Nord du Mali : Les Dossak préparent la dissidence

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Un combattant des séparatistes du MNLA
Un combattant des séparatistes du MNLA

Après la dissidence de Ibrahim Mohamed Ag Assaleh qui vient de créer sa propre chapelle : la Coalition pour le peuple de l’Azaouad (Cpa), une nouvelle dissidence se dessine t-elle au sein du Mnla avec la colère au sein des combattants Dossak de la localité de Ndelimane?

 

 

Le 15 mars dernier, le Mouvement National de Libération de l’Azaouad (Mnla) enregistrait une perte importante dans ses rangs, avec l’entrée en dissidence d’un de ses cadres, Ibrahim Mohamed Ag Assaleh. Qui vient de créer la «Coalition pour le peuple de l’Azaouad» (Cpa). La naissance de ce nouveau mouvement (sorti des entrailles du Mnla), est porteur d’un signe : le grand malaise qui traverse le mouvement autonomiste touarèg. Les rapports entre Ibrahim Ag Assaleh et la direction du Mnla étaient, en effet, devenus très tumultueux depuis un certain temps, pour avoir montré qu’il ne partage plus la radicalisation de la direction du mouvement, au moment où les autorités de Bamako multiplient les signes d’ouverture au dialogue et à la négociation. Parmi les initiatives prises dans ce sens figure les récentes rencontres initiées par l’Etat, qui a rencontré, à Bamako, les groupes armés, pour une série de concertations visant à baliser le terrain pour l’ouverture des négociations proprement dites entre Bamako et les groupes armés du Nord.

 

 

D’autres initiatives s’inscrivant dans la même logique ont même eu lieu à l’extérieur. Mais à chaque fois, le Mnla qui a recourt à la surenchère comme méthode, boude la table des négociations ou quitte les débats sur fond de plaintes et dénonciations stériles. La vérité,  c’est que nous sommes face à une organisation terroriste (Mnla) dirigée par des gens qui ont décidé à prendre tout un pays en otage pour des intérêts à la fois individuels et égoïstes. Ce qui explique ces multiples voltes faces de ses responsables devenus aujourd’hui les principaux obstacles à la paix.

 

 

Voguant désormais sur la seule recherche de leurs intérêts, l’on comprend que ces individus ne peuvent pas cheminer avec ceux qui, au moins, sont favorables à ce qu’on saisisse les chances qui s’offrent aujourd’hui à la paix, avec les bonnes perspectives existant pour le démarrage du processus du cantonnement. Un cantonnement qui va permettre de déclencher tout le reste : désarmement, démobilisation et insertion des combattants.

 

 

Du coté des autorités de Bamako, à part quelques petits détails à régler, l’on ne voit aucun inconvénient à ce que ce cantonnement se fasse. Cela, peut dessiner une sortie (définitive) à la crise dont le principal instigateur s’appelle : le Mnla.

 

 

Logés dans des hôtels huppés (de 4 voir 5 étoiles) et amassant suffisamment d’argent récolté ci et là, sur les partenaires, les dirigeants du Mnla (de toute évidence) ne souhaitent pas tout de suite une issue à la crise, qui est devenue pour eux, un moyen de se la couler douce sur le dos du «peuple de l’Azaouad» qu’ils sont sensé défendre. Un peuple qui n’est jamais consulté et dont ils n’ont aucun respect pour l’opinion et/ou les choix…

 

Vers une autre dissidence ?                          

Depuis un certain temps, Ibrahim Ag Assaleh, un repenti, était devenue une personne indésirable au sein du Mnla. Son tort : le fait d’avoir osé demander aux autres de saisir les chances (offres) de dialogue que propose Bamako, et travailler au développement des villes du Nord dans un Mali uni et stable. Il ne pouvait, dès lors, que prendre ses distances avec un groupe aux motivations inavouées et qui tirent leurs profits en repoussant le plus possible l’issue à la crise. Mais, Ag Assaleh est-il le seul qui ait vu la nécessité de prendre ses distances avec cette bande d’opportunités à la tête du Mnla ? Certainement non.

 

 

D’autres sources font état de l’existence d’un profond malaise du coté d’une frange importante du Mnla. Il s’agit notamment des combattants Dossak de Ndélimane, une localité relevant du cercle d’Ansongo. Selon nos informations, dans les rangs du Mnla, l’on enregistre plusieurs centaines de combattants Dossak (dont un général) ayant pour la plupart servi dans les rangs de l’armée libyenne.

 

 

Retournés au bercail à la faveur de la dernière rébellion, la colère gronderait de jour en jour au sein de ces combattants Dossak lesquels, indique t-on, ne partagent pas certaines exigences de la direction du Mnla. Ils reprocheraient aux responsables du mouvement leur refus de saisir les opportunités qui existent  et dont la communauté Dossak voudrait profiter. La communauté serait ainsi intéressée par les prochaines intégrations au sein des forces armées et de sécurité. A part un seul officier dans le corps de la douane, la communauté Dossak, semble t-il, ne compte aucun haut gradé dans les forces armées et de sécurité. Contrairement à d’autres.

 

 

Il n’est donc pas surprenant que dans les jours à venir, ces combattants (Dossak) suivent la même voie que Ibrahim Ag Assaleh, en se démarquant d’un mouvement (Mnla) qui a perdu toute crédibilité et qui est aujourd’hui devenu l’instrument d’une minorité de gens qui ont longtemps remplacé les intérêts du «Peuple de l’Azaouad» par leurs profits personnels. Et, les récentes déclarations de la direction du Mnla, faisant état de l’unité dans les rangs, ne sont que de la poudre aux yeux et dont la finalité est juste de convaincre l’opinion de la bonne santé d’un mouvement moribond.

 

 

Oumar Diamoye

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Depuis la signature de l’accord de Ouaga, s’en était fini avec les malfrat qui ne semaient la terreur que pour leur propre intérêt.
    C’est leurs propres parents qui règleront leur compte maintenant puisqu’ils ont montré leur vrai visage.

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