KANO (Nigeria) – Le chef du groupe islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau, a revendiqué dimanche dans une vidéo la mort de 35 personnes, retrouvées avec des uniformes militaires, le 24 octobre dans la ville de Damaturu (nord-est du Nigeria).
Regardez ce qui est arrivé à Damaturu (capitale de l’Etat de Yobe), a déclaré le chef de Boko Haram dans cette vidéo transmise par les mêmes canaux que les précédentes et visionnée par l’AFP. Nous les avons tués de nos propres mains, a-t-il affirmé.
Nous avons mené les attaques à Damaturu, a-t-il ajouté dans cette vidéo dont l’authenticité n’a pas pu être confirmée dans l’immédiat par des sources indépendantes.
Le 26 octobre, l’hôpital de Damaturu avait reçu 35 cadavres, vêtus d’uniformes militaires après des attaques islamistes contre les forces de l’ordre dans cette ville, selon une source hospitalière.
Les attaques perpétrées à Damaturu étaient les premières d’envergure menées par le groupe Boko Haram dans une grande ville du Nigeria depuis plusieurs semaines.
La police et des habitants avaient vu arriver à Damaturu dans la soirée un grand nombre de combattants islamistes, quelques uns en véhicules, d’autres à pied.
Armés de fusils et d’explosifs, ils ont attaqué et incendié quatre immeubles de la police, déclenchant un échange de coups de feu durant quatre heures contre les forces de sécurité.
Contacté par l’AFP le 28 octobre, le porte-parole de l’armée dans l’Etat de Yobe Lazarus Eli, n’a pas démenti des informations selon lesquelles des dizaines de soldats avaient été tués durant l’affrontement.
Yobe est un des trois Etats du nord-est où le président Goodluck Jonathan a décrété un état d’urgence en mai. L’armée y a lancé une vaste offensive afin de venir à bout de l’insurrection islamiste qui déstabilise la région depuis quatre ans.
Les attaques de Boko Haram et leur répression sanglante ont fait au moins 3.600 morts depuis 2009, selon l’ONG Human Rights Watch.
Mais ce bilan a déjà grimpé après les nombreuses attaques menées ces dernières semaines.
Boko Haram revendique la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, alors que le sud est principalement chrétien.