Les discussions ont repris hier à Ouagadougou pour parvenir à un accord entre nos émissaires et les bandes armées occupant la ville de Kidal, selon une source proche de la médiation burkinabè. Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibril Bassolé, a retrouvé la délégation conjointe du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), a indiqué cette source.
Il devait s’entretenir ensuite avec les diplomates qui l’assistent au nom de la communauté internationale. La délégation gouvernementale était attendue dans la journée dans la capitale burkinabè.
Lancées le 8 juin par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional, les négociations ont pour objectif de permettre un retour de l’armée dans la ville de Kidal dans la perspective de la présidentielle prévue le 28 juillet sur toute l’étendue du territoire national.
Après avoir mené d’intenses tractations, Djibril Bassolé et ses partenaires internationaux étaient venus rencontrer mercredi à Bamako le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré (voir l’Essor d’hier). Ils ont échoué à convaincre le gouvernement de signer l’accord élaboré à Ouagadougou. Mais le représentant spécial de l’Union africaine au Mali, Pierre Buyoya, avait jugé que les éléments obtenus auprès de nos autorités donnent l’espoir d’arriver à un accord dans les prochains jours.
Selon des participants, les négociations bloquent surtout sur le cantonnement et le désarmement des rebelles et sur la question des poursuites engagées contre des chefs rebelles pour les crimes commis au nord.
Même dans les négociations il faut tenir compte de la justice. Les médiateurs doivent garder à l’esprit qu’ici, il ne s’agit pas de deux partis qui doivent faire équitablement des concessions de part et d’autre. Il s’agit d’un état représentant tout le peuple malien dans toutes ses composantes face à un groupuscule d’individus racistes qui prennent en otage la paix et la sécurité d’un pays. Ils ne représentent aucunement les Touareg au nom de qui ils se battent. Pour eux, la guerre est un jeu et les négociations un fond de commerce. Ils ne se battent pour aucune cause que celle de la race et des privilèges. Si la médiation ne peut leur faire comprendre qu’ils sont dans un grand tort et qu’il faut arrêter les frais et payer les pots cassés, alors qu’on leur parle dans le langage qu’ils comprennent le mieux, celui des armes. Le prix sera élevé, mais ça vaudra la peine. L’intégrité du territoire et la sécurité des populations n’ont pas de prix et le chantage inacceptable.
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