Nord du Mali : Des vérités sur les négociations

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Le president  Ibrahim Boubacar Keïta
Bamako, le 17 septembre 2013 au palais de Koulouba. Le president de la republique du Mali,SEM Ibrahim Boubacar Keita avec les representants des differents groupes armes

C’est à croire que les tractations (secrètes ?) en cours entre le gouvernement et les groupes armés du nord sont tendues, et même électriques par moment. Mais le mystère qui entoure la question en rajoute davantage aux interrogations des citoyens, surtout que des membres du Comité de suivi des accords de Ouaga multiplient les gestes qui trahissent le silence des négociateurs. Le peuple a pourtant le droit de savoir ce qu’on veut décider en son nom, car c’est pour l’intérêt général que l’on négocie.

 

 

Mardi dernier, Bert Koenders a encore parlé du Mali, du soutien de la communauté internationale à ce pays qui a plus que jamais peur d’être découpé. Mais, sur l’opportunité de cette énième déclaration d’amour, le Représentant spécial des Nations Unies ne s’était pas donné de peine pour essayer de convaincre les Maliens.

Il n’y a pas de doute que les discussions de paix en cours entre les groupes armés et les autorités maliennes achoppent sur des questions sensibles. Les Nations Unies qui supervisent ces pourparlers ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes que IBK, qui a juré de ne jamais céder le moindre centimètre du territoire national aux autonomistes.

 

 

 

D’ailleurs,  à force de rappeler que tout est négociable sauf l’indépendance et l’autonomie, les autorités maliennes ont réussi à faire dire aux Nations Unies que l’intégrité du territoire malien est un principe non négociable. Koenders et d’autres fonctionnaires au service de l’Onu ont dû porter officiellement ce principe à la connaissance des groupes armés.

 

 

Mais certains, au sein des groupes armés, font la sourde oreille en exigeant de Bamako un statut pour les régions nord. Cette requête de statut est antérieure à l’accord préliminaire de Ouaga que le gouvernement de transition a signé le 18 juin 2013 dans une sorte de précipitation, vu qu’il était sommé d’organiser des élections dans un bref délai.

Dioncounda aurait peut-être aimé tenir les reines du pouvoir bien plus longtemps, mais il devait sa place à la communauté internationale qui voulait un président issu des urnes. Le Mali n’ayant pas les moyens financiers d’élire son président, la transition avait peur que la communauté internationale ne serre les cordons de la bourse.

 

 

Exigence d’autonomie

Le fameux accord de Ouaga vit ainsi le jour,  avec son mérite d’avoir ouvert la voie à l’élection, au suffrage universel, d’un nouveau président et des députés. Cet accord ne donnait aucun faux espoir aux indépendantistes, même s’il prévoit des discussions sur l’avenir administratif des régions du nord du pays après la tenue des élections.

 

 

Si les discussions en cours ont trait à cette disposition de l’accord de Ouaga, donc sur l’avenir des régions du nord, les Maliens sont loin d’en être informés. Pire, les autres sensibilités ou forces des régions du nord ne sont pas associées apparemment : les élus locaux, les chefs de tribu et d’autres forces de la société civile.

 

 

 

Adossé à un réseau diplomatique obscur, certains groupes armés, le Mnla en tête, continuent à être capricieux, s’accrochant à leur exigence d’autonomie. Et c’est à ce niveau que se joue l’avenir des populations du nord, les antagonismes  étant trop élevés au niveau local.

Faute de recours et de protection, les communautés locales commencent déjà à se rendre justice à travers des actes de représailles. C’est ainsi qu’il faut comprendre les expéditions punitives lancées par des Peulhs de la localité d’Ansongo contre des Touaregs accusés, à tord ou à raison, d’être à l’origine de leurs souffrances.

 

 

Dans ce contexte d’absence de l’Etat, des communautés pactisent avec le diable en se tournant vers le Mujao qui ne veut qu’exploiter les divisions intercommunautaires pour revenir dans la zone. La semaine dernière aura ainsi été marquée par des attaques ou intimidations menées dans les localités de Taoudénit et Bamba dans le nord du pays.

 

 

Affaiblir l’Etat central au nord ne ferait que précipiter les communautés dans un cycle de violences que la communauté internationale semble sous-estimer. Il n’y a pas que des Touaregs dans le septentrion malien, et les groupes armés n’ont de légitimité que dans la tête des fauteurs de troubles qui n’ont jamais songé aux malheurs de pauvres populations.

 

 

Soumaïla T. Diarra

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10 COMMENTAIRES

  1. L’autonomie est en marche. les maliens le savent, la France aussi et la communauté internationale. Tous ces reports, ces concertations ne visent qu’a préparer le peuple pour ça. Mais après tout s’il ne s’agit que d’une autonomie de gestion, pourquoi ne pas renforcer nos communautés du Nord et les préparer à remporter les élections locales et ramener cette partie du Pays dans le giron national. Un dernier conseil arrêtons de diaboliser les compatriotes du Nord. la communauté internationale nous suit et lit vos commentaires souvent très virulents sur le maliweb. Autre chose, les communautés ( arabes et touaregs du Nord) ne sont pas représentées au sein du conseil national de la société civile. ces deux communautés ne se retrouvent pas et ne se reconnaissent pas eu sein de ce conseil. Impliquons les. Ils sont aussi maliens que nous.

