Si les autorités maliennes ne veulent pas une rupture des négociations en cours à Ouagadougou avec les rebelles, elles répètent toutefois que “des choses ne sont pas négociables”. Il s’agit entre autres de l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité de la République et surtout les poursuites contre les chefs rebelles accusés de crime de guerre et de crime contre l’humanité. Aussi, à Koulouba, on précise que les discussions dans la capitale burkinabé ne servent qu’à identifier les groupes armés éligibles au dialogue que va mener la Commission dialogue et réconciliation.
Après plusieurs de jours d’âpres négociations, le gouvernement et les groupes armés ne sont toujours pas parvenus à une entente autour du nouveau projet d’accord proposé par la médiation burkinabé et ses partenaires internationaux.
Du côté des autorités, on insiste sur la volonté de parvenir à un accord. “Nous sommes toujours présents à Ouagadougou, déterminés à conclure un accord qui sera le prélude au dialogue inter-malien. Nous sommes prêts à signer si nos derniers amendements sont pris en compte”, déclarait hier à la presse, Tiébilé Dramé, chef de la délégation de Bamako.
Mais du côté de Koulouba, on confirme cet engagement à engager des discussions inclusives pour une solution durable. “Les discussions en cours ne sont pas des négociations proprement dites, mais un préaccord pour distinguer les groupes armés éligibles au dialogue national”, soulignait hier un proche collaborateur du président de la République par intérim.
Selon ce dernier, “Dioncounda Traoré reste intransigeant sur certaines choses, notamment l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité de la République et surtout les poursuites contre les chefs rebelles accusés de crime de guerre et de crime contre l’humanité”. Il ajoutera que “les négociations seront menées par la Commission dialogue et réconciliation par le listing des groupes armés qui seront déclarés éligibles”. Et pour être sur la liste, Koulouba impose d’abord le dépôt des armes.
“Tout groupe qui veut dialoguer avec le Mali doit déposer les armes sans condition”, a insisté notre interlocuteur qui rappelle que “cette condition sine qua non a été fixée par le président de la République par intérim aux émissaires internationaux” venus la semaine dernière pour mettre la pression sur les autorités en vue de signer un préaccord dont “le contenu a été jugé inacceptable” par Dioncounda Traoré.
Selon notre interlocuteur, le Mali n’a rien rejeté, mais a seulement apporté de légers amendements au projet d’accord soumis dimanche aux parties et détaillant les modalités du retour de l’armée malienne à Kidal en vue de la présidentielle du 28 juillet. Il rappelle que la position malienne s’inscrit dans la droite ligne des différentes résolutions de la Cédéao, de l’Union africaine et de l’ONU qui appellent à un désarmement sans condition de tous les groupes armés au nord.
Tout en réitérant son adhésion à une solution négociée pour l’entrée des troupes maliennes à Kidal dont une grande partie est déjà sous contrôle, le président de la République par intérim reste ferme sur les préalables ci-dessus évoqués. “Et sa patience a une limite”, préviennent ses proches.
Dramane Aliou Koné