Les villes du nord du Mali ont toujours été peuplées par une diversité de communautés : peulhs, tamasheq, arabe, sédentaires…Une belle mosaïque qui a disparue avec l’éclatement de la crise. Mais elle se dessine aujourd’hui, à la faveur du retour de la paix. C’est un constat qui ressort dans un rapport que vient de lancer Oxfam Mali. C’était le jeudi dernier au Radisson Blu hôtel.
Suite au conflit armé qui a secoué le nord du Mali et bouleversé profondément les relations entre individus et entre communautés, l’Ong international, Oxfam a réalisé une enquête qui a touché 2000 personnes, à Gao, Tombouctou, au Burkina et dans certains camps de réfugiés. Le rapport qui a été dressé, fait ressortir le sentiment animant les individus et les communautés entretenant autrefois des rapports ancestraux qui ont été profondément bouleversés par le conflit armés. Un conflit qui a distendu les relations et fait installer la méfiance entre frères du même terroir. C’est ce rapport intitulé : «Reconstruire la mosaïque, perspectives pour les relations sociales après le conflit armé au nord du Mali», qui a été lancé, le jeudi dernier lors d’une cérémonie solennelle à laquelle étaient invités plusieurs invités au nombre desquels l’Ambassadeur Cheaka Aboudou Touré représentant de la Cedeao au Mali.
Le lancement du rapport s’est déroulé en plusieurs séquences : diffusion du rapport, projection de film sur l’opinion des personnes interrogées, présentation du rapport par le responsable des politiques et plaidoyer humanitaires d’Oxfam Mali, Illaria Allegrozzi qui précisa que cette étude menée à Tombouctou, Gao et dans certains pays voisins, est une contribution d’Oxfam pour accompagner les efforts (en cours) au Mali pour réaliser la réconciliation nationale. L’étude, selon elle, révèle qu’il y a une réelle volonté de trouver une solution pour la paix. «Parmi les communautés interrogées, une grande majorité veut désormais pouvoir entamer un processus de dialogue et de réconciliation, mais aussi reconstruire des liens socioculturels et économiques plus forts», a déclaré Mme Ilaria Allegrozzi. Le rapport touche plusieurs questions dont celle du retour (au bercail) des populations déplacées. La principal inquiétude : certains réfugiés ou déplacés commencent à retourner au moment où des menaces relles existent entre elles et celles qui sont restée sur places.
Le Directeur d’Oxfam Mali, Mohamed Coulibaly, a salué la qualité et la pertinence d’un rapport qui permet au Mali et ses partenaires dont Oxfam, d’avoir la réalité de l’état d’esprit de ces populations choquées par la crise, mais qui croient encore à leur destin commun de vivre ensemble et de tisser entre elles des liens sociaux plus forts encore…
Papa Sow pour Maliweb.net