  2. L’autonomie de gestion est tres faisable et elle nous empechera de glisser dans une situation qui n’est pas bonne pour le Mali!
    Il faut qu’on laisse le MNLA et ses allie’s etre confronte’s aux realite’s de la gestion d’une region!
    Les maliens du nord qui ne veulent pas d’autonomie ont l’une des deux solutions suivantes:
    1- Ils peuvent voter avec leurs pieds en allant s’installer dans d’autres regions maliennes.
    2- Ils peuvent participer activement aux elections locales au nord, les gagner et controler democratiquement le nord dans le cadre d’un Mali uni, fort et respecte’!!!!
    Au lieu de perdre tout notre temps a’ refuser une autonomie que le monde entier veut et qui finalement nous sera impose’e d’une maniere ou d’une autre, il serait preferable que nous commencons a’ preparer et soutenir les maliennes et les maliens du nord qui sont tres favorables pour un Mali uni, fort et respecte’, pour gagner les futures elections!!!
    La SE, les differentes administrations et les partis politiques maliens doivent commencer le travail de terrain des a’ present. TOUT LE RESTE N’EST QUE FOUTAISE!!!

  3. Un pays cultivé, à mon avis c’est un pays dont la population se réagit au temps.
    Prenons le cas du nord, l’ONU, MUNISMA, SERVAL, nos AUTORITÉS malienne voient toutes les réalités de Kidal et de Gao même de nos jours rien n’a changé, quelles seront nos rôles à jouer en tant que patriote ?
    Ensemble pensons à l’avenir de la jeunesse malienne, disons de la vérité pour faire avancer le Mali.

  4. Meme si on donne à ces voyous leur etat imaginaire, ils ne pouront rien faire de bon!
    Ce sera un etat voyou, et va creer plus de problèmes pour ses voisins!
    Je pense que cette fois ci, ils ont comis la rebellion de trop!
    Tout le monde se rend compte, je crois, que ces voyous ne sont pas fiables pour un sou!
    La preuve est qu’ils sont rejétés, meme par les autres Touaregs a plus forte raison les autres communautés du nord!
    Nous devrons continuer à negocier, le temps qu’il faut, et continuer à nous preparer!
    Qui veut la paix…………!!!!!

  5. Tout ça est dû au sauvetage de notre sauveur ennemi, la France. Sinon les ennemis de la paix sociale , les terroristes déguisés du MNLA seraient massacrés par leur complice le MUJAO à la date d’aujourd’hui et le MALI n’aurait plus de problème car les islamistes ont été vaincus

  6. “Cet accord ne donnait aucun faux espoir aux indépendantistes, même s’il prévoit des discussions sur l’avenir administratif des régions du nord du pays après la tenue des élections”.. POUR UNE FOIS
    la vérité est dite….Qui voudrait la partition d’un pays ?

  7. À quand la fin du théâtre?

    IBK : je ne donne pas d’autonomie ni d’indépendance.

    Mnla: je veux une autonomie de l’azarève.

    Médiateurs: il faut discuter attendez je vais essuyer la table.

    IBK: aidez moi à développer le nord de mon pays j’ai déjà mis sur place une commission réconciliation.

    Mnla: aidez moi à avoir un état azamerdier autonome

    Communauté internationale: je ne vous aide que si vous discutiez.
    Je prépare les valises de billets de banque mais je ne vous le donne pas. OK?

    Médiateurs: négocions.
    Moi je suis le roi je prie avec vous deux.
    Moi je m’appelle Blaise j’ai plein d’hôtels pour vous dans Ouaga 2000.
    Moi je suis Bouteflika, ce n’est certainement pas ma maladie qui va m’empêcher de s’assoir avec vous sur notre grande table de TALK AND TALK.

    IBK: je veux faire une route Kidal frontière Algérienne après les communales de 2014.

    Mnla : je ne veux pas de communales du Mali chez moi car je suis terroriste et narco connecté. Ce n’est pas bon pour les affaires.

    Médiateurs: négocions, nous essuyons encore la table.

    Communauté internationale : j’attends de voir clair si ce sera un bordel de type afghan ou palestinien ou même irakien qui sait?
    Je ne suis pas pressée.
    Enfin cette crise m’amuse…

    FRANCHEMENT CHERS MALIENS PENSEZ-VOUS QUE CE THÉÂTRE PEUT DURER LONGTEMPS?

    J’espère très sincèrement que IBK prépare SÉRIEUSEMENT la guerre ouverte et totale jusqu’à éradication COMPLÈTE de la vermine Mnla.

    C’est la seule solution qui vaille sinon cette prétendue communauté qui n’est internationale que de nom va transformer le nord du Mali en moyen ou proche orient.

    Wa salam!

    • rien d’autre a ajouté le cirque commence a bien faire, bizarement on entend pas nos sois-disans intelectuel

  8. « Affaiblir l’Etat central au nord ne ferait que précipiter les communautés dans un cycle de violences que la communauté internationale semble sous-estimer. Il n’y a pas que des Touaregs dans le septentrion malien, et les groupes armés n’ont de légitimité que dans la tête des fauteurs de troubles qui n’ont jamais songé aux »
    Justement Mr DIARRA ils savent mieux que nous tout cela, l’erreur c’est de croire que ceux qui viennent joue les justiciers ne sont pas conscient de ce qui se passe, il est plus que temps que les gens ouvrent les yeux, tous leur supposé blocage dans les négociations avec ces bandits préparent la voie pour une séparation, et ce n’est que le but escompté et non un hasard. Ces gens n’ignore rien de ce pays que nous nous entre tuons ici les fou au pôle nord, faut être malade d’esprit pour croire que parce qu’on te donne des tonnes de ceci et des sommes de cela qu’on t’aime troooop ! Pauvre pays !

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