Pendant qu’à Bamako la classe politique, la société civile et les forces armées et de sécurité poursuivent leur guéguerre pour savoir qui doit faire quoi, et que la Cédéao réalise ses errements et l’approximation de ses décisions, le Mali perd le nord, mais continue de tergiverser et de se spécialiser dans les déclarations inutiles.
Les autorités maliennes ont eu chaud, ce week-end, à l’annonce d’une union imminente entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et Ansar Eddine. La panique est venue d’un porte-parole des pouilleux indépendantistes réfugié en Europe lorsque celui-ci a déclaré unilatéralement un «accord de principe» entre les deux mouvements. Toujours selon le pouilleux porte-parole, «le mariage de raison» a été célébré après certaines concessions acceptées de part et d’autre. Notamment, l’acceptation par le Mnla de l’instauration de la loi islamique, la charia, dans un Etat limité aux frontières de l’Azawad (les trois régions du nord), accepté par Ansar Eddine. De fait, cet accord de principe a bel et bien eté conclu comme en témoignent les manifestations de joie et de liesse populaire (coup de feu et youyou) qui ont suivi, à Gao, la fin de trois semaines d’âpres négociations.
Cependant, cet accord de principe n’est pas du goût de tout le monde. Pas seulement des autorités maliennes et de la communauté internationale qui n’ont pas manqué de désavouer et de condamner «un Etat islamique de l’Azawad» mais également de différents acteurs clés.
En premier lieu, le Conseil mondial Amazigh qui a fustigé la rénonciation à la laïcité au profit d’un intégrisme islamique aventureux et dangereux pour la stabilité dans la bande sahélo saharienne. Le Conseil est l’un des plus grands soutiens du Mnla dont il assure le lobbying en Occident, auprès de certaines hautes personnalités politiques et puissances financières. S’il retire effectivement son soutien aux indépendantistes, ceux-ci ne pourraient plus compter que sur eux-mêmes, mais surtout sur leurs amis français et les autorités mauritaniennes. Or aucun de ces partenaires non plus ne voudrait de l’instauration d’un Etat islamique et de l’application de la charia dans un pays de la sous-région. Ce que ne va pas non plus accepter l’Algérie, véritable puissance de la zone, avec laquelle la France ne peut se permettre de se fâcher. En plus, avec le changement de régime dans l’Héxagone et l’arrivée du P.S au pouvoir, le discours de Paris a changé, et il est preque certain que son attitude changera également, notamment vis-à-vis de la Mauritanie que la France de Sarkozy a utilisée pour armer et financer le Mnla afin que les indépendantistes combattent les terroristes d’AQMI. Or, tout le monde s’est rendu à l’évidence : le Mnla ne fait pas le poids, il a trompé (escroqué) tout son monde pour avoir aide et assistance – surtout financière – dans une entreprise qu’il savait irréalisable. Un autre porte-parole a déclaré récemment que si l’Occident ne les avait pas lâchés, Ansar Eddine et Aqmi ne seraient pas les seuls maîtres à bord. En fait, le Mnla n’a jamais bien pesé dans l’équilibre sahélien. Malgré l’aide récoltée par ses lobbyistes et octroyée à travers la Mauritanie, les pouilleux n’ont jamais eu les moyens humains, matériels et financiers nécessaires pour contrer Aqmi.
En second lieu, le chef d’Ansar Eddine sur le dos duquel l’accord a été conclu. Absent de Gao lors du dernier round des discussions, Iyad Ag Ghali serait accouru en catimini pour essayer de vaincre les dernières réticences de certains cadres du Mnla qui, même s’ils hésitaient encore à sacrifier leur laïcité, n’étaient pas près de cheminer avec Al-Qaïda, le principal allié d’Ansar Eddine. Ces cadres savent bien qu’une fois qu’ils auraient signé un quelconque accord avec Aqmi, la grande bête noire de l’Occident tout entier, ils seraient combattus comme le sont leur nouvel allié à travers le monde. Les pouilleux ont donc besoin de l’Occident.
Contrairement à Ansar Eddine, dont les bras armés les plus sûrs sont Aqmi et le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique occidentale). Iyad Ag Ghali, pour imposer la charia dans le Sahel et se battre contre l’Occident, entend rechercher la reconnaissance et l’aide de ses frères musulmans, les salafistes, qui commencent à proliférer à travers le monde, notamment dans les pays affectés par le «printemps arabes » où ils commencent à prendre du poids. Même pour plaire donc au Mnla, Ansar Eddine ne peut se débarrasser d’Aqmi ou du Mujao. A supposer même qu’il le veuille, Iyad Ag Ghali et son mouvement risqueraient de perdre des plumes, beaucoup de plumes, dans un affrontement alors inévitable et sanglant avec les terroristes. Or ceux-ci sont suffisamment et lourdement armés. Ils le seraient davantage si l’information était avérée (les autorités maliennes démentent cette information confirmée à RFI par une source sécuritaire) que des cellules d’Aqmi ont découvert un importatnt dépôt secret d’armes et de matériels de guerre enfoui par l’armée malienne. Iyad Ag Ghali est donc condamné à rester avec ses amis terroristes, Moktar Bel Moktar et Abou Zéid, que ceux-ci enlèvent ou pas des otages européens, il a besoin d’eux pour maintenir la pression sur Bamako et continuer à jouir des prébendes qui lui tombent des riches émirats. Il a beaucoup plus besoin d’eux que des Pouilleux qui ne parviennent plus à faire illusion, se contentant de déclarations unilatérales et fanfaronnes.
Et en l’occurrence, c’est le Mnla, la mariée, qui parle le plus de son mariage.
Cheick Tandina
DJEDJOUGOU LABAN YE YONGON KOBLA YE!
ILS NE PEUVENT QUE S’ENTENDRE TEMPORAIREMENT…LES AGENDAS SONT TRES DIFFERENTS…LE MALI PEUT EN PROFITER SI ON ARRETE DE FANFARONNER A BAMAKO … ET UTILISE L’AIDE EXTERIEUR DE FACON INTELLIGENTE…
Moussa Ag, qui est certain que les fanfarons qui occupent le nord ne pourra jamais s’entendre a merveille
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