidal et Tessalit pour d’autres, les islamistes ont engagé la surmultipliée ces dernières semaines. Ils bravent l’armée malienne, les forces françaises et celles de la Misma à travers attentats suicide et combats à l’arme lourde. Et leur corollaire de morts et de blessés. C’est maintenant, la GUERRE.

 

Soldat français à Gao, le 2 mars 2013. REUTERS
Soldat français à Gao, le 2 mars 2013.
REUTERS

Le 10 janvier 2013, la situation sécuritaire se dégrade au Mali. Les terroristes islamistes prennent la ville de Konna et se dirigent vers Mopti, dernier verrou solide avant la capitale, Bamako. Sur sollicitation de son homologue malien, Dioncounda Traoré, François Hollande engage l’armée française dans une guerre dénommée l’opération Serval.

Dès la nuit du 11 au 12 janvier, des frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères Gazelles détruisent une demi-douzaine de véhicules ainsi qu’un centre de commandement, stoppant une colonne islamiste qui se dirigeait vers Mopti. C’est le début de la libération du Mali. Coup sur coup, l’armée malienne, appuyées par les forces françaises, reprend les villes de Konna (17 janvier), Diabali et Douentza (21 janvier), Gao (26 janvier), Tombouctou (28 janvier), Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt (29 janvier).

En 19 (petits) jours, l’opération Serval venait de mettre fin à neuf mois d’occupation du territoire malien. A telle enseigne que des observateurs commençaient à voir du gâchis dans le déploiement de la Misma et même son inutilité. Le président français, François Hollande fait partie de ceux qui ont tiré des conclusions hâtives. Tout d’abord en effectuant une visite éclair de bain de foule dès le 2 février à Tombouctou (via Mopti-Sévaré) et à Bamako. Ensuite, en annonçant le retrait, courant mars, des forces françaises « qui n’iront pas dans les montagnes » ; une mission qui devrait revenir aux forces de la Misma.

Mais, c’était compter sans la doctrine des terroristes islamistes qui n’ont jamais abandonné leur sinistre projet d’islamiser le Mali, à tout prix. Stratégie adoptée : les attentats kamikazes, les combats à l’arme lourde, et le self-défense depuis leur retraite dans les montagnes des Ifoghas.

Ce mois de février (donc aussitôt après la chute de Kidal) a été fondamentalement mouvementé en attentats et violents combats à Gao, Kidal et Tessalit. Les islamistes sont dans leur exercice favori. Et le Mujao assure que la bataille ne fait que commencer  « pour reconquérir le Nord-Mali ».

Gao, la poudrière

La ville de Gao est particulièrement sous tension avec des affrontements entre les soldats maliens et des djihadistes. Ainsi, dans la nuit du 20 au 21 février,

de violents combats ont opposé l’armée malienne à des djihadistes retranchés dans la mairie et le gouvernorat de Gao. Les échanges de tirs se sont poursuivis jusqu’au 22 février à la mi journée le lendemain. Selon des sources, les djihadistes auraient franchi nuitamment le fleuve Niger par pirogues avant de s’infiltrer dans les locaux de la mairie et du gouvernorat, d’où ils ont commencé à tirer entraînant la riposte des forces nigériennes et maliennes stationnées dans la ville. De «nombreux» corps de djihadistes portant des ceintures d’explosifs et tenant à la main des grenades dégoupillées ont été découverts dans des bâtiments officiels alentours, selon des militaires maliens.

À 50 mètres du poste de commandement, la mairie et le palais de justice témoignent de la violence des affrontements de la veille. Le tribunal a été éventré par les roquettes maliennes. Les bâtiments de la mairie ont été détruits par un missile tiré par des hélicoptères français arrivés en renfort.

Entre 15 et 20 islamistes ont été tués, 2 soldats français, légèrement blessés, et 4 soldats maliens auraient été blessés au cours de ces violents combats.

Le même vendredi 22  février, à l’aube, deux véhicules kamikazes ont explosé, visant des civils et des rebelles touareg du Mnla, à Tessalit.

Toujours vendredi dernier, des combats entre soldats tchadiens et djihadistes ont fait 116 morts, selon l’état-major tchadien: 23 parmi les militaires tchadiens, et 93 dans le camp des islamistes armés. Il s’agit des pertes connues les plus lourdes subies par les forces soutenant le Mali.

La veille, le camp militaire français à Kidal a été visé par une attaque d’un kamikaze à bord d’un véhicule qui a explosé près du site. Le conducteur a été tué sur le coup.

Le mardi 26 février, un kamikaze à bord d’un véhicule de type 4×4 piégé s’est fait exploser au niveau du poste de contrôle du Mnla situé à la sortie de Kidal menant vers Ménaka. L’attentat a fait sept morts, dont le kamikaze.

Ainsi défile le nouveau mode opératoire des djihadistes qu’il va falloir maîtriser afin de prétendre abréger cette guerre qui ne fait que commencer.

Sékou Tamboura

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Je vois pas que la guerre etait la bonne solution .maintenant le mali surtout le nord cera plus jamais trankill .pour moi encor que une gaspilage dargent .qui va paie sa apres.? Ont di que les islamist sont dangereu ..a ma conaisance ce qui ce passe en siri et au congo depuis aujourdhui tant de person ki meutre ou et les police du monde il ne voit pas ou ..il pense ou bouge que pour leur interer.jespere que la paix sois vite au rende vous .a ce qui pense que cette sera facile .. Mes excuse si jai ofense quel qun bmxx

  2. Monsieur Sékou Tamboura! on a l’impression que c’est vous qui voulez que cette guerre s’éternise comme le souhaite les terroristes. Vous ressemblez fort à un porte parole des jihadistes qui espère que ça traîne en longueur. Eh bien! si votre guerre commence maintenant, la notre a commencé depuis longtemps et des acquis sont déjà biens visibles avec la libération des principales villes. Les populations ne sont plus martyrisées. Allez dire aux gens de Konna, Douentza, Tombouctou ou Gao que c’est maintenant que la guerre commence. vous verrez leurs réactions.
    Vous êtes porte parole des ces jihadistes qui prétendent plier et jamais rompre. Ne vous en faites pas, vous êtes à terre et il s’agit maintenant de vous achever bientôt. c’est vrai que vos amis (les terroriste)se battent actuellement avec l’énergie du désespoir. Nous risquons de finir avec l’élection présidentiel alors que vous et certains de vos amis sont encore entrain de préparer pour votre guerre que vous souhaitez éternelle.

    • @Ben77 , vous avez raison d’écrire que la guerre a commencé il y a longtemps , et même très longtemps . Aussi , il y a la guerre après la guerre . Nous devons déployer l’administration dans toutes les localités reconquises , l’armée nationale doit être partout et l’échéance fixée pour l’élection présidentielle en juillel 2013 n’est plus loin . Les politiciens à Bamako doivent comprendre que ce que nous avons en commun , de l’est à l’ouest et du sud au nord , est le Mali un et indivisible .

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